jeudi, 10 mars 2016
Agressions de migrants : nouveau coup de filet à Calais mercredi
Milices civiles armées, agressions racistes, ratonnades.
Depuis de nombreux mois les exilés sont victimes d’agressions à Calais, des agressions parfois très violentes. La police enquête. Et depuis un mois, les interpellations et les mises en examen pour agressions de migrants se succèdent. Mercedi, « plusieurs personnes ont été interpellées à Calais, l’enquête porte sur des agressions de migrants », confirme la Police judiciaire de Lille qui est saisie de l’affaire, avant d’ajouter qu’en fin de journée hier que « les gardes à vue étaient toujours en cours ». Ces interpellations pourraient concerner des agressions datant de plusieurs semaines et lors desquelles des exilés auraient aussi été victimes de vol, comme cela a été le cas le 21 janvier pour un migrant de 15 ans passé à tabac, insulté et dont des affaires personnelles lui ont été dérobées.
Onze interpellations en février
Depuis plusieurs mois, le centre d’information juridique de l’Appel de Calais ainsi que Médecins du monde ont recueillis de nombreux témoignages d’exilés victimes « d’agressions fascistes ou de milices civiles, qui ressemblent à des policiers et qui sortent de véhicules banalisés ; ceux-là ont un mode opératoire bien spécifique », indique Marianne Humbersot du centre juridique. De nombreuses plaintes ont été déposées.
Le 22 février, quatre personnes ont été interpellées pour des agressions de mai et juin 2015 : trois hommes originaires de Oye-Plage et Grand-Fort-Philippe et une Marckoise, tous mis en examen par le parquet de Boulogne. Dix jours avant, sept hommes, dont certains très proches de mouvances racistes et de groupuscules d’extrême droite, ont été interpellés en flagrant délit à Loon-Plage, mis en examen et écroués. Tous ont fait des demandes de remise en liberté. L’un a vu sa demande refusée, deux ont été acceptées.
« L’information judiciaire suit son cours, explique le procureur de Dunkerque, rappelant que les mis en cause de Loon-Plage « ont des déclarations qui divergent, notamment sur leurs rôles ». Les autres demandes de remises en liberté devraient avoir lieu dans les deux semaines.
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