Le Commissaire européen aux Migrations, affaires intérieures et citoyenneté, Dimitris Avramopoulos, annonçant le nouveau programme de «réinstallation» des réfugiés, le 27 septembre 2017, à Bruxelles. © JOHN THYS/AFP
Avec la fin du programme de «relocalisation» des demandeurs d’asile, la Commission européenne s’est fixé un nouvel objectif dans le cadre d’un programme dit de «réinstallation». Elle se dit prête à accueillir 50.000 réfugiés en deux ans dans l’UE directement depuis des pays tiers d’Afrique et du Moyen-Orient. Une alternative à la périlleuse traversée de la Méditerranée.
La Commission européenne a rendu public, le 27 septembre 2017, son nouveau programme d’accueil de demandeurs d’asile. Elle s’est fixé comme objectif d’accueillir «au moins» 50.000 réfugiés en deux ans depuis des pays tiers africains ou moyen-orientaux.
Une alternative à la traversée périlleuse de la Méditerranée
Un programme dit de «réinstallation», en remplacement de celui dit de «relocalisation» arrivé à échéance, qui consiste cette fois-ci à organiser directement l’accueil des réfugiés en Europe, avant qu’ils ne se lancent dans une traversée dangereuse voire trop souvent mortelle, de la Méditerranée.
Les «arrivées irrégulières» sur les côtes européennes «ont chuté de manière drastique», a fait valoir le Commissaire chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos. «Nous devons augmenter nos efforts pour améliorer des voies légales» vers l’Europe et la «réinstallation doit devenir la voie préférentielle pour le réfugiés afin d’obtenir une protection», a-t-il expliqué.
Un budget de 500 millions d’euros a même été «mis de côté» pour soutenir les pays qui accepteront d’accueillir les personnes les plus vulnérables ou ayant besoin d’une protection internationale. Soit une aide de 10.000 euros par personnes.
Une attention accrue aux réfugiés du continent africain
«Une attention accrue devrait être portée sur la réinstallation» de personnes depuis «la Libye, l’Egypte, le Niger, le Soudan, le Tchad et l’Ethiopie», a insisté la Commission, tout en encourageant à poursuivre l’accueil de personnes venues de la Turquie et du Moyen-Orient.
Au cours des deux années écoulées, l’ancien programme controversé de «relocalisation», lancé pour soulager les deux pays en première ligne de la crise migratoire, avait permis de répartir 29.000 personnes (sur un objectif initial de 160.000) à partir de l’Italie et la Grèce.
Parallèlement au renoncement à l’idée de quotas permanents qui avait créé la polémique, l’exécutif européen a une nouvelle fois appelé les Etats membres à adopter rapidement une réforme durable des règles communes de l’asile en Europe. Les discussions sont enlisées depuis plus d’un an en raison du refus catégorique de la Hongrie et la Pologne d’accueillir des réfugiés sur leur sol.
Les Etats membres sont également appelés à être «plus efficaces» dans les renvois des migrants ne pouvant prétendre à l’asile. Leur nombre devrait atteindre 1,5 million de personnes «dans un futur proche» selon la Commission et seul 36% d’entre eux sont effectivement renvoyés après avoir fait l’objet d’une décision dans ce sens.