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jeudi, 10 mars 2016

À Grande-Synthe, les réfugiés ont bien emménagé

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Depuis lundi 7 mars, les migrants s’installent dans le camp « humanitaire » pensé par Médecins Sans Frontières (MSF) et le maire écologiste de la ville, mais contre l’avis de la préfecture.

Tout s’est passé comme prévu. Près de 1 000 exilés, essentiellement des Kurdes d’Irak, ont quitté le camp boueux du Basroch et se sont installés dans le camp humanitaire tout neuf situé à un kilomètre de là.

Dès le début du déménagement lundi 7 mars, 400 exilés avaient convergé dans le calme sur les 5 hectares répartis en six zones, parsemées de cabanon chauffés pouvant chacun abriter quatre personnes. Dès le mardi, ils étaient plus de 900 à s’être installés.

Des places supplémentaires

« C’est un succès et c’est légitime », s’est félicité le directeur de cabinet du maire, Olivier Caremelle. « On a été submergé », a corroboré le maire de la ville, Damien Carême. Face à l’attractivité du camp, les associations ont continué à monter des abris. Il en existe désormais près de 300. Une cuisine communautaire, un dispensaire ou encore une école complètent le dispositif.

Seul point d’ombre au tableau : le déménagement n’a pas le consentement de la préfecture. Un véritable bras de fer s’est même engagé entre la mairie et les services de l’État qui, depuis février, dit vouloir privilégier d’autres « solutions individuelles » d’hébergement et faire « disparaître » le camp.

Bataille d’arguments

Lundi soir, le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et du département du Nord, Jean-François Cordet, avait « mis en demeure » Damien Carême de sécuriser ce nouveau camp, se disant « inquiet des dangers relevés par la commission communale de sécurité ». L’instance avait formulé 14 requêtes pour valider le projet. En cause : le non-respect de normes et de procédures, comme la fourniture de « relevés de débits et pression des poteaux d’incendie » ou l’installation « d’une barrière de 2,5 m de haut du côté autoroute ».

Ces arguments ne sont pas recevables, estime Damien Carême. « On nous a cherché des petites bêtes. On me dit que mes migrants ne sont pas en sécurité, mais l’étaient-ils au Basroch ? Est-ce que la commission de sécurité y est passée ? On me sort le code de la construction, mais moi je mets en avant le code de la santé publique ! », a riposté le maire, mardi matin. La mairie a cependant promis qu’elle allait « essayer d’avancer aussi vite que possible sur certains points » pour répondre aux préconisations demandées.

Jean-Baptiste François (avec AFP)

Source : La Croix

 

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