mercredi, 09 mars 2016
Le maire de Sevran accusé de complaisance vis-à-vis des recruteurs de Daech
Les parents d'un jeune homme de 23 ans tué en Syrie accusent, dans une lettre ouverte, le maire de Sevran de fermer les yeux sur la présence de "recruteurs" de l'organisation djihadiste Etat islamique dans la commune.
Leur fils est mort dans les rangs de l'organisation Etat islamique en Syrie, à l'âge de 23 ans. Les parents de Quentin Roy s'attendait à cette terrible nouvelle, mais ils dénoncent dans une lettre ouverte la complaisance supposée du maire UDE de Sevran, Stéphane Gatignon, envers les recruteurs de Daech.
"Nous, parents dans le chagrin à la suite du décès de l'un de nos enfants en Syrie, indignés par votre immobilisme..." Véronique et Thierry Roy "au nom de tous les parents" de cette ville de banlieue populaire, adressent leur lettre ouverte à Stéphane Gatignon ainsi qu'à tous les maires de France.
"D'autres recruteurs sévissent"
A ce jour, six jeunes de Sevran ont été tués en Syrie et en Irak après avoir été recrutés, comme leur fils, par un jeune homme qui serait "à l'origine de 10 à 15 départs pour la Syrie", affirment-ils. "Nous, les parents, n'en pouvons plus de voir partir nos jeunes radicalisés, dont l'avenir se résume à la mort certaine dans des conditions effroyables."
D'après eux, le recruteur présumé, qui a fait des études d'histoire et a été employé comme CPE dans un collège de la ville, fréquentait la mosquée des Radars, laquelle "fait partie de ces lieux de culte où la frontière entre le salafisme, le wahhabisme et l'islamisme radical semble difficile à déterminer".
Gatignon aurait dû porter plainte, selon eux
Ce recruteur présumé a été mis en examen et placé en détention provisoire le 6 novembre pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement du terrorisme". Mais "d'autres recruteurs-rabatteurs-endoctrineurs sévissent encore" dans le quartier de Rougemont, assurent les parents de Quentin.
"Votre statut de premier magistrat de la ville aurait dû vous imposer le dépôt d'une plainte auprès du procureur de la République contre ces mouvances radicales extrémistes qui veulent nous soumettre", estime le couple Roy. "Informer des risques de radicalisation, inviter à signaler des recruteurs (...) c'est un devoir et une obligation pour vous", ajoutent-ils, en menaçant de déposer plainte pour "non-assistance à personne en danger". Le maire de Sevran n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
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