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jeudi, 01 novembre 2012

Erstein (Bas-Rhin) : le maire n’aura pas sa mosquée...

jmwiller_01.jpgQuand les citoyens décident de ne pas se laisser faire, ils peuvent empêcher la construction d’une mosquée dans leur quartier ou dans leur ville.


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Le maire d’Erstein, Jean-Marc Willer (en médaillon - NDLR), également conseiller régional élu en 2010 sur la liste PS, a la tête des mauvais jours depuis qu’il a appris, le jeudi 25 octobre dernier, l’échec de sa tentative d’imposer une mosquée aux habitants du quartier résidentiel du Bruhly.

 

Et pourtant, Jean-Marc Willer la voulait, sa mosquée. Il n’a pas ménagé sa peine, ni lésiné sur les manœuvres dilatoires et les mesures autoritaires pour imposer aux habitants de ce quartier résidentiel l’installation d’une mosquée et d’un centre culturel turcs.

 

Revenons au printemps 2009. Le maire annonce aux habitants du lotissement l’ouverture prochaine d’une épicerie à l’emplacement de l’ancienne petite COOP située en face de l’école du Briehly, à la satisfaction de tous, les gens étant ravis d’avoir à nouveau un commerce de proximité près de chez eux.

 

Mais la réalité est tout autre. En effet, fin octobre 2009, le maire prévient les habitants par courrier qu’un projet d’aménagement d’un lieu de culte musulman remplacera le projet d’épicerie. La réunion publique qui a eu lieu le 6 novembre 2009 était tout sauf une réunion de concertation. Le maire Jean-Marc Willer a refusé de tenir compte de l’avis des riverains, il s’est contenté d’expliquer qu’outre un lieu de culte, les Turcs disposeraient aussi en cet endroit d’une salle de danse et de musique. Comment un maire peut-il se soucier si peu de l’avis des habitants ? Et pourtant il était évident que les problèmes de stationnement et de circulation étaient réels.

 

Le maire passe en force

 

Jean-Marc Willer a voulu passer en force et a délivré en octobre 2010 un permis de construire mal ficelé. S’estimant certainement au-dessus des lois, il n’a respecté ni les règles des Établissements recevant du public (ERP), ni le Plan d’occupation du sol.

 

Mal lui en a pris. Les habitants ne se sont pas laissés faire. Réunis dans l’association “Bien vivre au Mittelholz“, ils ont déposé un recours contre le permis et ont confié le dossier à Me Pierre-Marie Bonneau, avocat au barreau de Toulouse. Le 13 septembre 2012, le Tribunal administratif a annulé le permis de construire. Le maire s’obstine et fait appel.

 

Occupation illégale ?

 

Chose étrange, pendant toute la durée de l’instruction du recours, l’association turque d’Erstein poursuit les travaux, et continue d’occuper les locaux. On peut se poser la question de savoir si les membres de l’association ont juridiquement le droit d’occuper les lieux, depuis que le tribunal de Nancy a définitivement annulé le permis. Cette occupation est-elle légale ? C’est du moins ce qu’affirme le maire avec beaucoup d’aplomb. Un arrêté municipal autorisant l’exploitation de cet ERP a-t-il été délivré ? En fait, l’occupation n’est pas légale. Mais le maire se garde bien de faire dresser un procès-verbal. Les Ersteinois qui doivent payer des contraventions pour un simple dépassement de temps de stationnement apprécieront moyennement.

 

En tout cas, l’occupation des lieux a permis de se faire une idée des conséquences et des nuisances : stationnement encombré en face des deux écoles maternelles, stationnement en double file et sur le trottoir, rassemblement de scooters et cyclomoteurs sur le terrain de jeux d’en face, installation de tables et chaises sur le trottoir, occupation bruyante tardive parfois jusqu’à trois heures du matin, etc.

 

Les juges annulent le permis

 

Le 25 octobre dernier, la Cour administrative d’appel de Nancy a rendu sa décision qui confirme celle du Tribunal de Strasbourg : le permis de construire est bel et bien annulé.

 

Jean-Marc Willer, sachant que la Cour d’appel lui donnerait tort, n’a pas attendu. Dès le 2 juillet 2012, il a accordé un nouveau permis à l’association turque qui avait déposé sa demande le 29 février 2012. Par quel tour de passe-passe les parkings qui étaient insuffisants pour le premier permis seraient-ils suffisants pour ce nouveau permis ? La réponse ressemble à un gag : les Turcs ont “découvert“ qu’il y aura moins de fidèles qu’ils ne l’avaient déclaré deux ans plus tôt, car un musulman qui prie à genoux occupe plus de places qu’un fidèle qui prie debout. On divise la superficie de la salle de prière par la surface d’un tapis de prière, et hop ! le nombre de personnes fréquentant la mosquée diminue d’un seul coup. À cela on ajoute quelques parkings fictifs, et le tour est joué.

 

Histoire de sous et de subventions

 

Mais pour qui le maire prend-il les magistrats ? et les Ersteinois ? En tout cas, Me Bonneau, pour le compte de l’association “Bien vivre au Mittelholz“ a aussitôt déposé un nouveau recours.

 

Pourquoi Jean-Marc Willer s’obstine-t-il ainsi ? La réponse est une histoire de gros sous. Il faut savoir que le maire a fait voter une subvention de 65 000 € en faveur l’association turque, pour les travaux, et que le Conseil général du Bas-Rhin a aussi accordé une somme de 30 000 €. On comprend l’exaspération des habitants du lotissement. Non seulement on leur impose une mosquée, mais en plus le maire la fait financer avec l’argent du contribuable. Or ces subventions ont été accordées alors qu’il y avait un recours contre le permis. Et maintenant que le permis est annulé, qu’en est-il de ces subventions ? Comment va réagir la communauté turque à qui le maire avait donné toutes les assurances ? Pourtant l’association “Bien vivre au Mittelholz“ avait maintes et maintes fois demandé au maire de revoir sa position.

 

Cette histoire a profondément choqué les Ersteinois, et elle n’est pas finie. Bien entendu, nous vous tiendrons informés de ses prolongements.

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