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mardi, 01 mars 2016

Le sordide « attentat » d’une nounou voilée à Moscou

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On sentait, confusément, qu’un jour cela arriverait. Parce qu’à chaque fois – c’est l’implacable logique islamiste -, il faut bien gravir une marche. Sinon, n’est-ce pas, tout le monde finirait par être blasé, habitué, blindé. En France, il y avait eu un « homme fait », Hervé Cornara. Il y aurait un jour, ici ou sur une autre terre « chrétienne », c’était écrit, un enfant. Et c’est à Moscou que cela s’est passé : une fillette de 4 ans a été décapitée. Par sa nounou, qui a ensuite incendié l’appartement, laissant le petit corps derrière elle pour gagner le centre-ville, couverte d’un hijab noir, et brandir la tête en criant « Allahu Akbar », « je suis une terroriste » et en menaçant de tout faire sauter.

On lit que la femme – originaire d’Ouzbékistan, à majorité musulmane – était sous l’empire de stupéfiants et que son mari venait de la quitter. On lit aussi qu’elle va subir un « examen psychiatrique ». On peut imaginer, en effet, qu’elle n’est pas parfaitement équilibrée… Peut-être entendra-t-on demain qu’elle s’est « autoradicalisée », puisque cette pauvre parade-là, usée jusqu’au trognon, parvient encore à nous rasséréner ?

Qu’elle soit dingue et droguée n’y change rien. Qu’elle n’ait pas été expressément téléguidée par tel commando organisé non plus. C’est le rituel morbide qui signe l’acte. Que Daech soit une armée constituée de soldats identifiés, d’un ramassis d’électrons libres fous furieux et dispersés ou bien des deux à la fois ne fait, in fine, pas grande différence : sa force de frappe est redoutable.

On sentait, confusément, qu’un jour cela arriverait. Et c’est arrivé – si tout cela est confirmé – de la pire des façons.

Parce que même si Moscou est loin, on se projette. La victime aurait pu être un enfant de 12 ans à bicyclette, assassiné par un barbu au coin d’une rue. Il aurait suffi, alors, de dire au nôtre de n’emprunter que les boulevards éclairés. Ou de prendre le bus. Et de faire gaffe aux barbus le regardant de travers. Mais dit-on à une fillette de 4 ans de se méfier de sa nounou ? Pourquoi pas, aussi, de son doudou ?
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Parce que la charge symbolique de cet assassinat est frappante. Comme l’écrit Caroline Ibos dans son livre Qui gardera nos enfants ? (Flammarion) : « À qui les couples de bobos hyperactifs confient-ils le plus souvent leurs enfants et leur appartement ? La réponse est la même à Paris qu’à Londres ou à New York : des femmes migrantes, originaires du monde pauvre, laissant leurs propres enfants au pays pour venir prendre soin de ceux de la bourgeoisie occidentale. » Des femmes majoritairement musulmanes. Souvent voilées.

Une chose est de voir le terrorisme rentrer dans son pays. Une autre de l’imaginer dans son foyer. Et dans ce que l’on a de plus intime et de plus cher à l’intérieur de celui-ci : la chambre du bébé.

« Chers parents, je suis une babysitteuse voilée, et alors ? », écrivait, en septembre 2012, une contributrice de L’Obs.

Et alors, voilà.

Toutes les « babysitteuses voilées », bien sûr, ne sont pas des terroristes, mais puisque le principe de précaution, chez nous, a force de loi, comment empêcherait-on les parents de l’appliquer, secrètement, dans un domaine aussi précieux que celui-là ? Un degré de plus dans la suspicion a été franchi. Et pas seulement à Moscou.

Gabrielle Cluzel.

Source : Boulevard Voltaire

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