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lundi, 11 avril 2016

Ce que l'on sait du projet d'attentat en France de la cellule de Bruxelles

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La menace terroriste sur Paris était bien réelle, même après le 13 novembre. Arrêté vendredi à Bruxelles, Mohamed Abrini a déclaré aux enquêteurs que la cellule djihadiste de Bruxelles projetait de nouvelles attaques à Paris. Mais se sentant traquée, elle a finalement décidé en urgence de se retourner contre la capitale Belge le 22 mars. 20 minutes fait le point sur ce que l’on sait de ce projet d’attentat et les questions qui se posent.

Quels hommes auraient pu y participer ?

Selon les premières suppositions, le commando visant la France aurait pu être composé des deux kamikazes de l’aéroport de Bruxelles (Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui) et de Mohamed Abrini. La police belge a aussi interpellé  quatre autres suspects vendredi à Bruxelles dans le cadre des enquêtes sur les sanglantes attaques du 13 novembre à Paris et du 22 mars à Bruxelles. Auraient-ils pu faire partie du commando projetant de s’attaquer à Paris ?

Sans lien encore avéré avec ce projet, un djihadiste présumé, Reda Kriket, a été arrêté le 24 mars à Paris dans une enquête sur un projet d’attentat « imminent » déjoué en France, ainsi que trois complices présumés en Belgique. Auraient-ils pu faire partie de l’équipée visant Paris ?

Les cibles

Selon le procureur fédéral de Belgique, Frédéric Van Leeuw, le commando projetait une attaque « plus dévastatrice encore que les attaques du 13 novembre 2015 ». Ce lundi, Libération révèle le contenu de fichiers audio contenu dans l’ordinateur d’Ibrahim El Bakraoui, contenant des informations précises sur les cibles envisagées. Selon ceux-ci, l’association catholique intégriste, proche de l’extrême-droite, Civitas, mais aussi le quartier d’affaires de La Défense étaient visés. Le consultant d’iTELE Claude Moniquet, citant des sources proches de l’enquête, parle quant à lui du centre commercial « Les 4 Temps » à La Défense, qui avait été précédemment ciblé par le commando des attentats de novembre. Libération indique aussi que Mohamed Abrini aurait parlé de passer à l’action pendant l’Euro 2016 en France, qui doit se tenir du 10 juin au 10 juillet. Des informations dont les policiers cherchent à confirmer la crédibilité.

L’armement

Dans l’appartement de Scharbeek, d’où sont partis les terroristes belges le 22 mars, « 15 kilos de TATP, 150 litres d’acétone, 30 litres d’eau oxygénée, une valise contenant des clous et des vis ainsi que des détonateurs », ont été saisis a indiqué le procureur fédéral belge fin mars. De quoi fabriquer de nouvelles ceintures explosives.

L’équipe de Reda Kriket, elle, était prête « à utiliser des virus et des bactéries », souligne Le Figaro Dans l’appartement d’Argenteuil (Val-d’Oise) où Reda Kriket a séjourné, les policiers ont aussi retrouvé des kalachnikovs, des armes de poing, du TATP, des détonateurs, de l’acétone et de l’eau oxygénée. Mais là, encore on ne sait pas si les deux équipes étaient en lien concernant un projet d’attentat à Paris.

Delphine Bancaud

Source : 20 minutes

 

Charte Ménard : amalgame et diabolisation

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Suivant l’excellente analyse de Gabriel Robin sur les propositions du maire de Béziers, je souligne à mon tour les contorsions schizoïdes où s’enfonce la pensée interculturaliste dominante à force de vouloir plier la réalité à l’idéologie. Plutôt que d’en considérer l’intérêt, le prêt-à-porter idéologique condamne a priori la charte Ménard au motif de l’amalgame avec le Front national, naturellement amalgamé avec le fascisme. Amalgames en cascade et diabolisation, autant d’imprécations qui, en nous dispensant de lire, nous dispensent aussi de réfléchir.

France, 2004 :


L’imam local d’un important département urbain a demandé à l’inspecteur d’académie de séparer les vestiaires dans les salles de sport car, selon lui, « un circoncis ne peut se déshabiller à côté d’un impur ». Délire islamophobe ? Alors je vous en propose un autre : « Partout, le contrôle moral et la surveillance des hommes sur les femmes tendent à se renforcer et à prendre des proportions obsessionnelles. » Ou encore :« Un grand nombre d’élèves d’origine maghrébine se vivent comme étrangers à la communauté nationale, opposant à tout propos deux catégories : les Français et nou. »

Ces propos, il y en a 34 pages, extraits du rapport Obin de l’inspection générale de l’Éducation nationale en 2004, enquête à partir d’un panel d’écoles élémentaires, collèges et lycées, sur les manifestations et les signes religieux. Seule réponse apportée : surtout ne pas l’ébruiter !

France 2016 :


1.800 Français sont impliqués dans les filières djihadistes. +227 % depuis 2014 ! 25 % de convertis. Plus de 3.000 signalements dont 25 % de mineurs et 36 % de femmes. L’islam radical progresse avec 20 % de convertis en plus chaque année. Le désengagement social et le repli communautaire pointés par Obin s’accentuent. Mais s’y ajoute désormais le besoin d’en découdre, alimenté par la séduction d’une vision eschatologique apocalyptique qui offre enfin une solution existentielle. Le tout porté par Internet. Et dans la quête compliquée de trouver des imams représentatifs, puisque les sunnites n’ont pas de clergé, les plus ouverts répugnent à dénoncer les cas de radicalisation. Sans oublier la taqiya, stratégie chiite de la dissimulation, récupérée aussi par les sunnites. Les dispositifs d’interdiction de sortie du territoire sont peu efficaces, notamment à l’encontre des binationaux qui possèdent deux passeports. Une bonne raison pour la déchéance de nationalité, mais à laquelle n’ont pas pensé ses contempteurs!

Et que faire des djihadistes qui sortiront de prison ? Bref, en douze ans, les choses ont empiré. La laïcité, concept français régulièrement présenté comme solution aux affrontements interreligieux, est considérée par les musulmans comme un outil d’oppression. En dissociant le profane et le sacré, ils lui reprochent de nier le principe globalisant de l’islam, exactement contraire.

Le djihad, par son jusqu’au-boutisme suicidaire, séduit donc, mais pourtant sa violence effarante offre peut-être une occasion. Celle de ramener tout le monde autour de la table, dans un dialogue moins idéalisé, enfin dégagé des affirmations prétendument apaisantes du genre « Il n’y a pas un mais des islams », vieille antienne qui a fait beaucoup de dégâts, bref, de mettre à plat les exigences non négociables en enterrant deux sottises : aux huit à dix millions de Français de culture musulmane, notre conviction irénique de la laïcité dans sa prétention universaliste, aux autres celle de l’interculturalisme. Mais il y faut une volonté, une approche froide et des outils. La Charte Ménard en est un.

Source : Boulevard Voltaire

Turquie, les Chrétiens expropriés de leurs lieux de cultes à Diyarbakir

 

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Que ce soit pour de bonnes raisons sécuritaires (officiellement invoquées) ou pour profiter de la situation à des fins moins avouées et anti chrétiennes, le gouvernement turc a décidé de l’expropriation des églises du centre de Diyarbakir, comme de toutes les habitations du quartier.

Sont entre autre visées l’église Saint-Cyriaque des Arméniens apostoliques – la plus grande que ceux-ci possèdent au Proche-Orient –, l’église des Syriaques dédiée à la Vierge Marie, l’église Saint-Serge des Chaldéens, et encore des lieux de culte arméniens-catholiques et protestants.

La nouvelle a été publiée par diverses sources parmi lesquelles la Gazette officielle du conseil des ministres, il ne s’agit donc pas d’une rumeur.

Source : Riposte catholique

Nouveau projet d'attentat en France: les terroristes étaient-ils prêts à passer à l'acte?

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Après l'arrestation de Mohamed Abrini et l'analyse de certains effets personnels appartenant aux kamikazes de Bruxelles, les enquêteurs estiment que la France était de nouveau visée par les terroristes jihadistes.

Quimper. Mosquée : les raisons du refus

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Guillaume Menguy, adjoint à l'urbanisme à Quimper, explique les raisons qui ont conduit la Ville à refuser le deuxième permis de construire d'une mosquée, déposé par la communauté turque. « C'est une décision purement juridique, même si on est bien conscient que le contexte politique est difficile », commente-t-il.

Fin mars, la ville de Quimper a refusé, pour la deuxième fois, le permis de construire d'une mosquée, route de Douarnenez, sur l'actuel site de l'association culturelle turque.

Quelles sont les caractéristiques du projet de mosquée ?


La mosquée comprend deux espaces principaux. Au rez-de-chaussée, une salle de 800 m² permettant l'accueil de 280 personnes et, au-dessus, une salle de 890 m² autorisant 790 personnes. Le projet comprend aussi un minaret et des dômes.

Après l'échec d'un premier permis déposé en 2014, la Ville vient de refuser le deuxième projet. Pour quelles raisons ?


Nous avons été coincés par un motif juridique. Le permis ne portait que sur la propriété cultuelle pour la construction de la mosquée sans intégrer l'ensemble des bâtiments du site utilisés par l'association culturelle. Or, ils fonctionnent ensemble. Lors de son examen, le service départemental d'incendie et de secours a relevé une non-conformité de sécurité sur le bâtiment de l'association culturelle, de 1.700 m², par rapport à un permis de construire datant de 2004. Cela s'explique par le fait que l'association a réalisé des travaux au fur et à mesure mais la jurisprudence administrative considère que dans le cadre d'une nouvelle demande, les conformités doivent être purgées.

Vous avez aussi expliqué votre refus par une intégration paysagère insuffisante. Quels sont les éléments d'achoppement ?


Le permis de 2004 est la raison juridique du refus. L'intégration paysagère correspond à une demande de la Ville. Elle fait l'objet d'une discussion avec l'association. Dans le premier projet, le minaret avait une hauteur de 14 mètres. Il a été ramené à 10,40 m dans le deuxième. De même, la mosquée, située en contrebas, a été abaissée pour atteindre une hauteur de 11,80 m. Nous demandons que le minaret arrive à hauteur de la grande coupole, qu'il ne soit pas un élément saillant. De même, nous demandons l'utilisation d'ardoises ou de zinc pour la couverture des dômes et non pas du cuivre. La communauté turque a indiqué qu'elle était prête à faire ces concessions.

Qu'en pensez-vous ?

 
C'est effectivement ce qu'elle indique dans son communiqué. J'en prends acte.

La future Avap (*) qui va intégrer les vallées aura-t-elle une incidence sur le permis de construire ? 

La future Avap va effectivement intégrer les vallées et donc celle de Kermabeuzen. L'Avap doit être votée définitivement en début d'année prochaine. À partir de ce moment, les Bâtiments de France auront à se prononcer. 

 Vous mettez en avant des raisons juridiques. Avez-vous réellement la volonté politique de voir une mosquée à Quimper ?


Nous instruisons ce dossier de manière purement juridique. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas conscients du contexte politique difficile depuis les attentats de Charlie Hebdo, du 13 novembre et de Bruxelles. Il y a eu une manifestation d'opposants au projet et une contre-manifestation. Nous voulons nous extirper de cette dimension politique et nauséabonde. C'est la volonté du maire d'instruire ce dossier - qui est un dossier privé - selon les règles de l'urbanisme et de la sécurité du public. Il ne veut pas en faire un procès politique.

Daniel Le Bigot, votre prédécesseur au poste d'adjoint à l'urbanisme, vous soupçonne de double langage. Que lui répondez-vous ?


Je comprends les interrogations qui naissent autour d'un tel projet. J'espère que Daniel Le Bigot ne cherche pas à polémiquer car il y a déjà assez de tension pour que des élus républicains n'agitent pas un chiffon rouge. Il sait que cela ne se passe pas comme ça. Si la Ville n'avait pas fondé son refus, le permis aurait pu aller devant le juge administratif. Et si la Ville avait rendu un avis non-conforme, le permis serait aussi tombé. Nous aurions l'air ridicules si un juge administratif rejetait un permis de construire délivré par la Ville à une association cultuelle.

En cas de conformité vous signerez donc le troisième permis de construire ? 


Si le projet est conforme aux exigences juridiques et à l'intégration paysagère, on signera le permis.

(*) L'Aire de valorisation de l'architecture et du patrimoine va remplacer l'actuelle ZPPAUIP. L'Avap va être en discussion en même temps que la révision du PLU.

Source : Le télégramme





Aubervilliers : la future mosquée met le feu au conseil

Onze élus se sont abstenus de voter la proposition du maire dont, Kilani Kamala, Leila Tlili, Fethi Chouder et Sofienne Karoumi, quatre adjoints de la majorité. Des voix insuffisantes cependant pour retoquer la délibération qui permettra de proposer ce bail de 99 ans à l’AMA… en attendant de voir si elle refusera effectivement de le signer.

Tout ce qu’il veut désormais c’est obtenir une renégociation du bail avec la mairie. Le fameux bail passé au vote jeudi soir…

« La mairie nous demande d’assurer les charges financières sans avoir l’usufruit du terrain », déplorait Chiheb Harar, président de l’Association des musulmans d’Aubervilliers, jeudi soir, à la sortie du conseil municipal.

Sérieusement agacée par les tirs groupés de sa majorité, Meriem Derkaoui a très fermement signifié : « J’ai un infini respect pour cette religion mais on ne peut pas faire n’importe quoi. Concernant la mosquée d’Aubervilliers, c’est à chacun d’entre nous, et pas à l’AMA seule, de faire de ce projet une réalité. Il doit mobiliser au-delà de la communauté musulmane, c’est l’affaire de toute la population. »

Fethi Chouder, 13e adjoint (groupe Ensemble) de la majorité, a enfoncé le clou : « Moi-même musulman, ça me déchire le cœur de voir des fidèles prier dans la rue. »

Source : Nouvelles de France

Le salafisme gagne du terrain à Roubaix

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Depuis plusieurs années, les habitants de cette ville pauvre assistent à la montée en puissance de l’islamisme, en particulier chez les jeunes.

A Roubaix, l’islam se voit, et cette visibilité nourrit des inquiétudes et des fantasmes. Des librairies coraniques, des magasins de mode aux foulards par dizaines, des boucheries halal en veux-tu en voilà, et six mosquées. Le magazine Valeurs actuelles fait son beurre du décor : déjà deux reportages sur l’un des cent «Molenbeek français». L’expression a été utilisée par le socialiste Patrick Kanner, ministre de la Ville, ancien président du conseil général du Nord et ex-salarié du centre communal d’action sociale de Roubaix. Il n’a cité aucun nom, mais Roubaix s’est senti tout de suite visé, et trahi : «Nous ne réglerons pas les problèmes avec une étiquette supplémentaire» , peste Guillaume Delbar, le maire LR qui a ravi la municipalité au PS lors des dernières élections. Roubaix est déjà la ville la plus pauvre de France, avec 45 % de ses 95 000 habitants sous le seuil de pauvreté, d’après une étude de 2014 du cabinet Compas, spécialisé dans l’observation sociale. Les militants PS se désolent de même, comme Romain Belkacem : «Petite délinquance, pauvreté et radicalisation, tous les ingrédients sont présents, mais évitons les raccourcis devant un micro.»

Barbe longue. La poussée du salafisme, cet islam rigoriste et sunnite, est un fait dans une ville où «40 % de la population est issue d’un pays où la religion musulmane est majoritaire», précise Michel David, ancien directeur général adjoint des services à la mairie de Roubaix. Une minorité religieuse ostentatoire : les femmes flottent dans des jilbab (long voile couvrant le corps) ou, de façon plus rare, portent le niqab, qui ne laisse voir que les yeux ; les hommes ont le pantalon court, la barbe longue, et refusent de serrer la main aux femmes. Ce radicalisme se propage : une assistante sociale du quartier de l’Alma, l’un des plus dévaforisés de la ville, raconte ces séances sur la sexualité, au collège, où la moitié de la classe se retourne et se bouche les oreilles. Les militants politiques et associatifs restent abasourdis devant ces habitants qui leur disent que «voter, ce n’est pas halal ».

«A la mode algérienne». Les Roubaisiens usent de leur arme favorite, le rire, et vannent les salafistes à qui mieux mieux. Sujet du jour, l’imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, invité pour une conférence à la mosquée Arrahma, qui conseille entre autres de ne pas écouter de la musique par crainte de se transformer en cochon. «Ferme la télé !» s’exclame Mohamed dans sa boutique de téléphones portables du quartier de l’Epeule. Une chaîne musicale y tourne en boucle. Il s’amuse à imiter les grognements d’un porc, devant ses copains rigolards. Avec un fond de tristesse. Car, depuis les attaques terroristes à Paris et Bruxelles, la moquerie ne suffit plus, il le sait bien. «Déjà, dans les années 90, on voyait poindre un islam à la mode algérienne», rappelle Ouassila Lafri, médiatrice sociale et roubaisienne. Les groupes armés qui semaient alors la terreur en Algérie se revendiquaient des Frères musulmans, adeptes d’un islam politique. C’est le début des affaires de voiles dans les lycées. «Puis ça s’est calmé, ou on s’est habitué. Mais depuis cinq ou six ans, on sent le poids des mosquées.» Elle raconte cette jeune stagiaire, qui, du jour au lendemain s’est mise à porter le jilbab, comme ça, juste parce qu’une dame à la mosquée le lui a recommandé. «Pourtant, elle ne prie pas. Le problème est là : que se passe-t-il dans la tête de ces jeunes-là ?» Car Roubaix a vu partir des jeunes en Syrie. «Douze depuis 2013, dont six sont morts», affirme Amine Elbahi, Roubaisien âgé de 20 ans et militant LR. Sa sœur vit avec son bébé dans la banlieue d’Alep, elle est mariée à un combattant de l’Etat islamique. Un matin d’août 2014, elle est allée au marché et n’a pas réapparu. «Recruteur». Personne ne confirme le chiffre. En croisant les conversations, quatre cas au moins émergent. Celui de Sofiane, «petit emmerdeur, voleur de Carambar, qui tourne délinquant», raconte Ouassila. Sofiane est parti à 16 ans, sans avoir jamais mis les pieds à la mosquée, et revenu dans un cercueil. La sœur d’Amine Elbahi s’est radicalisée en un an. «Elle était dans un questionnement identitaire et s’est mise dans le culte, se souvient son frère. Elle priait tous les jours, allait chercher à Menin, à la frontière belge, des livres interdits en France.» C’est après coup qu’il a reconstruit le cheminement de sa sœur. Elle fréquentait la mosquée salafiste Abou Bakr dans le quartier du Pile, mais «son recruteur était le frère de sa meilleure amie», souligne-t-il. Jamal Achahbar, de l’association de prévention spécialisée Horizon 9, n’est pas surpris : «Le recrutement est dispersé et individuel. Il vise des jeunes fragiles, qui se radicalisent plus à cause d’une perte de repères qu’à cause d’une pratique religieuse», explique-t-il. Pour lui, faire l’amalgame entre salafisme et jihadisme est une erreur. C’est aussi ce que pense Michel David : «Ce sont deux combats séparés à mener. Il faut lutter contre le salafisme parce qu’il enferme une communauté à l’écart des autres, mais il ne conduit pas mécaniquement au jihadisme, qui est un processus sectaire La riposte reste à construire. Elle nécessite des moyens, qui ne sont pas au rendez-vous.

Stéphanie Maurice

Source : Libération

Au Danemark, nombre de requérants renient l’islam

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Des centaines de demandeurs d’asile se convertissent au christianisme. Les autorités suspectent une manœuvre

En ce dimanche d’avril, à l’église Apostelkirken à Copenhague, les fidèles assistent à la messe, Bible à la main: des Danois, mais aussi beaucoup d’Iraniens. Hommes et femmes, jeunes pour la plupart et habillés à la mode, ils écoutent grâce à une oreillette l’homélie du pasteur traduite en persan.

Demandeurs d’asile, ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter cette église évangélique luthérienne d’Etat pour se convertir au christianisme. Un phénomène également constaté dans d’autres lieux de culte protestants du royaume scandinave.

En effet, selon l’association d’entraide aux réfugiés chrétiens Folkekirkens Asylsamarbejde, au moins 100 Iraniens ont été baptisés depuis la fin de l’année dernière et entre 250 à 300 demandeurs d’asile (Iraniens et Afghans notamment) participent actuellement à des cours de préparation au baptême.

Cet engouement croissant des musulmans pour le christianisme s’explique, peut-être, par le fait que la commission de recours des réfugiés a réexaminé l’année dernière plusieurs cas de refus des services de l’immigration, accordant finalement l’asile à 42 réfugiés convertis qui craignaient d’être persécutés s’ils étaient expulsés vers leurs pays, sur 55.

Ministre préoccupé

Cette poussée de conversions préoccupe le ministre danois du Culte, Bertel Haarder, qui a exhorté les pasteurs à attendre que les demandes d’asile soient examinées pour baptiser ces nouveaux venus.

Visage maquillé, Mashid Hakimi, une Iranienne de 27 ans, est arrivée en septembre dernier au Danemark. «Depuis mon plus jeune âge, j’étais plus attirée par le Christ que par Mahomet. Mon cœur battait pour Jésus. Il me fallait partir pour pratiquer librement ma nouvelle religion.» Elle a ainsi rejoint la Grèce où elle fut baptisée, puis le Danemark où elle «a confirmé» sa foi.

Comme nombre de ses concitoyens, elle attend une réponse à sa demande d’asile. «Le plus dur, dit-elle, c’est de convaincre les services d’immigration qu’on risque notre vie si on nous expulse vers l’Iran.»

«Notre conversion est sincère, même si les autorités en doutent», ajoute Mojgan, 48 ans, «la seule de [sa] famille» à avoir renié sa religion musulmane. Mariée et mère de trois enfants, elle a décidé de quitter Téhéran et de s’enfuir en Occident. «Je ne m’identifiais plus à l’islam où on craint Dieu, alors que dans le christianisme on apprend à l’aimer», confie-elle.

Baptisée, elle attend depuis trois ans une réponse à sa demande d’asile. «Les enquêteurs disent que je mens. Mais je garde la foi», assure-t-elle.

Pour le pasteur Andreas Rasmussen, «la plupart de ceux qui veulent se convertir sont sincères. Ils viennent régulièrement à l’église et participent activement aux cours de préparation du baptême», affirme-t-il.

«Ce processus de plusieurs mois décourage les faux convertis», affirme le pasteur qui met d’emblée en garde les réfugiés: «La conversion ne constitue pas une garantie pour obtenir l’asile.»

Asgar Bayan, 41 ans, opposant politique, a du mal, lui aussi, à convaincre de sa bonne foi. Arrivé au début de 2014 à Copenhague après une fuite de l’Iran où il a connu la prison et la confiscation de ses biens, il a trouvé «paix et sérénité» dans le christianisme. Il jure qu’il n’a pas été baptisé pour accroître ses chances d’obtenir un permis de séjour. «J’ai rencontré Jésus. C’est ma destinée.»

Pressions et agressions

Les réfugiés iraniens convertis ne sont pas seulement confrontés aux suspicions des enquêteurs. Certains d’entre eux subissent également «harcèlements et violences psychiques et physiques de la part des autres musulmans dans les centres de réfugiés», selon les pasteurs d’Apostelkirken.

«J’ai eu écho d’incidents avec des coups de couteau», confie Moj­gan, soulignant l’inquiétude des convertis. Mumtaz, un Afghan de 19 ans, a subi lui aussi ces violences «depuis que je me suis fait baptiser». Il attend une réponse à sa demande d’asile depuis cinq ans. «Un retour en Afghanistan signifierait ma mort», assure-t-il.

Source : Tdg.ch

Grande-Synthe: grâce aux bénévoles, la mosquée est presque terminée

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C’est la dernière ligne droite pour la mosquée de Grande-Synthe, dont les travaux ont débuté en septembre 2013. Entièrement construite par des bénévoles, elle accueille déjà des fidèles. Mais les salles de classe, notamment, qui serviront à lutter contre l’échec scolaire, sont encore en chantier.

Les moments difficiles, liés à des recours déposés contre le permis de construire, semblent derrière Hamid Bakria et Mohamed Sahraoui. Le président et vice-président du Centre culturel et cultuel du jardin de l’éveil et de la vertu (CEJV) espèrent même que les travaux de l’étage seront terminés pour septembre (ci-dessous). S’il reste les finitions à faire au niveau de la façade, le rez-de-chaussée, lui est fini. Il est même utilisé depuis plusieurs mois, même par les fidèles.

Sans eux, le projet n’en serait pas là. Au départ, la construction du CEJV était estimée à 800 000 € par les entreprises. Un montant auquel s’ajoutaient les 43 000 € d’achat du terrain, « sans les frais de notaire » commente Hamid Bakria. Alors, les fidèles ont décidé de retrousser leurs manches et de réaliser les travaux, sans perdre de vue le passage de la commission de sécurité. Leur décision a divisé par deux, pour l’instant, la facture financée grâce à des dons. Des particuliers ont mis la main à la poche, d’autres mosquées aussi : « Celles de Roubaix, Tourcoing, Amiens, Lomme, Calais, des belges... » Et des fournisseurs ont accordé des délais de paiement.

Mobilisation des savoir-faire et de biscoteaux

L’élan de solidarité a aussi pris la forme d’une mobilisation des savoir-faire et de biscoteaux. « Même l’imam monte du sable » sourit Mohamed Sahraoui. Les jeunes ont pris le parti de participer en se chargeant des tâches les plus physiques. Les retraités, eux, remettent les bleus de travail. Il y a parmi eux d’anciens artisans maçons, carreleurs, électriciens, soudeurs… « Au début, une vingtaine de personnes travaillaient presque chaque jour sur le chantier. Maintenant ils sont sept ou huit », chiffre Hamid Bakria. Rien n’a été laissé au hasard, ils ont même pensé aux quatre emplacements des caméras de vidéosurveillance, au cas où.

Le jour du dernier coup de pinceau marquera la concrétisation d’un projet né il y a trente ans. « Beaucoup m’ont traité de fou », se souvient Hamid Bakria, qui n’a pas baissé les bras face aux refus des précédents maires.

« Il y avait une vraie demande »

Pourquoi construire une mosquée rue Allende, à Grande-Synthe, alors que Sounnah, à Petite-Synthe peut-accueillir quelques 1100 fidèles ? « Il y avait une vraie demande », assure Hamid Bakria. La preuve, la salle dédiée aux femmes, (d’une capacité de 200 places), comme celle des hommes (352) sont utilisées depuis plusieurs mois. Désireux de jouer à fond la carte de la transparence, il est prêt à ouvrir les portes du centre à qui veut le visiter.

 Contre l’échec scolaire et l’endoctrinement

Six salles de classe sont en cours de réalisation au sein même du Centre cultuel et culturel du jardin de l’éveil et de la vertu. Une en rez-de-chaussée, pour les personnes à mobilité réduite, et cinq à l’étage. L’idée n’est pas de remplacer l’école, au contraire, mais d’aider dans leur devoir ceux qui sont en difficulté. « Nous voulons limiter l’échec scolaire », confirme Hamid Bakria. Selon lui, il rend « les jeunes influençables » et fait office de premier pas poser sur le chemin de l’endoctrinement. D’ailleurs, les prêches du vendredi sont traduits en français pour éviter ces mêmes dérapages.

Une fois les cours terminés, le mercredi, le samedi… des femmes et l’imam accueilleront les 6-20 ans et les aideront à progresser. « Les jeunes pourront aussi venir réviser au calme, en période d’examens. Ce sera ouvert à tous, pas seulement aux musulmans », ajoute celui pour qui l’ouverture et la transparence sont des valeurs essentielles. Il sera aussi question de respect : celui des autres, celui des règles de la vie en société.

Les salles accueilleront aussi des cours d’arabe littéraire. Un moyen de les épauler dans leur quête de travail, une autre étape parfois compliquée de la vie, en leur ouvrant les portes des pays arabophones.

Source : La voix du Nord

Attentats: Mohamed Abrini et Osama K. inculpés «d'assassinats terroristes»

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Mohamed Abrini, l'un des principaux suspects des attentats de Paris, a été arrêté vendredi à Bruxelles, ainsi que quatre autres personnes, dans le cadre des enquêtes sur les sanglantes attaques du 13 novembre à Paris et du 22 mars à Bruxelles. Il est inculpé « d’assassinats terroristes ».

La question de «l'homme au chapeau» toujours sans réponse

«Il n'est pas encore possible de se prononcer quant au fait de savoir si Mohamed Abrini est ou non le troisième homme présent lors des attentats à l'aéroport» international de Bruxelles-Zaventem le 22 mars, précise le parquet dans un communiqué. Placé sous mandat d'arrêt, Abrini est accusé des chefs de «participation aux activités d'un groupe terroriste et d'assassinats terroristes» dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris.

Trois autres suspects arrêtés vendredi à Bruxelles ont été également inculpés. Osama K.,(Osama Krayem, selon une source proche de l'enquête), est également inculpé des mêmes chefs d'accusation, mais cette fois dans le dossier des attentats de Bruxelles. Il est «le deuxième homme» ayant été en contact avec le kamikaze du métro de Bruxelles lors des attaques du 22 mars. Cet homme était également «présent lors de l'achat des sacs qui servirent» lors de la double explosion-suicide à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, a précisé le parquet dans un communiqué.

Deux hommes relâchés

Deux autres hommes interpellés vendredi ont été inculpés et placés sous mandats d'arrêt: Hervé B. M., un Rwandais de 25 ans, arrêté en même temps qu'Osama K., pour «participation aux activités d'un groupe terroriste et complicité d'assassinats terroristes».

Interpellé vendredi soir dans la commune bruxelloise de Laeken, Bilal E. M., 27 ans, est soupçonné d'avoir aidé Mohamed Abrini et Osama K., et inculpé lui aussi de «participation aux activités d'un groupe terroriste et de complicité d'assassinats terroristes».

Deux autres personnnes qui avaient été appréhendées en compagnie de Mohamed Abrini ont été relâchées samedi.

20 minutes avec afp