L’on rappelait récemment le roman, fait de fiction, mais prémonitoire, de Jean Raspail en 1974, «Le camp des Saints», faisant état de la disparition de notre population par submersion migratoire. Quotidiennement, de la «jungle» de Calais aux flux déferlant sur l’Europe, l’information nous éclaire sur le problème, de plus en plus aigu, des migrants et l’absence de véritable solution. Dans la fuite en avant eurobéate et immigrationniste, quelques députés présents ont voté ces jours derniers une nouvelle loi sur les droits des étrangers, qui rend définitivement illusoire la maîtrise de l’immigration. Puisqu’en France plus personne ne se risque à froisser un électorat « exotique », il s’agit de transformer l’actuel système, déjà guère dissuasif pour les immigrés entrés clandestinement, en une procédure plus laxiste renforçant leurs droits. La carte de séjour pluriannuelle de quatre ans serait obtenue au bout d’un an de présence, la rétention administrative d’un clandestin serait réduite à 48 heures au lieu de six jours, le juge des libertés pouvant ainsi arguer d’un temps trop court pour organiser le retour au pays d’origine, etc. L’Etat, toujours moins exigeant avec les nouveaux arrivés, illégaux et toujours plus nombreux, s’acheminerait vers la dissolution du peuple français qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
La semaine dernière, en Allemagne, Manuel Valls a déclaré : «Nous ne pouvons accueillir plus de réfugiés !». Mais quand la compétence prétendue se limite à la glose télévisuelle, c’est-à-dire à rien, autant se taire. Se diffuse en boucle la soporifique bienséance du langage lissé du «politiquement correct» et du «vivre ensemble». Ce gouvernement a un sérieux problème avec les questions identitaires. A gauche, évidemment, on s’imagine que tous ces immigrants deviendront des électeurs intéressants dans le futur, mais en même temps l’on perd le support de la gauche traditionnelle : il ne faut pas s’étonner que l’on trouve des CGTistes au FN ! Et quand François Hollande pérore sur Canal+ : «Mme Le Pen parle comme un tract du Parti Communiste des années 70», il ne faut pas s’étonner que ses alliés communistes regimbent et demandent des excuses. Pense-t-il aussi que son record de mensonges de la campagne de 2012 pourrait avoir des responsabilités dans le glissement vers le FN d’électeurs de gauche dépités ? Diable ! «Un tract du PC des années 70» ? Vous vous souvenez de Georges Marchais ? «Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !» comme dit le refrain. L’on sait la faculté d’oubli des générations. Ce Secrétaire fédéral du Parti Communiste Français et candidat aux Présidentielles réclamait le 6 janvier 1981, dans un discours remarqué, des mesures radicales contre l’immigration, perçue comme nuisible aux droits et aux conditions des travailleurs : «En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et membres de leur famille, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut stopper l’immigration officielle et clandestine !… Dans la crise actuelle, l’immigration constitue pour les patrons et le gouvernement un moyen d’aggraver le chômage, les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, la répression envers les travailleurs.» Cette vision de l’immigration est radicale : elle rend responsables du chômage les travailleurs immigrés ! Et de poursuivre : «C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage !…» Un discours d’il y a 35 ans, le PC était alors avec le PS dans l’Union de la gauche. Et l’on croirait entendre le FN ! Depuis, le PC – ou ce qu’il en reste – s’est converti à l’immigrationnisme doublé d’un clientélisme islamique de son allié PS. La clientèle prolétaire de l’extrême gauche s’étant réduite comme peau de chagrin, il fallait lui en trouver une autre, tant pis si cela nécessitait de retourner sa veste. Alors, Georges Marchais ? On le traiterait aujourd’hui de raciste, d’islamophobe, de révisionniste, et pourquoi pas de nazi ?
Imposer au peuple une immigration qu’il ne veut pas note l’échec de l’intégration, et légiférer à la hâte pour faire taire toute contestation sur ce sujet tabou, telle est la politique menée. Il faudrait que les immigrants aient envie de s’intégrer à la nation française, ce qui ne semble plus être le cas comme ce le fut dans les années 1920 et 1930, avec, certes, des immigrants d’origine européenne de même culture gréco-latine et judéo-chrétienne, soucieux de s’intégrer sans aucune revendication de communautarisme. Que le modèle français ne soit pas attractif seulement par ses couvertures sociales, ses droits sans obligations mais par les devoirs qui en sont le corollaire.
Outre les nouvelles dispositions scélérates, votées en catimini par l’Assemblée, le plus incroyable est le silence qui les entoure. Personne pour relayer, personne pour commenter, personne pour condamner… Alors, on saupoudre les campagnes de migrants, à Lacaune par exemple, comme on cache la poussière sous le tapis. Et puis, pourquoi l’Europe et l’Europe seule ? Le tiers-monde est invité à venir chez nous et à se servir. Bon… Il reste la Patagonie sous-peuplée où ils pourraient aller et construire un monde meilleur, mais curieusement ils ne sont pas attirés par cette région du monde…
Pierre Nespoulous
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