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dimanche, 03 juillet 2016

Hidalgo : vieilles voitures, camp de migrants… et ramadan à la mairie !

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Décidément, le maire de Paris est en pleine forme, en ce moment. Il y a quelques jours, elle se distinguait en étant le seul maire de France à interdire les voitures antérieures au 1er janvier 1997 dans sa ville, faisant preuve de ce que j’avais appelé « un racisme social déguisé en écologie ».
 
Dans le même temps, elle annonçait, sans vouloir dévoiler le lieu, la construction pour la fin de l’été d’un camp de migrants, à Paris, qui va donc faire ressembler la capitale à Calais. Jamais en reste, son fidèle Bruno Julliard, caricature de l’apparatchik socialiste, laissait même entendre que la construction d’un deuxième camp n’était pas inenvisageable. On espère qu’un autre des fidèles du maire, le communiste Ian Brossat, qui a décidé d’éradiquer ce qu’il appelle les ghettos de riches (et rêve de raser le Sacré-Cœur), ne manquera pas de lui recommander le seizième arrondissement…
 
Et, ce lundi 4 juillet, à 20 heures, Anne Hidalgo, en compagnie de Bruno Julliard (toujours lui), invite les Parisiens à venir, dans les salons de l’hôtel de ville, commémorer le ramadan, avec concerts et buffet, bien évidemment halal. Une plaisanterie à 100.000 euros, qui se renouvelle tous les ans depuis que Delanoë, puis Hidalgo, ont pris le pouvoir à Paris.
 
Pour justifier ce choix, Anne Hidalgo avait eu cette formule inoubliable qui, tel le scotch du capitaine Haddock, la poursuivra encore longtemps : « Le ramadan est une fête qui fait partie du patrimoine culturel français. Le célébrer fait partie du partage et ne contrecarre pas la laïcité. » Bah si, camarade !
 
Faut-il rappeler au maire de Paris que le ramadan est le quatrième pilier de l’islam ? Faut-il lui faire un cours de laïcité et lui enseigner que nous ne sommes pas à Londres, chez son ami Sadiq Khan, mais dans la France laïque, celle qui sépare le religieux et le politique, celle que le grand Victor Hugo résumait ainsi, en 1850, à l’Assemblée nationale : « Je veux l’Église chez elle, et l’État chez lui. »
 
De l’autre côté de la Méditerranée, les esprits libres – comme Zineb El Rhazoui qui, avant de travailler à Charlie Hebdo, a connu les prisons marocaines pour avoir, dans des rassemblement de « déjeûneurs », refusé la dictature obscurantiste du ramadan – apprécieront l’initiative du maire de Paris.
 
Cette grossière trahison de notre modèle laïque n’empêchera pas Anne Hidalgo, dans quelques mois, d’inviter le Comité Laïcité République (étonnamment silencieux, comme tous les milieux laïques) dans les salons de la mairie pour commémorer, cette fois, la sacro-sainte laïcité qui, faut-il tout de même le rappeler, dans son article 2, précise que « l’État ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ».
 
On préfère ne pas imaginer ce que seraient les réactions du maire de Paris et de son équipe si un maire catholique osait célébrer Carême ou Pâques dans sa mairie…
 
Les Parisiens laisseront-ils Anne Hidalgo, qui ne trouve rien à redire à ce que les Qataris rachètent les grands hôtels parisiens, traiter l’islam comme la nouvelle religion d’État ? Ou bien répondront-ils, nombreux, à l’appel de Riposte Laïque, qui organise un rassemblement, autorisé par la préfecture, avec une dizaine d’intervenants, le lundi 4 juillet, esplanade du Trocadéro, à 19 heures, pour dire « Non au ramadan à la mairie de Paris » et « Vive la laïcité ».
 
Réponse lundi, une heure avant la cérémonie de la soumission et de la dhimmitude, à l’hôtel de ville de Paris.

Pierre Cassen

Source : Boulevard Voltaire

Dieppe : le rassemblement anti-migrants de Pegida sans débordements

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Deux manifestations ont eu lieu ce samedi après-midi. L'une du mouvement "contre l'islamisation de l'occident", l'autre contre l'extrême droite

Dieppe serait un "petit calais" pour les militants de Pegida. La branche française du mouvement allemand avait lancé un appel à manifester à quelques kilomètres du port transmanche qui attire des migrants.

Le rassemblement était interdit par la préfecture de Seine-Maritime. Il a regroupé moins de 50 personnes. La police a tenu à distance ces militants anti-migrants et l'autre rassemblement contre l'extrême-droite.

Reportage de Félix Bollez et Wingmin Wu


Dieppe : 2 manifestations opposées sur les migrants

 

Source : France 3 régions

Immigration de masse: toujours pas de solution

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Suisse

Une commission du Conseil national peine à s'entendre sur l'application de l'initiative contre l'immigration de masse. Une solution devrait être trouvée d'ici au 2 septembre.

La situation n'est pas bloquée, a annoncé vendredi à la presse le président de la commission des institutions politiques du National, Heinz Brand (UDC/GR). Les discussions ont été intenses et vives, mais la commission devrait trouver une solution comme prévu d'ici au 2 septembre. Même si elle ne sera sans doute pas unanime.

A ce stade, la commission ne veut pas approfondir d'autres pistes que celles sur la table. Pas question de faire durer les travaux en creusant l'option d'un contre-projet à l'initiative Rasa («Sortons de l'impasse»), qui exige de supprimer l'article constitutionnel sur l'immigration de masse.

Le Conseil fédéral propose au Parlement de soumettre les étrangers à des contingents dès quatre mois de séjour. Une clause de sauvegarde s'appliquerait aux citoyens de l'Union européenne: un seuil d'immigration serait fixé au-delà duquel des contingents devraient être définis.

Elle serait introduite unilatéralement si Berne ne parvient pas à s'entendre avec Bruxelles. Le gouvernement n'a pas perdu espoir d'y arriver, mais les chances ne sont pas très bonnes car l'UE est accaparée par la gestion des conséquences du Brexit et les Suisses sont sous pression. L'initiative contre l'immigration de masse doit être mise en oeuvre d'ici au 9 février 2017.

Contingents en question

La commission a discuté de plusieurs variantes pour introduire des contingents d'immigration. Elle n'a pas tranché définitivement pour ou contre des plafonds.

Elle a besoin de plus d'informations pour se prononcer sur des alternatives basées sur la préférence nationale, ou un pilotage partant de l'échelle sectorielle ou régionale, comme le propose l'ancien secrétaire d'Etat Michael Ambühl. Mais il semble que de tels modèles seraient aussi difficilement compatibles avec l'accord sur la libre circulation des personnes, a relevé le président de la commission.

Faute de statistiques, il sera assez difficile de retenir une approche par professions, a-t-il ajouté. La commission veut encore que l'Office fédéral de la statistique étudie l'effet de différentes variantes esquissées par le Secrétariat d'Etat aux migrations.

Diverses pistes

La préférence nationale pourrait être examinée au cas par cas comme cela se pratique déjà pour les pays tiers: les employeurs devraient prouver n'avoir trouvé personne en Suisse avant d'engager un citoyen de l'UE. L'immigration serait effectivement freinée, mais l'accord de libre circulation serait violé et la charge administrative très lourde.

Un système d'annonce permettant aux autorités de faire opposition à l'embauche d'un travailleur européen est également en discussion. Autre option: une liste de professions frappée d'une pénurie de personnel où il n'y aurait pas de frein à l'embauche européenne. La variante la plus modeste consisterait à obliger les employeurs à annoncer leurs postes vacants aux offices régionaux de placement pour les réserver d'abord aux résidents. 

Il est extrêmement difficile de prendre des décisions définitives dans un contexte en perpétuel changement, a constaté M.Brand. La commission ne s'attend pas des modifications fondamentales d'ici six ou sept semaines, mais elle prendrait évidemment en compte un résultat de discussion entre le Conseil fédéral et l'UE, a-t-il assuré.

Source : Lematin.ch

Deux chefs militaires de l'EI abattus en Irak par une frappe de la coalition

Le Pentagone vient d’annoncer la mort en Irak, à l’issue d’un bombardement par la coalition internationale, de deux chefs militaires de l’Etat islamique (EI). La frappe a visé Mossoul, ville importante du nord du pays et capitale irakienne officieuse de l’EI, que le gouvernement de l’Irak compte reconquérir aussi tôt que possible. 

Les personnages visés étaient un officier supérieur et le ministre de la guerre adjoint de l’EI

Une frappe aérienne le 25 juin « a tué Basim Mohammed Sultan al-Bajari, le ministre de la guerre adjoint de l’EI et Hatim Talib al-Hamduni, un commandant militaire à Mossoul », a indiqué Peter Cook, porte-parole du Pentagone dans un communiqué.

Source : Boulevard Voltaire

Allemagne: immigration record de pays de l'UE

L'immigration en provenance de pays de l'Union européenne (UE) a atteint un niveau record en Allemagne l'an dernier, avec plus de 685.000 personnes. En tête de classement: les Roumains, les Polonais et les Bulgares qui viennent s'installer en nombre, rapporte aujourd'hui le quotidien die Welt citant des statistiques officielles. En 2015, 685.485 citoyens de l'UE sont arrivés en Allemagne, tandis que 303.036 ont effectué le parcours inverse, soit un solde net de 382.449, ajoute le journal qui affirme avoir eu accès aux données de l'Office fédéral pour les migrations et les réfugiés (BAMF).

Le premier pays d'origine des personnes décidant de venir vivre en Allemagne a été la Roumanie avec 174.779 arrivées, suivi de la Pologne (147.910) et la Bulgarie (71.709) et de la Croatie, nouvellement entrée dans l'Union européenne (50.646), selon la même source. L'Allemagne, plus grosse économie européenne, jouit d'une croissance enviée par nombre de ses voisins et d'un relatif faible chômage (6,1%) qui attire des citoyens européens en quête de meilleures conditions de vie que dans leur pays d'origine. Au sommet de la crise économique et financière dans les pays du Sud de l'Europe, des cohortes de jeunes Grecs et Espagnols sont venu chercher un meilleur avenir en Allemagne. 

La limitation de l'immigration des travailleurs européens a joué un rôle central dans la campagne électorale agressive qui vient de se tenir au Royaume-Uni où une majorité de Britanniques s'est décidée pour une sortie de l'UE, le 23 juin. En Allemagne, le débat se concentre surtout autour de la question des travailleurs détachés. Comme en France et en Belgique, de nombreuses voix ont dénoncé une main d'oeuvre surtout originaire des pays de l'Est venu travailler dans des exploitations agricoles ou des abattoirs pour des salaires dérisoires. En avril, Berlin a présenté un projet de loi pour limiter drastiquement l'accès aux prestations sociales pour les immigrés en provenance de l'UE. Selon le rapport détaillé publié par Die Welt, 4,1 millions de citoyens de l'UE vivent en Allemagne.

Source : Le Figaro

A la Une: présidentielle autrichienne, on prend les mêmes et on recommence

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Les électeurs autrichiens vont devoir revoter pour élire leur président. Comme le souligne Le Parisien, il s’agit d’un « coup de théâtre sans précédent ». C’est un coup de théâtre « majeur », enchérit Libération. La Cour constitutionnelle autrichienne a en effet invalidé le résultat de la présidentielle de mai dernier, qui a vu l’écologiste Van der Bellen battre de très peu le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, en raison d’irrégularités dans le dépouillement de certains suffrages. Le deuxième tour de l’élection présidentielle doit être de nouveau organisé, vraisemblablement à l’automne prochain. Ce délai nécessaire à l’organisation d’un nouveau vote est un « second coup dur pour les Verts » autrichiens, souligne le journal Libération, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’apprécie guère ce « feuilleton politique, qui avait tenu en haleine toute l’Europe ». Et Libé se demande si ce « rebondissement aux conséquences incertaines » ne tourne pas au « scénario catastrophe ».

Mais, au juste, que s’est-il passé en Autriche pour que le second tour de la présidentielle soit ainsi invalidé ? Selon la Cour constitutionnelle autrichienne, les 760 000 bulletins envoyés préalablement par la poste par les citoyens autrichiens ne pouvant être présents dans leur circonscription « auraient dû être tous dépouillés le lendemain du vote dominical, mais certains districts ont ouvert les enveloppes, voire fait le tri en dehors des heures légales », explique Le Figaro.
 
La Cour a par ailleurs déploré que des résultats aient été « publiés le jour du scrutin dès 13 heures, au fur et à mesure de la fermeture des bureaux de vote », complète ce quotidien. Selon le président de la Cour suprême autrichienne, cette publication « va à l’encontre du principe de la liberté. Il n’est pas exclu que la transmission [de résultats] à certaines personnes […] ait une influence sur le comportement des électeurs. Et ce d’autant plus que les technologies de communication actuelles rendent possible une large diffusion dans l’ensemble du pays », relate encore Le Figaro.
 
Résultat ? Le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace y voit une « victoire pour le leader de cette extrême droite » autrichienne, et prédit un « retour à la case départ » qui s’annonce « orageux ». Car pour la première fois, une nation va « rejouer » un second tour avec les mêmes candidats et les mêmes électeurs... « tout en sachant le résultat précédent. De quoi tourner les têtes et déchaîner les passions », anticipe Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
 
La Charente Libre, de son côté, y discerne un « premier risque de contagion politique du Brexit ». Ce qui va se jouer en Autriche à l’automne prochain dépendra de « l’Europe et de ses capacités à gérer le Brexit et ses conséquences », estime ce quotidien du sud-ouest de la France car l’extrême droite avait « manqué la victoire » de quelques milliers de voix, rappelle-t-il.
 
Brexit : le Royaume-désuni
 
Le Brexit, justement… Il continue de secouer le Royaume-Uni, et réveille l’irrédentisme en Ecosse comme en Irlande. Et cette tentation centrifuge post-Brexit alarme Le Figaro ce matin. Ce quotidien conservateur français souligne en Une le « risque d’éclatement » du royaume.
 
Avant lui, la veille, déjà, la manchette du journal Le Monde soulignait que le Royaume-Uni « se cherchait un premier ministre ». Et, à son tour, le quotidien du soir en rendait responsable Boris Johnson, ancien maire de Londres, champion du Brexit et qui s’est vu contraint de jeter l’éponge dans la course à la tête du parti conservateur. Se réclamant du quotidien britannique The Guardian, Le Monde souligne que Boris Johnson avait « semé la pagaille » et qu’il ne voulait pas s’en occuper. « Shame on you, Boris ! », lui lançait-t-il. Car le système politique du Royaume-Uni ressort affaibli de ce « mélodrame des bords de la Tamise », déplorait Le Monde.
 
« Y a-t-il encore un pilote dans l’avion britannique ?, enchérit donc ce matin Le Figaro. Ce serait utile, car la géographie même de l’archipel enregistre des secousses sismiques. L’Écosse rumine un nouveau référendum sur l’indépendance, l’Irlande du Nord lorgne une possible unification avec l’Eire… ». Alors, pour éviter « le dépeçage » qu’il craint de ce « royaume désuni » qu’est désormais le mal nommé Royaume-Uni, ce quotidien conservateur en appelle à la reine ! Car « sa couronne est garante de l’“union des quatre nations” aujourd’hui en sérieux danger ».
 
Le Tour : polémiques en boucle
 
Mais c’est une autre forme de couronne qui intéresse aussi la presse française ce matin : celle que vont commencer à parcourir sur plus de 3 500 km les coureurs du Tour de France, qui démarre aujourd’hui pour la 103ème fois de son histoire. Et l’histoire, justement, est convoquée à l’occasion de cette première étape qui mènera le peloton du Mont Saint-Michel aux plages du Débarquement.
 
Mais au-delà de l’histoire ou du sport cycliste, Libération insiste ce matin sur ce qui lui semble être les « vraies stars du Tour ». Comme le souligne ce quotidien, « les sources d’inquiétudes ne manquent pas. De la rumeur de vélos motorisés aux craintes d’attentats », Libé fait le point sur les dossiers chauds de cette édition au cours de laquelle on parlera de vélo, mais aussi de… « dopage », de « moteurs », du « GIGN » et même de la « loi travail » ! Autant de « polémiques très éloignées du sport » auxquelles le Tour de France doit faire face « avant même son départ », déplore en Une Libération.
 
Rien de tel pour Le Figaro, qui se demande à son… tour si cette année sera la bonne pour un coureur français. Il faut dire, souligne ce journal, qu’aucun des protagonistes français du Tour de France « n’était né lors de la dernière victoire d’un tricolore sur la Grande Boucle : celle de Bernard Hinault en 1985 » !
 
« Reste que voilà belle lurette que le peloton français ne présentait pas sur la ligne d’un grand départ une telle palette de talents variés et prometteurs. La victoire finale ? On n’ose encore trop y croire ». Enfin si, un peu quand-même, manifestement… Alors, à qui le Tour ?

 Norbert Navarro

Source : Rfi

GeoPoles N°7 : L'immigration la nouvelle arme humanitaire du XXIe siècle

Après les armes conventionnelles et les armes nucléaires nous
voyons apparaître une nouvelle armes pour envahir un continent : les hordes de migrants sous protection "humanitaire".

 

Présidentielle annulée en Autriche : au FN on saute de joie

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Décidément, l'actualité européenne n'en finit pas d'être une source de réjouissance pour le Front national. Vendredi dernier, Marine Le Pen et ses lieutenants sabraient le champagne pour célébrer la victoire du Brexit. Hier, les cadres frontistes sautaient de joie à l'annonce de l'annulation des élections autrichiennes. « Ce nouveau scrutin est une très bonne nouvelle pour les patriotes et s'inscrit dans le printemps des peuples que nos pays sont en train de vivre », se réjouit la présidente du parti d'extrême droite qui avait fait un déplacement à Vienne le 17 mai avec son groupe d'eurodéputés. Et de conclure : « Viendra bientôt le tour de la France. »

 

Cette dernière phrase en dit long sur l'espoir que l'exemple autrichien fait naître au sein du FN. Fin mai, la — très courte — défaite de Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, le parti d'extrême droite autrichien allié de longue date du FN au Parlement de Strasbourg, avait été vécue comme une nouvelle douche froide par les frontistes. La dernière illustration en date du fameux « plafond de verre » qui empêche les partis populistes — FN en tête, en attestent les dernières élections régionales — de transformer l'essai au second tour et d'accéder au pouvoir. Depuis des semaines, les cadres du parti d'extrême droite français n'avaient d'ailleurs jamais cessé de dénoncer les « fraudes » qui avaient, selon eux, entaché le scrutin autrichien.

                   «Cela montre qu'il y a une dynamique qui progresse partout en Europe»

NICOLAS BAY, SECRETAIRE GENERAL DU FN

Hier, dans la foulée de la décision du Conseil constitutionnel autrichien, ils s'en sont à nouveau donné à cœur joie sur ce thème. « Présidentielle autrichienne annulée : tricheur, le système se prend les pieds dans le tapis », s'enflamme le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, sur Twitter. Tandis que Florian Philippot, le vice-président du FN, s'enthousiasme : « Nouvelle élection présidentielle en Autriche après la triche du système contre les patriotes. Vive la démocratie ! » Et ce même si la plus haute juridiction autrichienne parle « d'irrégularités » et non de fraudes pour motiver sa décision.

 Le FN veut désormais croire aux chances du FPÖ pour la prochaine élection. De quoi donner des ailes à Nicolas Bay, son secrétaire général : « Cela montre qu'il y a une dynamique qui n'est pas seulement franco-française, mais qui progresse partout en Europe. C'est un message fort pour les patriotes : ils peuvent devenir majoritaires. » C'est aller un peu vite en besogne : rien n'est encore joué en Autriche.

 Valérie Hacot 

Source : Le Parisien

La justice annule le résultat de l'élection présidentielle

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Les Autrichiens vont retourner aux urnes pour élire un président après un coup de théâtre sans précédent: l'invalidation vendredi du scrutin.

L'invalidation du scrutin offre au candidat d'extrême droite Nobert Hofer une deuxième chance de décrocher la magistrature suprême manquée de peu en mai. La répétition d'un duel extrêmement serré s'annonce entre les deux candidats, que seules 30'863 voix avaient séparés. Et cela dans un contexte européen chahuté par le vote britannique en faveur d'une sortie de l'UE.

La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, a donné raison vendredi au recours du parti d'extrême droite FPÖ qui contestait la régularité de l'élection présidentielle après la défaite de Norbert Hofer, 45 ans, battu par l'écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans.

Ni fraude, ni manipulation du scrutin du 22 mai n'ont été constatées. Mais une accumulation de négligences dans le dépouillement, qui entachent la validité du résultat.

Nouveau scrutin à l'automne

Première conséquence de ce scénario totalement inédit en Autriche et dans l'UE: une nouvelle élection sera organisée, sans doute à l'automne.

La tenue d'un nouveau scrutin risque de diviser à nouveau le pays entre un électorat urbain, socialement favorisé, et un électorat rural et ouvrier sensible aux thématiques de la lutte contre l'immigration et de la menace d'un déclassement.

Le chef de l'Etat autrichien joue traditionnellement un rôle protocolaire, mais il dispose de certains pouvoirs, comme celui de nommer le chancelier, de révoquer le gouvernement et assume le rôle de chef des armées.

Van der Bellen «très confiant»

M. Van der Bellen s'est dit «très confiant» en une nouvelle victoire. Il a reconnu que la thématique du Brexit «restera d'actualité» lors du nouveau vote après l'été.

Pour le politologue Hubert Sickinger, ce sujet est potentiellement périlleux pour M. Hofer, «une large majorité des Autrichiens étant opposée à une sortie de l'UE».

Le FPÖ, l'un des partis d'extrême droite du continent les mieux implantés électoralement, milite, comme le Front National français, pour une Europe «à la carte».

Le parti n'a jamais réclamé à tout prix un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE. Mais il a récemment durci sa position, exigeant des réformes du fonctionnement de l'Union.

Populistes ravis

Cette conjonction électorale n'a pas échappé aux ténors populistes européens. «Après l'heureuse victoire du Brexit au Royaume-Uni, (...) l'Autriche a elle aussi l'occasion de retrouver le chemin de la liberté et de la fierté nationale», a estimé Marine Le Pen, présidente du Front national français.

La députée européenne Beatrix von Storch, élue du parti populiste allemand AfD, a quant à elle salué dans un tweet: «d'abord le Brexit, maintenant de nouvelles élections en Autriche». «Une sacrée semaine».

Dépouillement en dehors des heures

La haute juridiction, qui a auditionné plus de 60 témoins, a confirmé que plusieurs dizaines de milliers de bulletins du vote par correspondance avaient été dépouillés soit en dehors des heures légales, soit sans la supervision requise. Une pratique jusque-là largement tolérée.

Le dépouillement de ces votes n'était autorisé qu'à partir de 09h00 le lundi 23 mai, mais certains bureaux avaient débuté plus tôt, sous la pression, selon des témoins, de devoir délivrer le plus vite possible les résultats de cette élection scrutée dans toute l'Europe.

«Les règlements électoraux doivent être respectés strictement, à la lettre», a rappelé Gerhart Holzinger, président de la haute juridiction, selon lequel la décision de la Cour est «destinée à renforcer la confiance dans notre Etat de droit et dans notre démocratie».

Pour le chancelier social-démocrate Christian Kern, l'important est qu'il n'y ait «pas eu de fraude électorale». «Notre Etat de droit est robuste et fonctionne bien», a insisté le chef de l'exécutif.

Au coude-à-coude 

Les irrégularités constatées portent sur 77'926 suffrages, plus du double des voix qui ont séparé les candidats. Au coude-à-coude le soir du scrutin, les deux candidats avaient été départagés par les votes par correspondance, qui ont représenté 16,7% des suffrages exprimés. M. Van der Bellen l'avait emporté avec 50,3% des voix.

Source : Lematin.ch

Après les agressions à Cologne, les Allemands ont-ils sombré dans la peur des immigrés?

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Le 31 décembre, des centaines de femmes ont déclaré avoir été agressées sexuellement dans la rue à Cologne. Qu’est-ce que ces événements ont changé dans la société allemande, six mois après ?...

Le 31 décembre 2015, le soir de la Saint-Sylvestre, Cologne était le théâtre d’une vague de violences, notamment sexuelles, contre des femmes, attribuées à des migrants. Point sur l’enquête, reportages, témoignages… Six mois après, 20 Minutes revient sur ces événements qui ont scandalisé l’Allemagne, alors aux prises avec un afflux sans précédent de demandeurs d’asile.

Le 1er janvier 2016, l’Allemagne s’est réveillée avec la gueule de bois. Durant la nuit de la Saint-Sylvestre, des centaines de femmes ont déclaré avoir été victimes d’attouchements et agressions sexuelles en pleine rue, à Cologne. Leurs récits se recoupaient : leurs agresseurs étaient des immigrés, des réfugiés peut-être. Ce fut un séisme dans le pays, qui ouvrait alors ses portes en grand aux migrants : l’Allemagne a accueilli 1,09 million de demandeurs d’asile en 2015. Pourtant, six mois après, le choc n’a pas cédé la place à la peur de l’immigré attisée par les partis d’extrême-droite.

Cristallisation des peurs

Pourtant, au lendemain des agressions, la stupeur était totale : la politique généreuse d’accueil des réfugiés devait-elle être remise en cause ? « Ces agressions sont arrivées au pire moment : le nombre d’entrées dans le pays n’avait jamais été aussi élevé, explique Orkan Kösemen, chargé de programme Intégration et éducation à la très influente Fondation Bertelsmann. Donc cela a donné à tous les sceptiques de la politique d’accueil et à l’extrême-droite un argument pour dire : "Vous voyez, on vous l’avait bien dit". » Sur fond d’angoisse montante, les agressions sexuelles et tout ce qu’elles transportent de fantasmes culturels ont cristallisé les peurs des Allemands.

Mais après les feux d’artifice du nouvel an et l’explosion de colère, la fumée qui planait sur les événements s’est dissipée : les agresseurs présumés n’étaient pas des réfugiés fraîchement arrivés mais en grande majorité des immigrés algériens et marocains présents dans le pays depuis quelques années. Les victimes ont rapporté qu’ils leur avaient parlé en allemand, preuve qu’ils n’étaient pas arrivés à Cologne la veille. « Certains d’entre eux étaient certainement des petits criminels avec une carrière de délinquant derrière eux », estime Orkan Kösemen. Ce rétablissement de l’identité des agresseurs a permis à l’opinion « de distinguer un criminel d’un réfugié syrien, afghan ou irakien », poursuit l’expert. Pas d’amalgame, comme on dirait en France. « Les Allemands sont fiers de ne pas avoir pas fait de lien entre ces événements et les réfugiés, et sont restés très fermes dans leur politique d’accueil », note Catherine de Wenden, docteur en science politique à Sciences Po.

 

« Les Allemands en veulent plutôt à l’Europe »

Les discours anti-islam de l’AfD et de Pegida, les deux partis de droite populiste en Allemagne, n’ont connu qu’un bref et limité succès. En revanche, les Allemands ont demandé des comptes à leur gouvernement sur sa capacité à maintenir l’ordre dans le pays. « La colère des gens s’est focalisée sur cette question : comment, sur une place publique avec plusieurs milliers de personnes, la vie des gens peut-elle être mise en danger alors que la police est présente ? N’est-elle plus en mesure de venir en aide aux citoyens en détresse ? », explique Henrik Utterwedde, chercheur à l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg. « Le monde politique a donc été bousculé dans le sens de redonner de la force à l’état régalien ».

Le flux inégalé de réfugiés à la fin de l’année 2015 commençait à inquiéter les Allemands : était-il possible de contrôler toutes les entrées ? D’enregistrer chaque personne ? Après le drame de la Saint-Sylvestre, Angela Merkel devait reprendre les choses en main : « Les partis de gouvernement, le SPD [gauche] et la CSU de Merkel [droite], ont axé leurs actions sur la maîtrise des flux. La politique d’accueil avait déjà commencé à changer mais depuis le début de l’année le nombre de réfugiés baisse continuellement », observe Henrik Utterwedde. « Merkel en ressort plutôt avec avec une très bonne image, car elle a conservé une position courageuse », ajoute Catherine de Wenden. « Les Allemands en veulent plutôt à l’Europe qui n’est pas assez solidaire dans l’accueil des réfugiés. »

Une situation « un peu précaire »

Bien moins implanté que le Front National en France, l’AfD a néanmoins gagné quelques points dans l’Est de l’Allemagne de l’Est aux dernières élections régionales. La CSU, branche bavaroise de la CDU, a également reproché à la Chancelière d’être trop naïve et pas assez ferme vis-à-vis des réfugiés. Mais au final, deux tiers des Länder ont voté pour des partis favorables à l’accueil de migrants. « La culture de l’asile est forte en Allemagne en raison de l’histoire du pays : après la Seconde guerre mondiale, des millions d’Allemands sont revenus d’exil. Aujourd’hui, le droit d’asile est inscrit dans la loi fondamentale, cela fait partie de l’identité allemande et c’est ce qui fait la différence avec d’autres pays européens qui s’alignent plus facilement sur l’extrême-droite », analyse Catherine de Wenden. « Mais les Allemands pensent aussi que si les gens ne sont plus en danger dans leur pays d’origine, ils doivent y retourner », nuance Henrik Utterwedde.

Il y a néanmoins une condition pour que les Allemands gardent les bras ouverts : que l’Etat soit capable de gérer les flux d’immigration et de les répartir dans le pays. « Ce qu’attendent les citoyens aujourd’hui, ce sont des résultats. Si les flux d’entrée continuent à diminuer [16.281 personnes sont entrées en mai 2016 en Allemagne, contre 91.671 en janvier], le soufflé créé par l’AfD pourra retomber. Mais si ça repart à la hausse, ou que d’autres faits divers sont exploités par des groupes malveillants, il pourrait y avoir des tensions. La situation actuelle est un peu précaire », reconnaît Henrik Utterwedde. L’Allemagne pourra-t-elle continuer à éluder le débat sur l’intégration des immigrés dont une économie prospère, pourvoyeuse d’emplois pour tous, l’avait dispensée ? « Ce débat s’ouvrira certainement après l’été, quand on aura enregistré tous les réfugiés, ceux qui ont une éducation, ceux qui n’en ont pas, les femmes, les enfants, et qu’on se demandera : "Et maintenant, on fait quoi" ? », estime Orkan Kösemen.

Audrey Chauvet

Source : 20 minutes