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mardi, 01 mars 2016

Daech en Syrie : Robert Kennedy dénonce l’imposture américaine

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L’actuelle guerre au Proche et Moyen-Orient – mais qui contamine déjà le Maghreb -, la faute à qui ? À l’islam, pardi ! Qu’importe que cette religion ne soit ni une personne civile, administrative ou morale, elle est la seule coupable et ses sectateurs les premiers complices.

Qu’importe, encore, que le Coran puisse donner lieu à des interprétations multiples, que d’innombrables écoles théologiques puissent s’affronter au sein de la même religion, puisqu’il y a l’Oumma (communauté des croyants), vocable repris à la fois par les musulmans les plus obtus et les islamophobes les plus bas de plafond.

Qu’importe qu’au nom de cette même Oumma, les musulmans s’entre-déchirent depuis des siècles. D’ailleurs, si cette Oumma était autre qu’une simple figure rhétorique, les pays musulmans avoisinants accueilleraient à bras ouverts ces cortèges de réfugiés… musulmans. Pourquoi ne le font-ils pas ? Tout simplement au nom de la primauté politique incarnée par ces frontières, fussent-elles récentes et dictées par les Occidentaux pour la plupart.

Qu’importe, donc, qu’on puisse prétendre, musulmans bas de plafond et islamophobes des plus obtus, que l’islam ne sache distinguer le temporel du spirituel, puisque la réalité de « l’Oumma » démontre chaque jour le contraire. À ce titre, un papier très révélateur de notre confrère Caroline Artus, publié hier en ces colonnes, qui narre les problèmes d’un couple de salafistes franco-maghrébins à trouver asile en Afrique du Nord ou en Arabie saoudite. La raison en est simple : les pays du Maghreb ont assez d’extrémistes musulmans chez eux pour en importer d’Europe. Quant aux Arabes, ils n’ont que mépris pour les Maghrébins. La vérité est parfois toute bête…

Plus sérieusement, Robert Kennedy, Jr., qui n’est pas exactement le premier venu, étant à la fois avocat et neveu de John Fitzgerald Kennedy, vient de jeter un assez joli pavé dans la mare en révélant au magazine américain Politico que les raisons de l’embrasement syrien étaient tout autres.

Ainsi : « La décision américaine d’organiser une campagne contre Bachar el-Assad n’a pas commencé avec les manifestations pacifiques du printemps arabe en 2011, mais en 2000, lorsque le Qatar a offert de construire un pipeline pour dix milliards de dollars qui traverserait l’Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie. »

Aussitôt, le président syrien rejette cette proposition susceptible de nuire aux intérêts de son traditionnel allié russe et propose, un an plus tard, à l’Iran de construire un autre gazoduc qui, lui, passerait directement par le Liban, évitant ainsi les pays susnommés. Casus belli géopolitique et hautement stratégique en matière énergétique, donc. Toujours à lire Robert Kennedy, Jr., dès ce refus syrien, pour le moins logique, les services de renseignement qataris, américains, israéliens et saoudiens commencent à planifier le régime de Damas ; rappelons que nous ne sommes encore qu’en 2001…

D’où le financement d’une opposition démocratique syrienne encore fantomatique, de son frère ennemi islamiste qui l’est déjà un peu moins. Là, Robert Kennedy, Jr. se fait encore plus précis : « La CIA a utilisé les membres du groupe extrémiste Daech pour protéger les intérêts des USA sur les hydrocarbures et instrumentaliser les forces radicales pour réduire l’influence de l’ancienne URSS dans la région. »

Nous voilà donc bien loin de l’Oumma, quitte à décevoir ceux qui n’y voient qu’un étendard ou un démon ; étendard et démon de papier, il va de soi. En effet, la réalité de la marche du monde est souvent bien plus prosaïque et ne relève que de loin des contingences religieuses, puisqu’il suffit généralement, pour comprendre les raisons de ces guerres orientales, d’y gratter un peu le sable…

Il n’est pas rare d’y trouver du pétrole et quelques-uns de ces agents occidentaux, paraît-il garants de ce fameux « monde libre », autre sorte d’Oumma tout aussi fantasmatique.

Nicolas Gauthier

Source : Boulevard Voltaire

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