Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 29 mai 2016

Allemagne. Les agressions contre les réfugiés en augmentation

Le ministre allemand de l'Intérieur s'inquiète de l'augmentation des agressions contre les réfugiés dans le pays dénonçant "l'abrutissement partiel de (la) société".

« La situation s'est encore dégradée dans les premiers mois de 2016 », a déclaré Thomas de Maizière (CDU) aux journaux du groupe de presse allemand Funke.  Depuis janvier, son ministère a recensé plus de 1.100 délits à l'encontre des réfugiés, dont 449 contre des foyers de réfugiés et 654 contre des réfugiés hors des foyers.  La crise des réfugiés a « agi comme un accélérateur », facilitant le passage à l'acte chez certains, a estimé le ministre.  En 2015, l'Allemagne a enregistré près d'un millier de délits contre les foyers de réfugiés, attribués à l'extrême droite, soit une hausse de 427% en un an, concomitante à l'afflux de migrants dans le pays.  Depuis le début de l'année, le flux de migrants arrivant en Allemagne a diminué, dans le sillage de l'application de l'accord entre l'UE et la Turquie qui aboutit de facto à déléguer à Ankara la gestion du flux de migrants

Source : Ouest France

Non à l'impunité parlementaire en matière de racisme

Jean-Louis Masson, sénateur de la République, a déposé récemment un amendement dont les motivations étaient clairement et explicitement racistes. Selon lui, le contrôle au faciès est légitime car "dans la mesure où la totalité des attentats terroristes récents sont le fait de musulmans, il est normal que dans un but de dissuasion des attentats, on contrôle plutôt les personnes de cette religion que les personnes d'autres religions". Les "musulmans d'apparence" sont de retour. Le sénateur Masson ne nous dit pas comment on les reconnait mais il a surement son idée sur la question. Fort heureusement, la bronca soulevée par la publicité donnée par la LICRA à ce texte scélérat semble avoir conduit ledit sénateur à ne pas venir défendre son texte en séance. La Haute Assemblée a ainsi évité le déshonneur en sus de la bêtise.

Le sénateur Masson est un récidiviste. Le 14 octobre 2015, il était déjà monté à la tribune du Sénat pour expliquer que "les immigrés d'aujourd'hui sont les terroristes de demain", sous les applaudissements jouissifs des deux sénateurs du Front National. Mais attention pas tous les immigrés ! Et le sénateur mosellan de continuer son oraison funeste : "par le passé, nous avons eu d'énormes vagues d'immigration : des Polonais, des Italiens, des Portugais. Et c'était des gens qui ne posaient pas de problèmes... Et il faut le dire.". Suivez son regard.

Jean-Louis Masson est parlementaire. Sa liberté d'expression est totale. L'article 26 de la Constitution dispose qu' "aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions". L'article 41 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoit en outre que "ne donneront ouverture à aucune action les discours tenus dans le sein de l'Assemblée nationale ou du Sénat ainsi que les rapports ou toute autre pièce imprimée par ordre de l'une de ces deux assemblées.". Le sénateur Masson le sait bien et une fois sorti de l'hémicycle, il a ses pudeurs.

Voilà. Chat perché. Fermez le ban. A l'Assemblée ou au Sénat, on peut être raciste sans passer par la case tribunal : c'est le racisme à cocarde. On peut outrager les valeurs de la République et se prévaloir de l'article 26 de la Constitution pour s'exonérer de rendre des comptes devant un tribunal qui, pourtant, rend la justice "au nom du Peuple Français".

Et bien non. L'incitation à la haine, prononcée à la sortie d'une école juive, dans la cage d'escalier d'une tour de banlieue ou sous les lambris du Palais du Luxembourg doit connaître le même sort. Dans le cas contraire, nous laisserions prospérer l'idée que l'immunité des parlementaires est une impunité. Quand les révolutionnaires, en France ou aux Etats-Unis, ont introduit ce privilège de protection des parlementaires, il s'agissait de garantir que le travail de la représentation nationale ne soit pas entravé ou contraint par le pouvoir exécutif, l'Eglise, le pouvoir judiciaire ou les citoyens eux-mêmes. Il s'agissait de sanctuariser le débat parlementaire, pas d'en faire une zone de non-droit.

Surtout, la parole des élus n'est pas une parole anodine. Elle a reçu l'onction du suffrage universel, même indirect. Elle est chargée d'une légitimité qui porte à conséquence. Elle est publique et en tant que telle, elle a une responsabilité particulière. Les mots d'aujourd'hui sont les actes de demain. Les élus ont une obligation d'exemplarité sur le plan éthique. Où est l'exemplarité, où est l'éthique quand un parlementaire incite à la haine raciste, échappe aux poursuites judiciaires et ensuite va expliquer à ses concitoyens qu'il faut respecter la loi, façon tolérance zéro ? Nulle part.

Un proverbe chinois bien connu dit que "le poisson pourrit toujours par la tête". A laisser prospérer de telles dérives au sein des institutions de la République, au plus haut niveau de l'Etat, notre pays joue avec le feu. Et les estimations qui prédisent l'arrivée en 2017 d'une cinquantaine de députés d'extrême-droite à l'Assemblée Nationale devraient conduire, avant qu'il ne soit trop tard, nos dirigeants à introduire une procédure pour que les parlementaires qui tiendraient des propos racistes ou antisémites, rendent des comptes devant la justice. Car certains discours qui seront alors prononcés à la tribune du Palais Bourbon après le mois de juin 2017 risquent de faire passer les dérapages de Monsieur Masson pour de la poésie bucolique.

Alain Jakubowicz Avocat et président de la Licra

Source : Le Huffpost

 

Manifestation anti-réfugiés à Paris (VIDEOS)

25386039.png

Une manifestation contre l'immigration massive "On est chez nous!" s'est tenue dans la capitale française.

Les manifestants, rassemblés sur la place Monge à Paris sous la pluie battante, ont déclaré qu'ils souhaitaient vivre selon les traditions et les valeurs françaises et ont critiqué le système d'intégration des immigrés en France.

Selon un correspondant de Sputnik présent sur place, les protestataires portant des drapeaux français ont scandé "Non à l'islamisation!", "Français en colère" et "Ici c'est chez nous!" et ont chanté La Marseillaise.

"Le message qu'on passe aujourd'hui est qu'on est chez nous. Ce message est assez simple, mais qui est chargé de sens pour la jeunesse de notre pays. Aujourd'hui, on est confronté à une immigration massive (…), et particulièrement avec la vague des migrants", a déclaré à Sputnik Arnaud Delrieux, président du mouvement Génération identitaire, un des organisateurs de la manifestation.

Selon lui, le système politique actuel a rendu possible les attentats du Bataclan et d'autres attentats commis par des terroristes nés en France.

"On a une autre menace que nos politiciens n'avaient pas envisagé, la menace de Daech. Et le plus grave est que tous les enfants qui ont tué pour Daech, tous ces militants, extrémistes et terroristes de Daech sont des gens qui sont nés en France (…). Cela signifie que notre système d'intégration est mauvais", a conclu M.Delrieux.

Deux videos supplémentaires en cliquant ici

Populisme en Europe : poussée de fièvre ou bouleversement ?

Plusieurs pays d'Europe connaissent une crispation populiste, conservatrice ou nationaliste. S'agit-il d'un phénomène conjoncturel ou d'une profonde recomposition politique ? Eléments de réponse avec notre invité, le sociologue Erwan Lecœur.

L'extrême droite du FPÖ à deux doigts de remporter l'élection présidentielle en Autriche ; le parti UKIP très actif pour le Brexit en Grande-Bretagne ; le raidissement dans les pays de l'est de l'Union européenne face à la crise des migrants ; les ultra-conservateurs à l’œuvre en Pologne ; la montée des révisionnistes oustachis très actifs en Croatie... 

Pour mieux comprendre ces mouvements qualifiés tantôt de populistes, néopopulistes, nationalistes, conservateurs, ethnicistes ou encore extrémistes de droite, le sociologue Erwan Lecœur explique.

Source : Tv5 monde

Quand l'extrême droite dirigera en Europe

02c53c2cb6c1289fb5660ef89d579601.jpg

ANALYSE DU RISQUE - Déjà présente dans plusieurs coalitions ou aux portes du pouvoir comme en Autriche, ce n'est sans doute qu'une question temps avant que l'extrême droite ne dirige un pays en Europe. Un scénario qui risque d'avoir à terme une influence sur le climat d'affaires et d'investissement sur le marché européen.

Le 23 mai, Norbert Hofer, le candidat du FPÖ (parti de la liberté), est passé tout près de devenir le premier chef d'État issu de l'extrême droite en Europe occidentale depuis 1945. C'est finalement un candidat écologiste, Alexander Van der Bellen, qui est devenu le président de l'Autriche, mais avec seulement 50,3% des voix.

L'Europe a poussé un grand soupir de soulagement.

Toutefois, le répit pourrait être de courte durée. Car des élections législatives (avec l'élection du chancelier soit l'équivalent d'un premier ministre) auront lieu en 2018, et l'extrême droite mène dans les sondages.

Les risques économiques et financiers

La montée de l'extrême droite représente un risque géopolitique pour les investisseurs.

Même si les partis d'extrême droite varient d'un pays à l'autre, ils ont en revanche plusieurs points en commun, soulignent les spécialistes.

Ils sont d'abord «eurospectiques». Cela signifie qu'ils sont contre l'Union européenne et l'euro, la monnaie commune de 19 pays européens.

Ils sont aussi très souvent hostiles au libéralisme économique et au libre-échange.

Lorsqu'un parti d'extrême droite siège par exemple au sein d'un gouvernement de coalition, il propose la plupart du temps des mesures protectionnistes défavorables aux investisseurs étrangers.

Enfin, les partis d'extrême droite s'opposent farouchement à l'immigration, qui est vue comme une menace à l'identité européenne. La crise des migrants a d'ailleurs permis à la plupart des partis de faire des gains dans les intentions de vote.

C'est ce qui explique la force de l'extrême droite en Autriche, un pays de 8,5 millions d'habitants.

En 2015, l'Autriche a enregistré 90 000 demandeurs d'asile, avant de fermer ses portes en début d'année, face au retournement de son opinion publique, rapporte Le Monde.

Or, si une société vieillissante comme l'Europe se prive d'immigrants, elle risque de réduire le potentiel de croissance de son économie et de ses entreprises, craignent plusieurs économistes.

Marine Le Pen présidente en 2017 ou 2022?

Après la quasi-victoire de l'extrême droite en Autriche, les regards sont maintenant tournés vers la France, où aura lieu une élection présidentielle en 2017. Et, là aussi, les analystes s'attendent à ce que la chef du Front national, Marine Le Pen, fasse bonne figure.

Elle devrait atteindre le second tour pour affronter soit l'actuel président socialiste François Hollande (la candidature probable, mais qui ne fait pas l'unanimité à gauche) ou le candidat de la droite modérée (qui n'a pas encore été choisi).

En 2002, l'ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen (le père de Marine Le Pen), avait créé toute une surprise au premier tour de l'élection présidentielle.

Il avait alors récolté 16,86% des voix, éliminant le candidat socialiste, le premier ministre Lionel Jospin.

Pour lui barrer la route, une écrasante majorité de Français - à gauche comme à droite - avaient alors réélu le président sortant de centre droit, Jacques Chirac, qui avait rassemblé 82% du suffrage.

L'effondrement des partis traditionnels

La montée de l'extrême droite en Europe a pour toile de fond le déclin des partis politiques traditionnels qui dirigent les pays européens depuis 60 ans, soit les sociaux-démocrates (centre gauche) et les chrétiens démocrates (centre droit).

La récente présidentielle en Autriche illustre bien ce phénomène: au second tour, les Autrichiens avaient le choix entre le candidat de l'extrême droite et un candidat écologiste anti-système.

Allons voir ce qui se passe ailleurs en Europe.

En Suède, le parti d'extrême droite, les Démocrates de Suède, a remporté 49 sièges (ou 13% des voix) en 2015, lui donnant la balance du pouvoir au parlement.

Au Danemark, le parti du peuple danois a fait des gains importants de puis cinq ans, passant de 14 à 21% dans les intentions de vote.

Même l'Allemagne n'échappe pas à ce phénomène.

Le parti alternative pour l'Allemagne progresse graduellement dans les intentions de vote. Actuellement, il est crédité de 15% des voix au niveau national, cinq point derrière les sociaux-démocrates, selon le quotidien The Guardian.

Depuis quelques années, l'extrême droite fait donc des gains dans plusieurs pays d'Europe. La grande question est à savoir si cette tendance peut s'inverser.

Bref, l'extrême droite en Europe sera-t-elle plus forte ou moins forte qu'aujourd'hui dans cinq ou dix ans?

La perte de confiance de plusieurs électeurs dans les partis traditionnels n'augure rien de bon, disent les analystes.

De plus, la crise des migrants - le carburant de l'extrême droite - est là pour durer à moyen terme en raison de la guerre civile en Syrie, sans parler des autres zones de conflits au Moyen-Orient et en Afrique.

Le climat est un autre facteur à considérer.

On l'oublie souvent, mais les changements climatiques forcent aussi des gens, en Afrique ou au Moyen-Orient, à quitter leur terre.

Comme le soulignait en 2015 le magazine Foreign Policy (Same Game, New Board: climate change is destroying the geopolitical playbook. How will Nation Survive?), les changements climatiques sont en train de changer la géographie de la planète.

Des îles disparaissent et de grandes zones agricoles sont en train de dépérir.

Et les changements climatiques ne vont pas s'inverser dans un avenir prévisible, affirment les scientifiques.

Par conséquent, il faut s'attendre à voir de plus en plus de réfugiés climatiques dans le monde dans les prochaines années et décennies, dont plusieurs iront en Europe.

Une situation qui risque d'alimenter encore davantage la crainte de l'immigration dans une frange de plus en plus importante de la population européenne.

C'est pourquoi ce n'est sans doute qu'une question de temps avant que l'extrême droite ne dirige un pays en Europe, voire plusieurs.

Les investisseurs doivent donc se préparer à gérer ce risque géopolitique.

Source : Lesaffaires.com

Une femme musulmane à la tête d’un Parlement allemand: les musulmans jubilent!

parlement_allemand-448x293.jpg

A noter que c'est encore le parti des Verts, "crypto communistes" aurait été plus juste, qui est l'origine du problème. On relèvera encore l'article haineux de oumma.com sur le même sujet qui procède scrupuleusement à la distinction entre les musulmans et non musulmans, fêtant la défaite du parti patriote de l'AfD: c'est bien une guerre qu'ils nous mènent alors que nos dirigeants et le pape nous chantent les louanges du vivre-ensemble!

Bien évidemment, ces mêmes sites musulmans se fichent totalement de la condition des chrétiens dans les pays musulmans. On notera l'inversion immonde de ces sites qui clament que ce sont les "musulmans qui sont en situation délicate" alors que des islamistes viennent de massacrer des non musulmans en Europe et continuent de menacer les Européens!

Pendant que nos gouvernements nous imposent une tolérance à sens unique, obligatoire, les musulmans ne se trompent aucunement dans ce qui se passe en Europe et ils jubilent!

******

Muhterem Aras, politicienne de 50 ans du Parti des Verts est entré dans l’histoire politique allemande en devenant la première femme présidente d’un parlement d’un lander allemand. Elle est également la première présidente issu d’une famille immigré et de même la première présidente musulmane.

Née en Turquie

Muhterem Aras est née en Anatolie-orientale près de Bingol. Ses parents ont immigrés en Turquie lorsqu’elle été jeune, elle a par la suite fait sa scolarité en Allemagne pour finalement s’engager politiquement avec le Parti des Verts. Muhterem Aras a, lors de son élection, saluée « le signe d’ouverture sur le monde, la tolérance et le succès de l’intégration » que l’Allemagne offre a ses citoyens.

Avant son élection, Muhterem Aras originaire de Stuttgart était la porte-parole des Affaires financières du Parti des Verts et conseillère fiscale. Elle a été la candidate à obtenir le plus de voix avec 42,4% des suffrages.

Cette élection fait par la même occasion, écho à l’élection de Sadiq Khan à Londres, en effet Muhterem Aras musulmane alévie de confession, apporte une valeur symbolique en devenant la première femme issu de l’immigration à être présidente.

Dans un pays où des mouvements d’extrêmes droites comme Pediga faisaient les gros titres, cette élection vient prouver que l’Allemagne offre toutes les possibilités pour réussir en dépit du contexte délicat pour les musulmans d’Europe (sic!).

Source : lesobservateurs.ch

Les autruches trichent (encore) avec l'Autriche

article-politics-jpg_3572123_660x281.jpg

Logique médiatique oblige, la mobilisation sociale contre la loi travail a largement occulté le second tour de l'élection présidentielle en Autriche. Et pourtant…

Il y a tout juste un mois, ici même, nous écrivions : « La victoire [de Norbert Hofer, NDLR], le 22 mai prochain, est loin d'être acquise. Norbert Hofer risque de se heurter au même plafond de verre que Marine Le Pen lors des élections départementales et régionales. Pour autant, l'on aurait tort de se voiler la face et de faire l'autruche devant l'Autriche. » Nous ne pensions pas si bien dire : aussitôt le résultat connu, les autruches se sont empressées d'enfouir la tête dans le sable. Ouf ! Le pire a été évité, on peut donc passer à autre chose. Est-ce si sûr ?

Certes, le fameux plafond de verre n'a pas été enfoncé. Mais à 30 000 voix près. Autant dire rien : 50,3 % pour l'écologiste Alexander Van der Bellen, 49,7 % pour Norbert Hofer. Et l'on pourrait faire comme s'il ne s'était rien passé en Autriche ?

Une première remarque s'impose : laminés dès le premier tour, les partis de gouvernement autrichiens, chrétiens-conservateurs et sociaux-démocrates, n'ont appelé à aucun front républicain pour faire barrage au candidat du FPÖ (extrême droite). L'auraient-ils fait qu'ils auraient sans doute joué contre leur propre camp, tant leur discrédit est grand. Au moins, les électeurs autrichiens ont-ils choisi leur destin en conscience, sans la moindre injonction partisane.

Faut-il pour autant se rassurer en se disant que Marine Le Pen, elle aussi, se heurtera en 2017 au même réflexe républicain ? La question se pose. Le FPÖ n'est-il pas l'allié du FN au Parlement européen ? Ces deux formations ne partagent-elles pas la même europhobie, le même rejet de l'islam et du multiculturalisme, le même corpus idéologique sur les questions d'identité et d'immigration ? Ne profèrent-ils pas les mêmes anathèmes sur la question des réfugiés ? N'appliquent-ils pas à la lettre la même stratégie de dédiabolisation ?

Si la France avait accepté 700 000 demandeurs d'asile

Il y a cependant deux différences majeures entre le FN français et le FPÖ autrichien. La première donne des ailes à Marine Le Pen, la seconde la cloue au sol.

  • Le FN de Marine Le Pen incarne une forme de renouveau politique, puisqu'il n'a jamais exercé le pouvoir, sinon dans quelques villes. Le FPÖ de Nobert Hofer, lui, gouverne – ou a déjà gouverné – plusieurs exécutifs régionaux. Il a même occupé, par le passé, plusieurs ministères régaliens. Les Autrichiens connaissent donc parfaitement les dangers de ce vote antisystème.
  • Le FPÖ dispose d'un avantage politique dont le FN ne peut se prévaloir : il est capable de se trouver des alliés. Au plan local comme au niveau national. Ne dirige-t-il pas deux Länder au sein d'une coalition ? En France, personne ne veut nouer d'alliance avec l'extrême droite. D'ailleurs, Marine Le Pen n'en cherche pas. Le ferait-elle qu'elle se déjugerait, elle qui dénonce, depuis des années, le célèbre « UMPS ».

En réalité, l'essentiel de la campagne présidentielle autrichienne s'est jouée sur la question migratoire. Si Norbert Hofer a ainsi distancé et éliminé les deux partis de la coalition au pouvoir, c'est en surfant sur leur incapacité à entendre les inquiétudes de la population en matière d'immigration. En 2015, l'Autriche, pays de 8,5 millions d'habitants, a accueilli 90 000 demandeurs d'asile. Imaginez, si la France en avait accepté 700 000, à quel niveau sondagier culminerait aujourd'hui Marine Le Pen !

En 2015, rappelons-le, la France, pays de 66 millions d'habitants, a accepté 79 000 demandeurs d'asile. Pour certains, à gauche, c'est trop peu. Pour le FN, c'est déjà trop.

Laurent Neumann

Source : Le Point

Brexit : Cameron "consterné" par les arguments sur le "danger" turc

arguments-sur-le-danger-turc.jpg

L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin : 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque.

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "consterné" vendredi par les avertissements qu'ont adressés les partisans d'un retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne sur le danger que représenterait selon eux une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.

Une offense pour les musulmans. "Nombre de musulmans britanniques seront offensés par la manière dont ils tentent d'effrayer les gens. Je pense que c'est un signe de désespoir" de ceux qui agitent notamment le spectre de l'installation de millions de Turcs en Grande-Bretagne si celle-ci restait dans l'UE, a déclaré David Cameron au journal en ligne Muslim News. "Dépeindre les Turcs comme des criminels ou des terroristes est franchement consternant", a ajouté le chef du gouvernement, qui fait quant à lui campagne pour le vote en faveur du maintien de son pays dans l'Union européenne au référendum du 23 juin.

Des affiches chocs. Des partisans du "Brexit" ont suggéré que la sécurité de la population serait menacée du fait que les taux de criminalité et de détention d'armes sont plus élevés en Turquie. Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé lundi une affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise de porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions d'habitants) rejoint l'UE". "Cela prendrait des décennies avant qu'on ne se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne", avait rétorqué dimanche dernier David Cameron aux défenseurs de telles thèses.

Actuellement, environ 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque, selon le ministère de l'Intérieur. L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin. La question d'une intégration de la Turquie à l'UE est revenue au premier plan après le récent accord sur les migrants conclu avec Bruxelles, qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres d'adhésion à l'Union européenne.

Source : Europe 1