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vendredi, 26 février 2016

L’Europe sous le flot de l’immigration

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Il ne se passe plus une journée sans que de nouveaux problèmes d’immigration surgissent en Europe.

En Allemagne des badauds applaudissent devant un incendie qui ravage un centre pour réfugiés. En France, le camp d’immigrants à Calais est démantelé. La Hongrie va tenir un référendum sur les quotas de réfugiés. Même l’Allemagne veut moins de réfugiés. La Grèce menace de bloquer les décisions du Conseil de l’Europe si les pays plus au nord continuent à freiner l’accueil des réfugiés. Les dirigeants européens semblent de plus en plus dépassés par les flots d’immigrants qui arrivent de partout.

1. D’où proviennent les réfugiés et les immigrants ?

Selon les chiffres les plus récents, les réfugiés provenaient majoritairement de neuf pays: la Syrie (33 %), l’Irak (14 %), l’Afghanistan (11 %), l’Albanie (6 %), le Nigeria (3 %), le Bangladesh (2 %), la Somalie (1 %) et la Russie (1 %). Si la tendance se maintient, l’Europe devrait recevoir plus de 1, 6 millions de réfugiés en 2016. En plus de ces réfugiés, l’Europe accueille 22 millions d’immigrants non européens. Ces derniers proviennent à 57 % de pays européens non membres de l’Union (surtout l’Albanie, la Russie et l’Ukraine). Ils sont aussi Africains à 25 %, Asiatiques à 21% et des Amériques à 15 %. Il faut enfin ajouter à cette liste les illégaux, qui ne sont ni réfugiés ni immigrants. Chaque année, au moins 400 000 nouveaux illégaux entreraient en Europe.

2. Pourquoi y a-t-il tant de réactions contre les réfugiés ?

L’Europe compte 509 millions d’habitants. En additionnant les réfugiés, les illégaux et les immigrants européens et non européens, on découvre que les migrants forment tout au plus 8 % de la population européenne. Les réactions anti-immigrants s’expliquent donc par d’autres facteurs que leur nombre. Par exemple, le chômage demeure très élevé en Europe, en particulier chez les jeunes. Or, les migrants sont en majorité des jeunes. Les migrants ont tendance à s’agglomérer au même endroit, ce qui donne l’illusion d’un grand nombre d’entre eux. Les migrants sont souvent prêts à accepter des conditions de travail en deçà des normes, ce que les autres travailleurs leur reprochent. Enfin, beaucoup de migrants possèdent une culture politique et religieuse opposée à celle des Européens.

3. Que redoute la Grèce ?

La Grèce possède 11 millions d’habitants. Si jamais les autres pays européens commencent à bloquer les migrants, ceux-ci pourraient demeurer sur le territoire grec. Au rythme où ils arrivent, la Grèce pourrait rapidement se retrouver avec quelques millions de migrants. Cette situation serait invivable économiquement. Elle serait aussi politiquement explosive.

4. Est-il possible d’arrêter le flot de réfugiés et d’immigrants ?

Il n’existe pas de solution simple. La première solution comporte une série de mesures de longue haleine. Il faut commencer par vaincre l’État islamique et ses alliés. Ensuite, il faut reconstruire l’Irak et la Syrie. Enfin, il faut lutter contre la pauvreté en Afrique et contre la surpopulation. L’autre solution, humanitairement indéfendable, consiste à fermer les frontières avec l’armée.

5. Que va-t-il se produire si les réfugiés et les immigrants continuent à entrer en grand nombre ?

Les migrants de toute nature seront de moins en moins bien reçus. Ceci risque de transformer les agglomérations de migrants en véritables ghettos. En attendant que le flot de migrants diminue, seules une nouvelle prospérité européenne et des politiques d’assimilation fortes pourraient résoudre le problème. Mais les dirigeants européens actuels semblent incapables de s’entendre sur les mesures requises.

Loïc Tassé

Source : Journal De Montréal

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