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jeudi, 18 février 2016

ISLAMISATION A MADAGASCAR

Le paradoxe d’une religion

La peur, la méfiance, et la bonté 

 

La montée en puissance de la religion musulmane effraye au plus haut point les dirigeants malgaches, actuellement.  Les responsables religieux  partagent également  ce souci, surtout que les jeunes  se tournent de plus en plus  vers la foi musulmane. Dans la paroisse Saint André  sis à Ambohidratrimo, par exemple, les parents et les enseignants de catéchèses projettent d’organiser  mensuellement une série de sensibilisations auprès des jeunes. L’objectif c’est de prévenir leurs éventuelles  reconversions.

« Nous respectons énormément la liberté de religion à Madagascar, mais notre souci se situe au niveau de la manipulation avec des intérêts financiers. Nous souhaitons que la religion reste à éduquer et  non pas une arme à détruire une  personne avec des lavages de cerveaux », explique Armanda Ralalaoarinirina, une bénévole en enseignement de catéchèses.

Il est néanmoins important de mentionner que cette femme a fait de réserves car il y a toujours des atouts et des inconvénients en matière de religion, au moment où  il y a les extrémismes.

Justement, certains chefs d’églises surtout chrétiennes profitent du contexte mondial  où les actes de violences perpétrés par les islamiques sont en recrudescence. Ils  véhiculent d’une manière généralisée le culte du terrorisme  pour freiner l’islamisation à Madagascar. « Nous déplorons ce comportement car l’islam est contre toutes sortes de violence. Nous respectons l’homme et nous prêchons la tolérance et l’amour », témoigne le Cheik Abdoul, d’une mosquée Chiite à Antohomadinika.

Les anciens étudiants, membres de la ligue des diplômés des universités islamiques de Madagascar ou le LDUIM, dont leur siège se situe au 67 ha Nord Ouest, partagent cet avis d’un cheik, malgré leur appartenance à la congrégation sunnite. «  Je pense que le problème se situe au niveau de la communication. A Madagascar, on crée une image négative de l’islamisation. La mise en lien avec le terrorisme n’est qu’une pure discrimination faite par des gens malintentionnés. Non seulement la philosophie de terrorisme est contre notre religion mais il est complètement contraire à la culture malgache. Nous tenons beaucoup à la vie. Se sacrifier ou mourir pour défendre une cause qui ne lui appartient pas, ne tente pas un malgache », argumente Alexis Razafindrabe de son vrai nom, mais l’Oustase Said, selon ses amis de la communauté. Il est un professeur d’arabe et de culture musulmane bénévole au centre LDUIM.

 

Partage

 

On compte plus d’un millier d’écoles coraniques à Madagascar. Il est imaginable que même dans les quartiers les plus pauvres de la capitale, on trouve une mosquée. Les habitants se mettent petit  à petit dans la pratique musulmane en commençant par les habillements. Les responsables de ces mosquées distribuent gratuitement des foulards pour les femmes, des Kofis  et des  vêtements pour les hommes. Il y a aussi des distributions de vivres hebdomadaires, après la séance de prière qui a été facultative au début, mais devient obligatoire après des mois d’initiation. La notion de partage est largement exploitée car la population locale en a besoin face à la pauvreté qui ronge leur société.

A part la mise en place des mosquées et des écoles coraniques, la plupart des grandes communautés musulmanes envoient des étudiants de diverses spécialités vers les pays islamiques : Egypte, Tunisie, Maroc, Arabie Saoudite, Yemen, Iran, et Irak.

« Une quarantaine de jeunes jouit annuellement des  bourses d’études vers ces pays étrangers. Mais localement nous aidons des milliers de jeunes malgaches en payant leurs frais de scolarités de la maternelle jusqu’au terminale. Nous sélectionnons des enfants malgaches qui n’ont pas les moyens alors qu’ils veulent s’épanouir. Nous créons même des écoles pour tous et nous offrons les fournitures nécessaires », explique fièrement Abdoul El Khader Abdoul, un responsable d’une école coranique et de lycée privé à Ambohitahara Ambohidratrimo.

 

Méfiance

 

L’Etat malgache ne minimise pas l’expansion de l’Islam à Madagascar. Le ministre de la justice Noeline Ramanantenasoa, a déjà annoncé en 2015 que : « Les mosquées et les écoles coraniques font l’objet d’une surveillance très stricte. Cette décision entre dans le cadre de la mesure préventive contre les éventuels actes de terrorisme à Madagascar ». D’ailleurs, depuis le mois de juin, 2015, l’Etat malgache ne minimise pas la lutte contre le terrorisme, même la situation n’est pas encore inquiétante. L’envoi d’étudiants à l’étranger, la mise en place des centres d’accueils pour enfants en difficulté par les musulmans sont d’ailleurs  mal vus à Madagascar. « On les considère toujours comme des centres d’initiation et d’apprentissage pour terroristes. C’est une accusation mal fondée », condamne  Elias Tovoson, un jeune de 14 ans, bénéficiaire d’une bourse ans un collège et  école coranique sis à Ambohidratrimo. « Je prépare mon diplôme de BEPC cette année. Nous sommes boursiers dans cette école et nous résidons également, ici. Nous suivons le même programme que les autres élèves en classe de troisième. Mais, nous sommes avantageux par rapport à ceux qui sont dehors car, nous maitrisons déjà quatre langues : malgache, français, anglais, et l’arabe. Nous faisons aussi de l’informatique. Je me considère comme un chanceux dans ce centre. Après le Baccalauréat même, quand nous aurions une mention, l’avenir est assuré car nous partirons d’office à l’étranger dans un pays où nous aimions poursuivre nos études. Nos directeurs nous a promis et il va le réaliser »,  se réjouit cet adolescent.

Interrogé sur la culture musulmane et le terrorisme, il ne connait pas vraiment le fondement de sa foi.

 

Randrianary

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