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samedi, 02 juillet 2016

Orban surfe sur le Brexit avec un référendum anti-migrants

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Conforté par la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne, le Premier ministre hongrois Viktor Orban entend organiser dans son pays un référendum sur l'immigration, une initiative que des diplomates européens perçoivent comme de nature à alimenter la poussée populiste en Europe.

Au pouvoir depuis 2010, Orban s'est à plusieurs reprises heurté aux institutions de Bruxelles sur divers sujets comme l'indépendance de la justice en Hongrie ou la manière dont il a géré la crise des migrants en faisant construire une barrière à la frontière sud du pays.

Orban, qui est vent debout contre le projet de la Commission européenne de répartition par quotas des réfugiés entre les Etats membres de l'UE, accuse les instances européennes d'usurper l'autorité des institutions nationales.

"Nous devons nous battre pour démontrer aux gens qu'il est possible de mettre sur pied une politique migratoire européenne conforme aux intérêts nationaux de la Hongrie", a dit Orban.

"Cela va être une longue lutte pour laquelle j'aurai besoin d'un mandat solide et celui-ci ne peut pas être garanti sans un référendum", a-t-il poursuivi.

Viktor Orban a réussi à faire des émules parmi ses homologues d'Europe centrale et notamment en Slovaquie où le Premier ministre Robert Fico souhaite que les pouvoirs de la Commission européenne soient limités après le Brexit.

Le référendum sur l'immigration en Hongrie devrait avoir lieu à l'automne et coïncidera avec la succession à la tête du Parti conservateur britannique et donc le début de la procédure de divorce entre Londres et Bruxelles.

"Les partis eurosceptiques se servent de cette histoire de Brexit afin de renforcer le récit qu'ils proposent (à leurs électeurs) au niveau national", explique Otilia Dhand, analyste chez Teneo Intelligence.

"Orban explique que c'est l'échec des politiques migratoires européennes qui a poussé les électeurs du Royaume-Uni à voter pour la sortie - minimisant le fait qu'on parle de deux questions migratoires totalement différentes : des réfugiés syriens sur le continent et des travailleurs polonais au Royaume-Uni", rappelle Otilia Dhand.

Viktor Orban soutient que la crise migratoire va pousser de nouveaux pays à vouloir sortir de l'Union européenne. Son gouvernement entend poser la question suivante aux Hongrois: "Acceptez-vous que l'Union européenne soit en mesure d'imposer l'installation de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l'approbation du parlement ?".

Jeudi, Janos Lazar, chef de cabinet de Viktor Orban, est même allé plus loin en affirmant qu'il serait favorable à une sortie de la Hongrie de l'UE avant d'ajouter qu'il s'exprimait seulement à titre personnel.

Les diplomates étrangers estiment toutefois qu'un "Huxit" est très peu probable car la Hongrie dépend fortement des subventions européennes et les années de communisme ont convaincu toute une génération du bien-fondé d'être membre du bloc communautaire.

"Je propose aux gens autour de moi : si vous rencontrez un Hongrois qui préfère retourner dans la Sibérie dont il vient plutôt que de rester dans l'UE, je lui paie le champagne et un bon repas", raconte un diplomate. "Jusqu'à présent personne n'a répondu à l'invitation".

Gergely Szakacs

(Pierre Sérisier pour le service français)

Source : Le nouvel obs

 

 

(Pierre Sérisier pour le service français)

La gestion de l'immigration est dans une impasse

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Deux ans et demi après le vote du peuple sur l'initiative contre l'immigration de masse, la Commission du Conseil national en charge du dossier juge le contexte trop incertain pour prendre des décisions

«Nous trouverons une solution. Mais, quelle qu'elle soit, nous ne serons pas unanimes à la soutenir.» Par cette phrase, Heinz Brand (UDC/GR) résume les difficultés que la Commission des institutions politiques (CIP) du Conseil national, qu'il préside, rencontre pour mettre en oeuvre l'article constitutionnel sur l'immigration.

Réunie jeudi et vendredi, la CIP a tourné le problème dans tous les sens: contingents, plafonds, priorité indigène à l'embauche, aucune des exigences de l'article constitutionnel n'est compatible avec l'accord bilatéral sur la libre circulation des personnes, quelle que soit la variante étudiée. «Même la préférence nationale ne peut pas être considérée comme une solution compatible avec cet accord. Nous naviguons entre deux pôles: le respect de l'accord sur la libre circulation et l'efficacité de la mesure. Nous avons encore des points à clarifier à ce sujet», précise Heinz Brand.

Pas applicable par professions

Le modèle de clause de sauvegarde mis au point par le professeur et ancien secrétaire d'Etat Michael Ambühl «peut être une solution», concède le conseiller national grison. Toutefois, la Commission n'a étudié à fond que le premier rapport établi par l'équipe de Michael Ambühl, celui élaboré à la demande du canton du Tessin pour une restriction de la main-d'oeuvre frontalière italienne en cas de situation économique et sociale tendue.

Le second rapport, rédigé à la demande de la Conférence des gouvernements cantonaux (CdC), lui est parvenu trop tard pour que ses membres puissent l'examiner dans les détails. La CIP constate néanmoins qu'une application de ce modèle par professions est «assez difficile faute de statistiques suffisantes», relève Heinz Brand.

La CIP a renvoyé toutes ses décisions à sa prochaine séance, agendée à fin août. «Le contexte change rapidement et il risque de changer encore ces prochaines semaines. Dans ces circonstances, il n'est pas possible de prendre des décisions définitives», regrette Heinz Brand, qui précise que le Brexit n'a joué qu'un rôle marginal dans les discussions «controversées et créatives» de la CIP.

La Commission a par ailleurs renoncé à lancer dès maintenant un contre-projet à l'initiative populaire «Sortir de l'impasse», surnommée Rasa (de son acronyme allemand), qui demande l'abolition pure et simple de l'article constitutionnel sur l'immigration. Elle n'a pas donné suite à cette proposition socialiste. Le Conseil fédéral se prononcera sur l'initiative Rasa durant le deuxième semestre de l'année.

Bernard Wuthrich

Source : letemps.ch

Toujours pas de solution sur l'immigration de masse

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La commission des institutions politiques du National peine à s'entendre sur l'application de l'initiative contre l'immigration de masse. Elle n'a pris aucune décision définitive à ce stade, a annoncé vendredi à la presse son président Heinz Brand (UDC/GR).

La situation n'est pas bloquée, a-t-il précisé. Les discussions ont été intenses et vives, mais la commission devrait trouver une solution comme prévu d'ici au 2 septembre. Même si elle ne sera sans doute pas unanime.

A ce stade, la commission ne veut pas approfondir d'autres pistes que celles sur la table. Pas question de faire durer les travaux en creusant l'option d'un contre-projet à l'initiative Rasa ("Sortons de l'impasse"), qui exige de supprimer l'article constitutionnel sur l'immigration de masse.

Le Conseil fédéral propose de soumettre les étrangers à des contingents dès quatre mois de séjour. Une clause de sauvegarde s'appliquerait aux citoyens de l'Union européenne (UE): un seuil d'immigration serait fixé au-delà duquel des contingents devraient être définis. Elle serait introduite unilatéralement si Berne ne parvient pas à s'entendre avec Bruxelles.

 

Contingents en question

La commission a discuté de plusieurs variantes pour introduire des contingents d'immigration. Elle n'a pas tranché définitivement pour ou contre des plafonds.

Elle a demandé des approfondissements concernant des alternatives basées sur la préférence nationale ou un pilotage partant de l'échelle sectorielle ou régionale. Mais il semble que de tels modèles seraient aussi difficilement compatibles avec l'accord sur la libre circulation des personnes.

sda-ats

Source : Swissinfo

Autriche : la présidentielle invalidée après le recours de l'extrême droite

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La Cour constitutionnelle autrichienne a annoncé vendredi l'invalidation du résultat de la présidentielle de mai qui a vu l'écologiste Alexander Van der Bellen battre de peu le candidat d'extrême droite Norbert Hofer, en raison d'irrégularités dans le dépouillement de certains suffrages.

Le deuxième tour de l'élection présidentielle «doit être de nouveau organisé dans toute l'Autriche», a annoncé le président de la Cour constitutionnelle, Gerhart Holzinger. Ce scrutin devrait avoir lieu à l'automne.

Cette décision sans précédent, valide le recours déposé par le parti FPÖ de Norbert Hofer. Alexander Van der Bellen, qui l'avait emporté avec 50,3% des voix, devait prendre ses fonctions le 8 juillet. L'intérim à la tête de l'Etat sera assuré par la présidence de la chambre basse du parlement.

 Ni fraude, ni manipulation mais de la négligence

Il avait battu son adversaire, le candidat du FPÖ avec seulement 30 000 voix d'écart dans un pays qui compte quelque six millions d'électeurs. Très serrés, les résultats n'avaient pu être annoncés qu'après le décompte des votes par correspondance. 

Ni fraude, ni manipulation du scrutin du 22 mai n'ont été diagnostiquées par les juges de la plus haute juridiction du pays mais une accumulation de négligences dans le dépouillement des urnes et des votes par correspondance qui entachent la validité du résultat. 

Selon la Constitution, l'intérim à la tête de l'Etat sera assuré collégialement par la présidente et les deux vice-présidents du Conseil national, la chambre basse du parlement, parmi lesquels figure... Norbert Hofer.

La plus haute juridiction du pays, qui a auditionné plus de 60 témoins en deux semaines d'audiences publiques, a confirmé que plusieurs dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées, une pratique jusque là largement tolérée.

En France, les écologistes avaient salué la victoire d'Alexander Van der Bellen. Ce vendredi, Cécile Duflot lui a souhaité bonne chance pour «cette nouvelle campagne».

Le Parisien

Forte hausse des actes xénophobes, selon la police

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Les actes à caractère xénophobe, dont des agressions physiques, ont plus que quintuplé au Royaume-Uni après le référendum sur la sortie de l'UE il y a une semaine. La police britannique s'inquiète du phénomène.

Depuis la victoire des partisans du Brexit, 331 incidents ont été signalés sur le site Internet de la police, un des moyens mis à la disposition des victimes, contre 63 par semaine en moyenne, a indiqué Sara Thornton, qui dirige le National Police Chief's Council.

Ces actes à caractère xénophobe ont particulièrement visé les musulmans et les immigrés originaires d'Europe de l'Est, a précisé la police. "J'ai été choquée et écoeurée par certains des cas de haine raciale ou anti-immigrés qui m'ont été rapportés cette semaine", déclare Sara Thornton dans un communiqué en ligne.

Ces actes allaient d'insultes racistes et propos injurieux à quelques cas d'agressions physiques, a-t-elle précisé.

Le Premier ministre David Cameron s'est engagé mercredi à agir contre les actes à caractère xénophobe après avoir été interpellé à ce sujet par des députés britanniques, mais aussi lors du sommet européen de Bruxelles et par le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

Les partisans du maintien dans l'UE ont accusé certains tenants du Brexit d'avoir alimenté les sentiments racistes et xénophobes en plaçant l'immigration au coeur de la campagne du Brexit.

sda-ats

Source : Swissinfo

La Slovaquie anti-immigrés préside l’UE

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La Slovaquie occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne à partir du 1er juillet, une semaine pile après le Brexit. Un défi inédit.

«Aucun pays n’a eu à faire face à une présidence aussi difficile», estime Béla Bugár, chef du parti centriste Most-Hid, membre de la coalition au pouvoir en Slovaquie, alors que son pays occupe pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne à partir d’aujourd’hui. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne laisse en effet entrevoir un mandat compliqué pour Bratislava.

Avant même le Brexit, de nombreux fonctionnaires européens confiaient à demi-mot leur crainte de la gestion slovaque. Ils doivent désormais redoubler d’inquiétude.

Et pour cause: la Slovaquie ne s’est guère montrée europhile ces derniers temps. Alors que le pays s’est métamorphosé sur les plans économique, social et culturel grâce à son entrée dans l’Union européenne en 2004, la droite eurosceptique a fait un carton lors des dernières élections générales, le 5 mars. Cinq des huit partis du parlement, représentant 80 des 150 députés, sont désormais clairement méfiants à l’égard de Bruxelles. Ce n’est pas tout: le pays a refusé d’aider la Grèce et d’accueillir des réfugiés, allant même jusqu’à porter plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne contre les quotas de migrants. «Je ne me prosternerai pas devant l’Allemagne et la France», déclarait encore récemment le premier ministre, Robert Fico, un populiste de centre gauche qui effectue son troisième mandat à la tête de la Slovaquie.

A l’annonce des résultats du référendum au Royaume-Uni, le ministre des Affaires européennes, Ivan Korcok, a tout de même assuré que son pays «regrettait la décision» des Britanniques. Dans la foulée, un sondage révélait que 62% des Slovaques auraient voté pour rester dans l’UE.

Pour Robert Fico, les Britanniques ont exprimé leur ras-le-bol vis-à-vis des politiques migratoire et économique de l’Europe. «Ces politiques doivent être réformées en profondeur», estime-t-il. Grigorij Mesežnikov, directeur de l’Institut slovaque des affaires publiques, estime que Robert Fico va «tenter de confirmer la légitimité de sa propre rhétorique anti-immigration». En somme, se servir du «no» britannique pour faire (ré)entendre sa petite musique. Lors de sa conférence de presse de jeudi, il a d’ailleurs énormément parlé d’immigration.

Bratislava est bien décidée à assurer la mission qui lui est confiée pendant six mois. «Il est important que la Slovaquie prenne l’initiative dans les discussions sur le futur de l’Europe», a insisté le chef du gouvernement. Un sommet réunissant les 27 Etats membres restants doit d’ailleurs se tenir à Bratislava le 15 septembre, le premier en dehors de Bruxelles depuis 2010.

Comme le précise le quotidien slovaque SME, le pays devra en outre réfléchir durant son mandat à la relocalisation des institutions européennes actuellement basées à Londres, comme l’Autorité bancaire européenne, l’Agence européenne des médicaments ou encore la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

Il y a donc du pain sur la planche. «Mais nous ne voyons aucune raison de paniquer, a tweeté Peter Kažimír, le ministre slovaque des Finances. L’Union européenne reste, sans aucun doute, la meilleure option pour tous.»

Laure de Charette

Source : Tdg.ch

Royaume-Uni : les actes xénophobes multipliés par cinq depuis le Brexit

Depuis la victoire des partisans du "Leave", 331 incidents ont été signalés sur le site internet de la police, un des moyens mis à la disposition des victimes, contre 63 par semaine en moyenne.

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Après le Brexit, la parole raciste se libère outre-Manche. Les actes à caractère xénophobe, dont des agressions physiques, ont été multipliés par cinq au Royaume-Uni après le référendum sur la sortie de l'Union européenne, a annoncé la police britannique, jeudi 30 juin. L'immigration a été l'un des principaux thèmes de la campagne.

Depuis la victoire des partisans du Brexit, jeudi 23 juin, 331 incidents ont été signalés sur le site internet de la police, un des moyens mis à la disposition des victimes, contre 63 par semaine en moyenne, a indiqué Sara Thornton, qui dirige le National Police Chief's Council. Ces actes à caractère xénophobe ont particulièrement visé les musulmans et les immigrés originaires d'Europe de l'Est.

L'ONU "préoccupée"

"J'ai été choquée et écœurée par certains des cas de haine raciale ou anti-immigrés qui m'ont été rapportés cette semaine", explique Sara Thornton dans un communiqué. Samedi, des tracts anonymes ont, par exemple, été distribués à Huntingdon, près de Cambridge, dans le centre de l'Angleterre : "Quittez l'UE, plus de vermine polonaise." D'autres incidents ont été rapportés sur les réseaux sociaux.

Mardi, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit "profondément préoccupé" et a invité Londres à agir face à ce phénomène. "Le racisme et la xénophobie sont complètement, totalement et intégralement inacceptables, quelles que soient les circonstances", a-t-il expliqué. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a condamné en début de semaine ces "incidents".

Source : Francetvinfo

Agressions à Cologne: Six mois après, les immigrés redoutent une montée du racisme

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Le 31 décembre 2015, le soir de la Saint-Sylvestre, Cologne était le théâtre d’une vague de violences, notamment sexuelles, contre des femmes, attribuées à des migrants. Point sur l’enquête, reportages, témoignages… Six mois après, 20 Minutes revient sur ces événements qui ont scandalisé l’Allemagne, alors aux prises avec un afflux sans précédent de demandeurs d’asile.

De notre envoyée spéciale à Cologne (Allemagne)

« J’adore Cologne. Tout me plaît, les gens sont gentils, il n’y a pas trop de racisme ». Fahed Mlaiel aime sa nouvelle ville. Tunisien, il est arrivé en Allemagne il y a dix ans, fuyant le régime de Ben Ali. A Cologne, il a fondé il y a un an l’association All Fallaga pour venir en aide aux réfugiés qui arrivaient par centaines chaque jour à la fin de l’année 2015. « Je suis moi-même réfugié politique », témoigne-t-il. Tous les jours, à la gare, il apporte des couvertures, de la nourriture et de l’eau aux Syriens, aux Irakiens ou aux Afghans qui sont débarqués ici. « Depuis le 31 décembre, on reçoit beaucoup moins de dons pour l’association », déplore-t-il. « Avant on nous disait "C’est bien ce que vous faites", maintenant on nous dit que c’est de notre faute si c’est arrivé. »

« Les réfugiés ne prendraient pas le risque de faire de telles choses ! »

Fahed était à la gare ce soir-là. Il s’est lui-même fait voler de l’argent, une partie de sa paye mensuelle et des dons pour l’association. Pourtant, personne n’imaginerait qu’il soit lui aussi une victime : « Depuis, ça m’est arrivé deux ou trois fois à la gare de voir des filles qui se mettent à serrer leur sac contre elles quand elles me croisent », raconte-t-il. Les Tunisiens qu’il connaît à Cologne ont tous été choqués par les événements du réveillon : « On s’est tous demandé qui avait fait ça et nous étions fâchés contre les criminels. Certains pensent que c’est un plan pour nous exclure d’Allemagne », confie-t-il. Mais il est soulagé que les réfugiés aient été innocentés par la police, qui a établi que sur les 153 personnes suspectées d’avoir commis les agressions, 103 sont des immigrés nationalité algérienne ou marocaine : « Un réfugié syrien qui ne ferait que prendre le tramway sans ticket s’expose à de lourdes sanctions, alors vous imaginez qu’ils ne prendraient pas le risque de faire de telles choses ! ».

« Il n’y a pas les bons et les méchants »

Cologne a la réputation d’être une des villes les plus multiculturelles d’Allemagne. Le parti d’extrême-droite Pegida et le parti populiste AfD y réalisent des scores médiocres aux élections. Pourtant, l’énorme couverture médiatique des agressions du 31 décembre leur a permis de progresser dans de nombreuses régions allemandes.

Le 31 décembre a été une caisse de résonance pour un discours raciste qui avait peu d’audience auparavant en Allemagne. « On a étiqueté les gens : c’était les réfugiés les coupables, puis les musulmans. Les médias ont manqué de neutralité. Il n’y a pas les bons et les méchants, ce n’est pas une question de culture ou de religion, mais d’individus qui ont leur personnalité et leurs problèmes » : Sophia est d’origine turque, née en Allemagne il y a 35 ans. Pour elle, les migrants qui arrivent aujourd’hui ont beaucoup plus de difficultés à s’intégrer que la génération de ses parents : « Dans les années 60, il y avait du boulot et l’Allemagne avait besoin d’immigrés, explique-t-elle. Aujourd’hui, ceux qui arrivent ont lutté pour leur vie dans leur pays, ont lutté pour arriver jusqu’ici et doivent encore lutter pour avoir des papiers et un logement. » Sophia comprend que les Allemands aient peur « qu’on leur prenne leurs emplois ou leurs logements », qu’ils craignent « les autres cultures, traditions, religions », mais « les migrants ont le droit de vivre ici ».

Le syndrome Boateng

Dans le quartier de Kalk, un des plus populaires de la ville, les supermarchés orientaux côtoient les marchands de bretzels et les filles en slim marchent à côté des femmes voilées. Aucune tension dans l’air, chacun vaque sans regarder l’autre. Pourtant, depuis quelques mois, la police tient les rues sous haute surveillance : « Depuis le début de l’année, il m’est arrivé quatre fois de devoir présenter mes papiers à la police pour un contrôle d’identité », témoigne Feodora, qui habite le quartier. En marchant avec elle cinq minutes, on croise des policiers en train de fouiller un jeune homme : « J’ai entendu des gens dire que c’était bien, qu’on avait besoin de plus de sécurité, mais moi ça me met mal à l’aise qu’ils fassent des contrôles dans les cafés sans prévenir », témoigne la jeune fille, étudiante en sciences politiques.

Pour elle, le 31 décembre a été le révélateur d’un malaise qui ne concerne pas seulement les réfugiés : « Il n’y a qu’à écouter les propos de l’AfD au sujet de Jerome Boateng », note-t-elle. Le joueur star de la Mannschaft, né d’une mère allemande et d’un père ghanéen, a été montré du doigt par le parti de droite populiste qui a déclaré : « Les gens l’apprécient comme footballeur mais ils ne veulent pas avoir Boateng comme voisin. »

Hausse des agressions contre les réfugiés

En 2015, le nombre d’agressions à l’encontre des réfugiés a flambé en Allemagne. D’après un rapport d’Amnesty International publié le 9 juin dernier, 1.031 crimes ont été commis en 2015 contre les centres d’accueil pour personnes en quête d’asile, contre 63 en 2013, soit 16 fois plus. « Et ça, on n’en parle pas autant dans les médias que ce qui s’est passé à la Saint-Sylvestre », déplore Feodora, qui travaille en alternance dans une école pour l’intégration des migrants. Elle-même titulaire d’un passeport russe même si elle est née en Allemagne et se sent « complètement allemande », elle a déjà été embêtée dans son quartier par des groupes d’hommes qui l’ont interpellée dans la rue. « Ils ne m’ont jamais touchée mais j’ai entendu des phrases stupides. Ce n’est pas parce qu’ils sont arabes qu’ils font ça, ce n’est pas à cause de leur culture, ce sont juste des individus méchants », estime-t-elle.

Devant l’« Integrationshaus » où elle travaille, deux jeunes Syriens discutent. Ils ont en main une pochette en plastique contenant leurs maigres papiers d’identité et leurs demandes d’asile. Dans un mélange d’allemand et d’anglais hésitant, ils nous expliquent qu’ils sont arrivés il y a 5 mois en Allemagne. Ils vivent dans le quartier de Kalk et ne comprennent pas ce qui peut mener certains de leurs voisins à la violence ou à la délinquance. « Parfois, il y a des gens du Maghreb et des Afghans qui se bagarrent, mais pourquoi ? Tout le monde est gentil ici ! », nous dit Khadi. « Moi, la seule chose que je voudrais, c’est un passeport pour pouvoir travailler. »

Audrey Chauvet

Source : 20 minutes

Migrants : non seulement ça continue, mais ça empire !

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L’an dernier, il y a eu la vague Merkel avec sa porte ouverte à un million de migrants, dont quelques centaines de criminels, sans compter les cellules dormantes terroristes. Cette année, c’est la vague Frontex qui, au lieu de remplir sa mission d’éloigner les migrants, les récupère et leur promet un abri européen sans contrepartie.

 On attend un nouveau million de clandestins avant Noël prochain. L’ONU parle de trois millions en 2017.

En trois ans, nous aurons ainsi récupéré cinq millions de pauvres qui gonfleront nos chiffres du chômage, coûteront des centaines de millions et qui, dans quelques années, se seront multipliés par la force automatique de la démographie. Quelques dizaines de millions de musulmans supplémentaires que l’Europe devra à sa déplorable politique migratoire et à son incapacité à se défendre contre ce nouveau fléau. Un fléau migratoire qui a provoqué la chute de la civilisation romaine et sa disparition…

Cette semaine, ce sont 10.000 migrants qui ont été sauvés des eaux par les navires du Frontex. 3.324 hommes, femmes et enfants secourus dans la seule journée de dimanche. Ils étaient entassés dans 25 canots pneumatiques et un misérable bateau en bois partis de Libye. En majorité des hommes jeunes. Mais aussi des familles qui prennent le risque de confier leur vie à des passeurs sans scrupules dont on a chiffré le revenu, l’an dernier, à 150 millions d’euros. Des passeurs que l’Europe est incapable de neutraliser.

Ce ne sont, d’ailleurs, pas les six milliards promis à la Turquie qui empêcheront cet odieux trafic humain. La filière turque fonctionne à plein régime. Les migrants continuent d’arriver en Grèce. Le village frontalier d’Idoméni (Ειδομένη) n’en peut plus. Les îles les plus proches de la Turquie accueillent tous les jours des dizaines, voire des centaines de personnes dont beaucoup fuient les bombardements de leurs villes et villages.

Et l’on apprend que l’Égypte vient, à son tour, de laisser partir des bateaux de migrants venus d’Afrique noire. Le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, estime à plus d’un millier ceux qui sont arrivés en Grèce en provenance d’Égypte, « après une traversée très dangereuse et dix jours de mer où ils croisent peu de navires capables de les sauver d’un éventuel naufrage ». Il a cependant précisé que « la route méditerranéenne centrale n’a jamais été aussi fréquentée, jusqu’à 13 fois plus de réfugiés rejoignent l’Italie depuis la Libye que de migrants la Grèce via la Turquie ».

Pendant ce temps-là, l’Europe continue de fermer les yeux et de laisser faire les passeurs. Ah si, la France a placé en rétention administrative 47.565 clandestins en 2015. Un chiffre stable depuis 5 ans. 11.449 seulement ont été refoulés. Les autres ont été relâchés dans la nature, sans contrôle.

 Pourquoi la France et l’Europe sont-elles incapables de faire ce que les Australiens ont osé faire en reconduisant dans les meilleures conditions humaines possibles les migrants dans les ports d’où ils étaient partis ? L’effet a été immédiat : la migration vers l’Australie s’est tarie d’elle-même.

Ce n’est pas rendre service à ces centaines de milliers de pauvres gens fuyant la guerre, la misère ou la crise économique que de les accueillir pour leur offrir le minimum, au détriment de nos propres pauvres, et les traiter comme des parias. Il est, décidément, grand temps d’organiser leur accueil à leurs frontières.




Floris de Bonneville

Source : Boulevard Voltaire

 

Istanbul est un avertissement de plus !

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Alors que les revers militaires se succèdent sur le terrain pour l’État islamique, ce dernier vient de rappeler, avec l’attentat de l’aéroport d’Istanbul (43 morts et 239 blessés au dernier bilan), qu’il ne perd rien de ses capacités de nuisance.

En réalité, les succès remportés en Syrie et en Irak par les forces de la coalition sur les combattants de Daech étaient parfaitement prévisibles. Dans ce conflit asymétrique qui voit s’opposer des forces aux capacités opérationnelles disproportionnées, l’issue des combats, à plus ou moins long terme, ne faisait aucun doute.

Ainsi qu’en atteste cette nouvelle attaque meurtrière en Turquie, c’est sur un autre terrain que le califat compte enregistrer ses victoires et, ainsi, marquer les esprits. Car ne nous y trompons pas : l’éradication, sur le plan militaire, de l’État islamique ne signifiera en aucun cas sa disparition. Bien plus : réduit à cette forme de combat souterrain que constitue le terrorisme, il sera plus fort que jamais puisque agissant cette fois-ci selon des méthodes qu’il connaît et qu’il maîtrise parfaitement. C’est pour cette raison que le combat qui s’annonce sera long, meurtrier et difficile à parer.

Pour espérer l’emporter, il convient donc de ne pas confondre causes et effets. Daech et ses satellites ne sont que le point d’émergence d’un islamisme radical qui ne cesse de se développer et de progresser dans le monde. En ce sens, il n’est que la manifestation d’un effet destructeur porté par une idéologie à la fois multiforme et impitoyable.

Pour cela, c’est donc aux racines du mal qu’il faut s’attaquer. Cela suppose, d’abord, que l’on nomme le mal en question, puis que l’on ait la volonté de le combattre sur tous les plans (politique, militaire, diplomatique, économique) et par tous les moyens.

L’État turc vient certainement de payer le prix d’une attitude pour le moins ambiguë dans sa lutte contre le terrorisme. Membre de l’OTAN et de la coalition, la Turquie s’est montrée, pendant un temps, plus que complaisante avec le califat, lequel a pu, pendant des mois, se livrer à tous les trafics sous le regard indulgent d’Ankara. Écartelé entre son désir de satisfaire ses alliés occidentaux afin de pouvoir rejoindre l’Union européenne le moment venu et son souhait de jouer les arbitres sur le plan régional, Erdoğan est en train de voir la situation lui échapper.

Fort de cet exemple, les pays d’Europe occidentale, cibles privilégiées des attaques terroristes, doivent comprendre la dangerosité du double langage (avec la Turquie, notamment) et des alliances contre-nature (Arabie saoudite, Qatar, etc.).

Ainsi, pour lutter efficacement contre ce nouveau terrorisme politique, il suffit de se rappeler que la propagande du califat est claire et sans détour : il faut tuer tout représentant, en uniforme ou non, de l’État où vit le djihadiste, en attente de la reprise du territoire ou de sa prise par l’armée régulière du califat. Et peu importe le temps que ça mettra. Istanbul n’est qu’un avertissement de plus !

Olivier Damien

Source : Boulevard Voltaire

 

Rama Yade : cachons ces « Français de souche » que nous ne saurions voir

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Rama Yade, candidate surprise à la présidence de la République, est représentée par un superbe dessin en couverture du dernier numéro du magazine Charles, sous-titré Racisme et Politique. En exergue, une citation de l’ancien secrétaire d’État des Affaires étrangères et des Droits de l’homme du deuxième gouvernement de François Fillon : « Les Français de souche n’existent pas. »
 
Certes, Rama Yade est coutumière des approximations, des déclarations à l’emporte-pièce et des anachronismes. Mais il fallait tout de même oser affirmer pareille sottise. Un peu comme s’il me prenait subitement l’envie de déclarer que la France n’était qu’un énième « hoax de l’extrême droite », que Charles de Gaulle avait été inventé par l’imagination fertile de ces esprits paranoïaques qui propagent des théories complotistes ou que Rama Yade provenait d’une souche enracinée en Aveyron depuis le XIe siècle après Jésus-Christ. J’aurais tort, et on me le ferait remarquer.
 
Pour justifier son assertion, Rama Yade brode une argumentation assez perverse jouant sur deux tableaux : le registre victimaire habituel et un républicanisme abstrait aussi insipide que bourré de clichés. Elle affirme notamment qu’il « n’y a pas de droit du sang » en France, ce qui est parfaitement inexact.
 
L’article 18 du Code civil prévoit que « Est français l’enfant dont l’un des parents au moins est français ». Cela s’appelle le droit du sang. Certes, le droit du sang souffre de trop nombreuses exceptions, mais il existe dans notre droit depuis le Code civil de 1804. Rama Yade pourra toujours ergoter, elle se trompe.
 
Deuxième point problématique de son entretien, Rama Yade déclare qu’il n’y a pas de « Français de papiers ». Pourquoi, alors, débattre de l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français, et aussi, dans certains cas spécifiques, aux mononationaux français ? Si les Français de papiers n’existaient pas, quel serait l’intérêt de prévoir la possibilité de déchoir des « Français » de leur nationalité française ? Ces deux exemples suffisent à démontrer les limites intellectuelles de l’épouse de Joseph Zimet, directeur de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale et, donc, responsable direct des cérémonies déshonorantes qui devaient commémorer le souvenir de la bataille de Verdun.
 
N’en déplaise à Rama Yade, et peut-être à son époux, les Français dits de souche existent. Ils sont une réalité et leurs noms se trouvent sur les monuments aux morts de tous les villages. Rama Yade n’est pas une Française « de souche », elle est une Française assimilée qui a acquis la nationalité suite à une démarche positive. C’est très bien. Hypothétiquement, il me serait possible de m’assimiler à la société sénégalaise puis de demander ma naturalisation. Dans pareil cas, je deviendrais sénégalais moi-même, mais je ne serais pas un « Sénégalais de souche ». Très simple à comprendre, voire universellement admis.
 
Il est, d’ailleurs, étonnant de constater à quel point ces « Français de souche » dérangent la classe politico-médiatique. Pour Rama Yade, ils n’existeraient pas. Pour le CSA et le gouvernement, ils existeraient trop à la télévision. On ne sait plus que penser.

Gabriel Robin

Source : Boulevard Voltaire