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vendredi, 24 juin 2016

L'ouverture de la mosquée En-Nour se joue lundi devant le Conseil d'État

Le sort de la mosquée de Nice-Ouest se jouera lundi devant le Conseil d'Etat qui statuera sur son ouverture ou non.

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Ouvira, ouvrira pas? Après des années de bataille, le sort de la mosquée En-Nour se jouera lundi devant le Conseil d'état.

La plus haute juridiction de l'état en matière de droit administratif va statuer sur l'appel en référé-liberté déposé par la Ville contre l'ordonnance de référé du tribunal administratif de Nice.

Le 6 juin, le juge niçois Bertrand Parisot, saisi par les musulmans porteurs du projet En-Nour, avait ordonné au maire, Christian Estrosi, de signer l'arrêté d'ouverture "de l'établissement recevant du public situé au 1, avenue Pontremoli [à Nice-Ouest]" dans un délai de cinq jours, sous astreinte de 500 euros par jour de retard.

Dans sa décision, le vice-président du tribunal administratif avait notamment retenu le caractère d'urgence alors que le Ramadan commençait et que "la capacité des salles de prières musulmanes à Nice est insuffisante pour accueillir, dans des conditions dignes, l'ensemble des fidèles".

Farouchement opposé à l'ouverture de cette mosquée, propriété d'un ministre saoudien, Christian Estrosi, inquiet de la provenance des fonds, avait immédiatement fait savoir qu'il ne signerait pas: "Je ne ferai courir aucun risque à ma ville et nous n'exécuterons une décision que lorsqu'elle sera définitive".

"La ville a décidé de se pourvoir immédiatement en cassation auprès du Conseil d'État", indiquait alors le maire de Nice.

C'est chose faite depuis mardi. L'affaire se jouant en référé-liberté, le Conseil d'État devrait rendre son ordonnance - insusceptible de recours - dans les 48 heures.

Mercredi soir, l'association culturelle et cultuelle Nice La Plaine "Institut niçois En-Nour", défendue par Me Ouassini Mebarek, devrait donc savoir si les musulmans pourront célébrer la fête de l'Aïd dans les lieux. 

L. B.

Source : Nice Matin

« Nous sommes les vrais islamistes et nous avons déjà conquis Rome »

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Virginia Raggi peut bien être le nouveau maire de Rome, elle va devoir la disputer aux « vrais islamistes » du mouvement radical des Tabligh Eddawa qui en revendique la conquête.

Les Tabligh Eddawa sont un mouvement, né dans les années 20, d’islamistes « itinérants », sorte de missionnaires. Ils sont aujourd’hui dans le monde entier, Europe comprise. Leur but ultime est la prédication. Et convertir les gens à l’islam.

« Rome est déjà musulmane » affirme Saydawi Hamid, le guide d’une des communautés italiennes, dans une interview à un journaliste italien, retranscrite dans le journal italien, il Giornale it. Très sérieusement, il explique que l’Italie « a été conquise parce que nous avons une grande mosquée, à Rome, la plus grande mosquée d’Europe. Nous avons les prières pour les fêtes dans les places. Il y a plus de 10 mosquées à Rome. Je marche dans Rome avec mon aspect de musulman et je n’ai jamais été mal traité. Parce que les bras des Italiens sont ouverts pour l’islam. »

Ils peuvent prêcher librement leur foi. Et pouvoir prêcher le Coran en Occident est bien une victoire pour l’islam. Il a raison de le souligner.

Mais comme « pour chaque aspect de la société, l’islam impose une règle précise », que les Tabligh Eddawa respectent, il va s’en dire, que les terres conquises doivent s’y soumettre. Se soumettre à Allah, au Prophète, et à la loi coranique. « Tous doivent devenir Tabligh, parce que tous doivent suivre la voie indiquée par Mahomet. » La foi coranique est selon Hamid « l’unique religion naturelle de l’homme. » Pas le christianisme !

Quand le journaliste évoque Jésus « comme le fils de Dieu », descend un silence glacial. L’imam murmure : « Comment fais-tu pour croire à de telles fantaisies ? » « Quand tu reviendras à l’islam, explose un des compagnons à ses côtés, tu ne penseras plus ainsi. »

« Il n’y a pas un islam modéré ou un islam non modéré. Parce qu’il y a l’islam. »

Ils sont itinérants et ils s’approchent de milliers de jeunes en Europe. Pour inviter les gens à venir à l’islam. Pour venir à la prière du soir à la mosquée où ils seront endoctrinés.

Ils sont en train de conquérir l’Europe et ses jeunes désœuvrés, sans avenir, sans racines, sans but ni spiritualité, que le monde moderne et matérialiste, l’éducation laïque, l’hédonisme, l’égoïsme post-soixante-huitard ont fabriqué à la pelle dans tout l’Occident.

« Nous avons conquis Rome : voici le vrai islam. »

Francesca de Villasmundo

Source : Mpi



L'Europe succombe de plus en plus au populisme : et la France ?

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En Grèce, en Italie et en Espagne, de nouveaux partis populistes s'illustrent lors des différentes élections. Décryptage d'un phénomène qui peine encore à se développer en France 

Dimanche, lors des élections législatives en Espagne, Unidos Podemos, coalition populiste formée par Podemos, Izquierda Unida, héritier du Parti communiste, et des formations régionalistes de gauche, pourrait bien devenir la deuxième force politique du pays devant le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Un coup de tonnerre ? Pas vraiment.

Ces derniers temps, un vent de contestation générale souffle sur l'Europe, et même au-delà. Dans la tempête, les partis traditionnels vacillent, accusés par les électeurs de ne pas apporter de solutions aux difficultés économiques, au chômage, aux questions d'immigration...

Partout en Europe, et même aux États-unis !

Ainsi, le Mouvement populiste 5 étoiles a été le grand vainqueur des élections municipales organisées le week-end dernier en Italie. L'an dernier, Syriza avait été le premier de ces partis s'exprimant au nom du peuple à prendre le pouvoir en Grèce, pour un bilan toutefois mitigé.

Ailleurs, chaque pays, ou presque, possède son parti anti-système, tantôt d'extrême droite, tantôt d'extrême gauche, voire ni de droite ni de gauche. Citons pêle-mêle le FPÖ en Autriche, le Parti des libertés aux Pays-Bas, le parti du peuple (Danemark), Pegida (Allemagne), le parti d'Orban (Hongrie) ou encore l'UDC (Suisse)... Aux États-Unis, la candidature de Donald Trump participe au même phénomène.

"Tous ces partis populistes, quelle que soit leur orientation politique, ont certaines caractéristiques communes", remarque Olivier Costa, directeur de recherche au CNRS et pour Science Po Bordeaux.

"Un, ils se réclament du peuple, parlent au nom du peuple. Deux, ils ont une tendance à flatter, non pas les bas instincts de la population, mais en tout cas à être dans un registre émotionnel. C'est le registre de la peur pour l'extrême droite, en parlant de l'immigration, des frontières qui sont des passoires, du terrorisme, etc. A gauche, on fait appel à un sentiment plutôt de l'ordre de la révolte, en disant qu'il faut arrêter avec les nantis qui accaparent le pouvoir, les efforts demandés uniquement aux petites gens… Enfin, le rejet de la mondialisation et de l'intégration européenne est aussi très fort."

Comment expliquer cette percée populiste ?

Selon Olivier Costa, l'émergence de ces mouvements populistes est logiquement liée au contexte économique et social des pays où il se développent. En Grèce, en Italie et en Espagne, où ces partis ont connu des succès électoraux, la genèse trouve ses racines dans la crise financière de 2009 et ses conséquences.

"Dans ces trois pays, les effets de la crise de 2008-2009 ont été beaucoup plus forts qu'en France, explique-t-il. Surtout, la cure d'austérité a été sans commune mesure avec ce qu'a connu la France, où il n'y en a quasiment pas eu".

"Ce sont aussi des pays où il y a eu un effondrement des partis classiques, qui étaient souvent empêtrés dans des problématiques de corruption, de népotisme…, ajoute-t-il. Il y a eu une défiance extrêmement forte des citoyens vis-à-vis de ces partis. Et finalement, le lien s'est opéré entre ces deux phénomènes. Les gens se sont dit que c'est parce leurs partis sont incompétents, ne se renouvellent pas, qu'ils n'ont pas été capables de régler cette crise".

Dans l'ensemble des pays occidentaux concernés, ce contexte morose a favorisé la montée d'une "espèce d'angoisse généralisée" et d'une vague de pessimisme, constituant un terreau favorable au développement d'alternatives inédites.

"Les gens ont le sentiment que l'avenir est noir et que les vieilles recettes des partis établis ne fonctionnent pas, constate Olivier Costa. De ce fait, beaucoup ont la tentation de s'en remettre à des nouveaux venus sur la scène politique qui proposent de nouvelles solutions. Les ficelles sont souvent un peu grosses mais d'une certaine manière, les gens s'en fichent. Il y a ceux qui croient à ce que proposent ces nouveaux venus en se disant que ça n'a pas été essayé, et ceux qui sont dans une logique protestataire, de ras-le-bol par rapport aux partis établis. Aussi, ce succès est dû au fait que les partis traditionnels n'arrivent pas à proposer une alternative".

En France, le créneau du populisme est déjà occupé

En France, malgré quelques frémissements ces dernières années, aucun mouvement populiste comparable n'a réussi à s'imposer dans un paysage politique verrouillé et déjà quelque peu saturé.

"Il y a eu des initiatives pour fédérer un mécontentement par rapport aux partis classiques, avec Attac, le DAL, les indignés, Nouvelle donne, Nous citoyens voire même les zadistes et Nuit debout... Mais ces mouvements n'arrivent pas à se structurer", note le politologue.

Si ces initiatives peinent à faire leur trou, c'est parce que le champ du populisme est déjà largement occupé sur ses deux flancs. "Le Front national d'un côté et une multitude de partis d'extrême gauche de l'autre (Lutte Ouvrière, LCR, NPA, Front de gauche...) drainent une partie importante du vote protestataire en France", précise Olivier Costa.

"Il faut aussi prendre en considération le fait que l'on a en France un mode de scrutin, notamment pour les législatives, qui n'est pas du tout favorable aux petits partis. Pour créer une dynamique, il faut engendrer des succès électoraux, on l'a vu avec le FN. Aussi, ces petits partis ont peu accès aux médias. On en parle une fois, on fait un reportage parce qu'ils sont rigolos mais ils n'ont pas vraiment voix au chapitre..."

Vers des "surprises" en 2017 ?

A cela s'ajoutent les profondes divisions au sein de la gauche radicale, avec des partis qui "ne parviennent pas à s'entendre" et finissent par "faire 2% chacun", ce qui ne permet pas "l'émergence d'une figure ou d'un mouvement", et le refus culturel, chez les syndicats, de voir leurs revendications récupérées par les partis.

Enfin, l'absence ces dernières années en France d'une vraie politique d'austérité susceptible de générer un conflit socio-économique majeur, exception faite de l'actuel débat concernant la Loi travail, n'a pas non plus permis de "mobiliser les antis".

En conséquence, les élections présidentielles et législatives prévues l'an prochain ne devraient pas marquer une rupture aussi radicale que celle observée chez nos voisins européens. Toutefois, la "configuration actuelle pourrait avoir un effet déstabilisateur très fort, à droite comme à gauche", prévient Olivier Costa.

"Le FN a une capacité de nuisance considérable à droite, d'où la droitisation des discours chez certains candidats des Républicains, dit-il. A gauche, on voit qu'il y a un phénomène similaire puisqu'on constate dans certains sondages que Mélenchon serait à un niveau comparable à celui de François Hollande. On peut avoir des surprises pour la présidentielle". Si c'est le cas, pourra-t-on vraiment parler d'une "surprise" ?

Olivier Saint-Faustin

Source : Sud ouest

Grèce : construction de la première mosquée à Athènes

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Le PM grec Alexis Tsipras a fait une déclaration officielle à ce sujet

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré que son pays construirait une mosquée et un cimetière musulman à Athènes, la seule capitale européenne qui ne compte aucune mosquée.

M. Tsipras a abordé les droits des communautés minoritaires en Grèce dans un message posté sur les réseaux sociaux.

Rappelant que ces pas devraient être lancés il y a longtemps, le PM grec s’est exprimé en ces mots : “ Nous devons faire ces pas ce n’est pas parce que nous sommes obligés de respecter nos citoyens musulmans dans notre capitale, mais aussi nous avons besoin de défendre nos valeurs de manière plus active”.

Source : Trt.net

Laurent Bigorgne : « Le lâche soulagement du 24 juin risque de ne pas durer très longtemps »

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Dans la note que vous avez publiée, vous expliquez que si un Brexit serait dramatique, un « remain » du Royaume-Uni ne serait pas, non plus, une partie de plaisir.

En effet, le maintien du Royaume-Uni dans l'Union pose toute une série de problèmes. Si les Britanniques décident de rester, nous aurons écarté un danger, mais nous ne sommes pas convaincus que ce choix sera définitif, compte tenu des divisions qui traversent les deux grands partis, tory et travailliste. On n'est pas du tout certains que ce vote sera un solde de tout compte pour l'avenir. Et puis va s'ouvrir une phase de discussions qui s'annoncent longues et difficiles sur l'interprétation de l'accord du 19 février, passé entre David Cameron et ses partenaires européens, et qui offre au Royaume-Uni un statut particulier dans l'Union. Le lâche soulagement du 24 juin risque donc de ne pas durer très longtemps

Vous pensez que paradoxalement, le maintien du Royaume-Uni peut être un danger pour l'avenir de l'Union européenne ?

Oui car l'accord sur le nouveau statut du Royaume-Uni crée plusieurs ruptures par rapport à l'état actuel des engagements à l'égard de l'Union et lui octroie des dérogations lourdes de sens. Il remet en cause la perspective d'une Union toujours plus étroite, l'articulation entre le marché unique et la zone euro et la libre circulation des personnes. Ce faisant, il crée un précédent dont d'autres voudront profiter. L'extrême droite néerlandaise mais aussi les Autrichiens, les Polonais, les Tchèques et d'autres encore risquent de s'engouffrer dans la brèche pour réclamer le même type d'arrangements, en menaçant eux aussi d'en sortir. Et cet effet de contamination peut à terme mettre en danger le projet européen.

Quelles conséquences en tirer ?

Il faudrait prendre acte de cette différenciation plus grande entre Etats membres de la zone euro et ceux qui n'en sont pas. Reste à inventer le fonctionnement d'une Europe à plusieurs vitesses. A cet égard, le relâchement de la relation franco-allemande fait plutôt craindre le maintien d'un statu quo délétère.

Catherine Chatignoux
 


Au pays de Galles, un sentiment d’abandon

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Après la fermeture des mines et d’usines, des Gallois souffrent du chômage, accusent Bruxelles et se méfient des immigrés.

Ici, le charbon et l’acier sont nulle part et partout. Les dernières mines et aciéries des valleys du sud du pays de Galles ont fermé au cours de la décennie passée. Les déchets miniers ont disparu des collines. Chacun raconte avec le même étonnement le passage du noir au vert de ces vallées cafardeuses aux reliefs qui s’étirent du nord au sud - les locaux les appellent les «fingers» («les doigts»). Elles ont retrouvé leurs couleurs d’origine, pré-industrialisation. Mais tant d’indices rappellent cet encombrant passé industriel… Ici, des statues et mémoriaux à la gloire des travailleurs du charbon, comme à Six Bells, où un coup de grisou coûta la vie à 45 mineurs en 1960. Là, une tour d’horloge d’époque indique où se situait une aciérie disparue. Jusqu’à la toponymie, de nombreuses villes étant sorties de terre pour loger la main-d’œuvre : Ashvale («vallon de cendre»), Blackwood («bois noir»), Blackpool («mare noire»)…

La région ne s’est jamais vraiment relevée de la fermeture des mines imposée par Thatcher dans les années 80. Dans le Blaenau Gwent, un des boroughsles plus pauvres du Royaume-Uni, le chômage a atteint jusqu’à 15 % ces dernières années. «Le problème, c’est surtout le type d’emplois : dans les valleys, il y a énormément de boulots à temps partiel, pour environ un actif sur cinq», précise Roger Scully, professeur de sciences politiques à l’Université de Cardiff. Selon lui, «si Cardiff votera sûrement pour le "remain", une bonne partie des valleys choisira le "leave"».

«Pas envie de me voiler»

Dans ces terres de gauche qui ont vu naître Neil Kinnock, ancien chef du Labour, la désindustrialisation et l’absence d’opportunités ont semé de drôles de graines. De nombreux panneaux «Leave» ont aujourd’hui poussé sur les arbres, et le parti europhobe et nationaliste Ukip a remporté en mai 7 sièges sur 60 lors des élections pour le Parlement gallois. Dans ce paysage de feutre vert, comme un tapis de billard posé sur les collines, on traverse des villages de maisons mitoyennes aux pierres sombres, renforçant la sévérité du décor.

A Ashvale, impossible de rater la maison de Lisa, dont les façades sont couvertes de panneaux en faveur du leave et de bannières «Nous voulons récupérer notre pays». «On s’en sortirait beaucoup mieux en dehors de l’UE, affirme cette cuisinière de 46 ans, mère de six enfants. Il n’y a pas assez de boulot et de plus en plus d’immigrés viennent ici. Avec l’UE, on n’est plus capables de contrôler l’immigration. Je n’ai rien contre le multiculturalisme, mais je veux pouvoir continuer de m’habiller comme je veux, je n’ai pas envie de devoir me voiler ! Beaucoup d’industries ont été délocalisées, il n’y a plus grand-chose pour les Britanniques.»

A moins de 5 kilomètres à l’est, se dresse Ebbw Vale, la plus grande ville du Blaenau Gwent, qui compte moins de 20 000 habitants. En 1930, la plus grande aciérie d’Europe s’étendait là, au creux de la vallée. Nationalisée dans les années 60, elle employait plus de 14 000 personnes. Elle a fermé en 2002.

Dans son resto de fish and chips, Remo, petit-fils d’immigrés italiens bientôt sexagénaire, se souvient des «magasins remplis, des nombreux travailleurs. A cette heure-ci, ça grouillait de monde !» Ce jour-là, à 16 heures, les rues sont quasiment désertes, presque tous les commerces sont déjà fermés. Remo ne sait pas encore ce qu’il va voter : «Les gens sont en colère, ils ne voient rien venir.» Partout à Ebbw Vale, comme ailleurs dans la région, on aperçoit pourtant de discrets drapeaux européens. L’UE y a subventionné de nombreux logements, des programmes de régénération urbaine, d’amélioration des transports… Selon l’Université de Cardiff, le pays de Galles a bénéficié en 2014 de 245 millions de livres (320 millions d’euros) en provenance de l’UE.

Quand on lui demande pourquoi il est sûr de voter «out», Paul répond seulement :«Les Polonais.» Assis dans l’un de ces pubs standardisés - moquette épaisse, bières pression et meubles en bois clair -, le quadra d’Ebbw Vale exprime ses doléances : «Pas de boulot, trop de Polonais.» Près d’un million d’Européens de l’Est ont immigré au Royaume-Uni depuis 2004, et sont montrés du doigt. «Ces jours-ci, on entend vraiment des choses moches, sur l’immigration, les étrangers… Mais honnêtement, les gens du coin disent ça histoire de dire quelque chose : ils répètent ce qu’ils lisent dans les tabloïds de Murdoch.» Julian Meek, 43 ans, est l’unique journaliste de The Dynamic, un titre gratuit tiré à 6 000 exemplaires. Depuis son local microscopique d’Abertillery, il prêche la bonne parole des pro-remain. «Thank EU very much» est le titre de une du numéro actuel. «On essaye de montrer les choses positives de l’UE dans la région», avance-t-il, yeux clairs et barbe fournie. Dans cette ville de 11 000 habitants à flanc de colline, «tout le monde me connaît mais je suis peut-être vu comme l’excentrique qu’on tolère», rigole-t-il. «Ici, la gauche est depuis si longtemps au pouvoir qu’elle est devenue l’orthodoxie. Ce qui est incroyable, c’est que les gens reprochent aujourd’hui à la gauche des choses qui ont été imposées par Thatcher. Et sont nostalgiques d’un passé glorieux qui n’a jamais vraiment existé : la vie a toujours été dure ici. Ils sont frustrés, et c’est compréhensible : depuis la fin du charbon, il y a une forme de désespoir. Bruxelles est devenu le coupable idéal.»

«On s’en sortira très bien seuls»

Sur la façade en pierre de son établissement, à Blackwood, Paul Taylor a fait installer des grands «out» écrits en bleu roi et étoiles jaunes. «Comme sur le drapeau européen !» sourit le propriétaire du Rock Tavern. «Beaucoup de gens s’arrêtent pour me dire qu’ils sont d’accord avec moi. Le soutien en faveur du "leave" est phénoménal ici.» A 64 ans, Paul ne veut «pas être contrôlé par des bureaucrates à Bruxelles qui ne sont ni élus ni tenus responsables de leurs actes». N’a-t-il pas peur d’un pays isolé ? «Il n’y a vraiment pas de quoi. Nous sommes la 5e économie mondiale, on s’en sortira très bien seuls. Avec l’entrée du Royaume-Uni dans l’UE, j’ai été forcé à un mariage arrangé. Aujourd’hui, on me donne enfin l’occasion de divorcer.»

Isabelle Hanne

Source : Libération

 

Quand la Suède durcit les règles d'immigration

On connaît le libéralisme suédois, un modèle de tolérance et d'ouverture.

On l'a encore vu dans la crise des migrants. Ce pays de 9 millions d'habitants a accueilli sur son territoire plus de 245 000 réfugiés depuis 2014 : beaucoup plus en comparaison que la France.

Mais ce flot migratoire commence à braquer une partie du pays,  à tel point que le Parlement vient de resserrer les conditions d'asile. Une nouvelle loi, qui vient d'être adoptée cette semaine, prévoit de ne plus accorder que des permis de séjours temporaires et de limiter l'accès au regroupement familial.

Dans la pratique, cela signifie que les réfugiés bénéficieront d'une carte de séjour de trois ans, convertible en droit de résidence permanente, à la condition qu'ils trouvent un emploi permettant de subvenir à leurs besoins. Un texte très restrictif qui a été voté à une large majorité au Parlement.

Comme beaucoup de pays européens, ici aussi l'extrême-droite a le vent en poupe et capitalise sur cet afflux de migrants. Le parti des Suédois Démocrates, qui représente ce courant, a raflé près de 13% des suffrages lors des élections générales de 2014. Et le discours de la citadelle assiégée et menacée porte dans l'opinion. La ministre de la justice a déclaré que le système suédois pourrait s'effondrer complètement si une nouvelle vague de migrants se présentait au porte de la Suède cette année...

Il n'y a pas que la Suède qui commence à fermer ses portes...

Le Danemark ou la Finlande mettent aujourd'hui le pied sur le frein sur la question migratoire. Les Danois sont inquiets de cette nouvelle politique restrictive de Stockholm qui a aussi rétabli les contrôles aléatoires à sa frontière.

Ils craignent que les migrants restent bloqués sur leur territoire, car le Danemark est jusqu'ici un pays de transit et les réfugiés remontent tous au nord vers la Scandinavie.

On se souvient que pour dissuader les migrants de venir, les autorités danoises avaient exigé que les candidats à l'asile remettent leurs objets de valeur pour financer les frais de leur installation dans le pays.

Source : France Inter

La France proche de la guerre civile ?

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En reprenant les propos de Patrick Calvar, le patron de la DGSI, selon lesquels « nous serions au bord de la guerre civile », propos tenus devant la commission de la défense nationale et des forces armées, puis devant les membres de la commission d’enquête sur les attentats du 13 novembre, Le Figaro n’a pas manqué de réveiller les craintes qui sommeillaient en chacun de nous.

Il est vrai qu’un tel avertissement, émis par l’un des plus éminents connaisseurs du Renseignement, ne pouvait que susciter de nouvelles interrogations. Parmi celles-ci, il en est une des plus importantes. En quoi la période troublée que traverse notre pays nous exposerait-elle au risque évoqué par cet expert de la lutte antiterroriste ? Par ailleurs, en désignant les éventuels coupables comme se situant dans les milieux de l’ultra-droite, Patrick Calvar n’ajoute-t-il pas le trouble à la perplexité ?

Dans son audition devant les représentants du peuple, le directeur général de la DGSI esquisse en partie les réponses. Il souligne d’abord que les faiblesses de l’Europe face à la lutte antiterroriste, notamment du fait d’un arsenal juridique commun inadapté, participent grandement à la fragilisation de nos États. Dans ce contexte, poursuit-il, « tous les extrémismes ont intérêt à se manifester, il faut provoquer le maximum de désordre pour aboutir, suivant son bord, à la grande révolution (l’ultra-gauche) ou bien à un ordre mieux établi (l’ultra-droite) ». Ainsi, les risques de guerre civile ou, à tout le moins, de profonds désordres sociaux sont-ils plus importants dans des pays aux politiques sécuritaires indécises et approximatives.

Il ne faut pas oublier, en outre, que la provocation au chaos et aux luttes intercommunautaires fait partie intégrante de la stratégie de l’État islamique. Plus les communautés seront remontées les unes contres autres, plus les chances de victoire de Daech seront importantes. En France, il est vrai que ces risques se sont aggravés à mesure que l’on a laissé se développer les communautarismes dans des quartiers livrés à eux-mêmes et aux délinquants.

Toutefois, en l’état actuel de la mouvance ultra-droitière – quelque deux milles individus environ, répartis dans une myriade de groupuscules -, les risques d’actions individuelles et ciblées semblent plus importants que ceux d’une véritable guerre. Il n’en demeure pas moins que le manque de pugnacité de nos dirigeants nationaux et européens constitue un péril majeur pour la sécurité des populations.

Si la surveillance des groupuscules extrémistes – de droite et de gauche – doit être une réalité, il convient surtout de se doter des outils stratégiques et juridiques pour combattre, au niveau des États concernés, le terrorisme dans toutes ses dimensions. Le temps de la fermeté et de la détermination doit venir, c’est d’ailleurs ce que suggère avec franchise et sans détour le patron français du Renseignement. À défaut, alors oui, le risque d’une guerre civile ne manquera pas de se transformer en réalité.

Olivier Damien

Source : Boulevard Voltaire

 

Le Qatar rachète la France

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Vous souvenez-vous du film Les Chinois à Paris réalisé par Jean Yanne ? Dans une scène, Grégoire Montclair, joué par Michel Serrault, porte un toast : « Eh bien, moi, je bois au succès de la fraternisation idéologique et culturelle franco-chinoise ! » Maintenant, imaginez que vous soyez invité à un dîner organisé par la mairie de Paris, recevant une délégation de personnalités venues du Qatar. Il y a des chances pour que vous entendiez Anne Hidalgo, ou n’importe quel membre de la municipalité sociétaliste, dire : « Eh bien, moi, je bois au succès de la fraternisation idéologique et culturelle franco-qatarie ! » Le tout au cours d’un dîner halal, sans alcool, animé de discussions portant sur l’immobilier parisien.
 
Les ressortissants qataris peuvent à peu près tout se permettre dans notre pays. Ils peuvent tout s’offrir, y compris notre dignité, notre avenir. Une enquête, menée conjointement par Marianne et Mediapart, révélait que l’ancien émir de la micro-gazomonarchie du Golfe s’était constitué, au cours des années écoulées, un gigantesque patrimoine immobilier hexagonal, plus particulièrement au cœur de notre capitale. Hamad Al Thani, ses trois épouses et quelques-uns de ses 24 enfants détiennent, notamment, des immeubles de bureaux dans les quartiers les plus prestigieux, des hôtels particuliers, des haras, des châteaux d’époque, des palaces et des villas hors de prix sur la Côte d’Azur.
 
Il faut comprendre qu’au Qatar, l’État se confond complètement avec celui qui le dirige. Pour comprendre l’ampleur de la fortune de ce potentat, il suffit de se pencher sur les chiffres. Entre 1989 et 2015, l’émir a accumulé un patrimoine immobilier d’une valeur de 3,3 milliards d’euros, uniquement en France. De quoi soumettre durablement nos dirigeants nationaux, impressionnables et impressionnés par les moyens colossaux que l’émir est capable de déployer. S’ajoutent à ces dépenses les montants démesurés des travaux qu’a réalisés le cheikh dans ses résidences nouvellement acquises. Plus amusant, dans son château du Verduron, l’émir était déçu de ne trouver que deux sphinx en pierre dans l’allée principale qui en comptait auparavant dix. Qu’à cela ne tienne, la Réunion des musées nationaux, établissement dépendant du ministère de la culture, a réalisé un moule, en partenariat avec l’École du Louvre.
 
Ses fils, dont son successeur Tamim, et le prodigue diplômé de Saint-Cyr Joaan, ne sont pas en reste, rachetant châteaux, hôtels particuliers et haras. Dans ce contexte, comment demander à l’ambassade qatarie de lever l’immunité de son diplomate, accusé de viol par une jeune Française de 33 ans ? Comment empêcher le Qatar de financer les mosquées salafistes à Paris et en région ? Vous n’y pensez pas, nos maîtres en seraient courroucés. Comment, aussi, lever les suspicions relatives au financement de l’État islamique qui entourent l’État profond qatari ? Après tout, ils nous financent aussi. Ils sont bien plus chez eux chez nous que nous ne le sommes.
 
Les enjeux sont d’ailleurs très importants. Pour mener sa funeste politique, Anne Hidalgo a besoin de rentrer d’importantes taxes foncières. Les Qataris, avec d’autres, ont beau chasser les vraies classes populaires en faisant monter les prix de l’immobilier parisien, ils permettent à la ville de continuer sa gabegie.

Source : Boulevard Voltaire