mardi, 08 mars 2016
Sommet sur les « migrants » : l’Europe désarmée et divisée
Déjouant tous les pronostics, les gouvernements Tsípras et Merkel sont désormais alliés pour mener conjointement une politique migratoire suicidaire. L’Europe se divise aujourd’hui en deux groupes bien distincts. D’abord, un groupe soudé qui a décidé de ne pas laisser ses membres être submergés par une immigration de peuplement massive non consentie. Ce groupe de résistance se compose de l’Autriche, de l’Europe centrale (Cercle de Visegrád : Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), des Balkans et, dans une moindre mesure, du Danemark. De l’autre côté, un groupe mené par le funeste gouvernement allemand d’Angela Merkel, appuyé par la peu rancunière Grèce, l’Italie, une bonne partie de l’Europe du Nord et la France du président François Hollande, complètement largué. Certains pays ne prennent pas directement parti pour un des deux groupes mais affichent volontiers leur opposition à un afflux supplémentaire d’immigration. C’est le cas, notamment, de la Grande-Bretagne, qui votera bientôt pour son maintien, ou non, dans l’Union européenne.
D’après les statistiques du Haut-Commissariat aux réfugiés (dépendant de l’ONU), pas moins de 122.637 nouveaux migrants auraient débarqué dans les îles de la mer Égée depuis le début de l’année, et après les événements sordides du Nouvel An. Des chiffres qui devraient effrayer tous les dirigeants européens et les enjoindre à décider collégialement d’une politique d’immigration proche de zéro. Pourtant, le sommet du lundi 7 mars n’a pas pour objet de réduire massivement l’immigration. Au contraire, l’Europe forteresse ne semble pas pour demain. Si la route des Balkans est désormais fermée, la Grèce reste un gigantesque camp humanitaire. Aléxis Tsípras, internationaliste de gauche, n’en demande d’ailleurs pas moins. En remerciement de sa soumission financière à l’Allemagne, le Premier ministre grec exhorte les États membres de l’Union à choisir entre « la peur et le racisme » et « la solidarité », alors qu’il aurait tout intérêt à se liguer au groupe résistant en fermant sa frontière.
Oublieux de l’Histoire, Aléxis Tsípras l’est tout autant qu’Angela Merkel, qui a tout fait pour maintenir Athènes dans l’euro contre le bon sens et l’intérêt immédiat de toutes les parties concernées. Madame Merkel est idéologue car elle essaye de faire correspondre la réalité à ses postulats erronés. Non, l’Union européenne ne retirera rien de bon de ces migrations. Elle importe la guerre que sont censés fuir les « migrants ».
Madame Merkel pense avoir trouvé la solution en négociant avec la Turquie d’Erdoğan. Comment peut-elle imaginer que ce dernier collaborera efficacement alors qu’il ne peut que se réjouir de cette invasion ? La chancelière jure qu’elle continuera à accueillir des migrants pour compenser sa natalité en berne. Elle déclarait même dans un entretien à la chaîne ARD : « […] ce qui est bon pour l’Allemagne dans la durée, c’est de préserver l’unité de l’Europe et de montrer notre humanité. » En se laissant envahir ? En laissant des violeurs impunis ? En lançant un appel d’air irréversible ?
Comprenons aussi que l’actuelle crise migratoire n’a fait que révéler un problème qui dure depuis des dizaines d’années. Les guerres au Moyen-Orient et en Afrique n’ont fait qu’accélérer un processus irréversible sans volonté politique d’en finir. Un processus rendu dramatique par l’espace Schengen qui empêche les États européens de se protéger contre l’idéologie de madame Merkel, conditionnée par l’infertilité allemande et soutenue par son patronat.
Gabriel Robin
08:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
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