jeudi, 10 mars 2016
Partez en Syrie, les filles. Et surtout, restez-y !
A-t-on le droit de le dire ? Marre de ces « alertes disparitions inquiétantes » quand deux midinettes en mal de psy veulent partir en Syrie. Ras le bol de les voir envahir les bulletins d’infos pendant deux jours. Et maintenant, « les recruteurs » ! Ça claque comme un titre de film de Belmondo.
Deux jours de désinformation continue. On parle de radicalisation, sans oser dire plus. Parlerait-on « d’intégristes », on comprendrait que l’on est dans le domaine religieux, mais le mot est réservé à…
Les journalistes les plus dhimmitisés usent de l’adjectif « radicalisé » pour dédramatiser ; comme on dirait « Elle est en cinquième », « Elle est membre d’une assoc' ».
Ou bien, l’on prend l’air savant de ceux qui font mine de comprendre la gravité de la situation. Le diagnostic tombe, inéluctable. Manque plus que le toubib ôtant son masque en sortant de salle d’op : « Elle a été radicalisée ! » Comprenez atteinte d’une affection nuisant à leur santé. Contaminée par quelque bacille microbien ou un virus dont on ne réchappe pas. « Vous comprenez, ce n’est pas de sa faute. On n’y peut rien. » À son insu, la radicalisation, ou par hasard ? Oh, le méchant hasard ! Il est barbu ?
De quelle radicalisation s’agit-il ? Ça, on le tait. L’emploi de verbes qui ne sont pas d’action, par tous les médias, est une soumission journalistique telle que Houellebecq la décrit.
Les parents faussement perplexes comme tous – absolument tous – les parents de terroristes islamiques de dire : « Je ne comprends pas ! Ma fille est une brave petite. Elle n’a pas pu faire ça ! Elle a été prise dans un engrenage. » Hélicoïdale ou droite, la denture, Madame ? Serait-ce qu’un organe mécanique est cause de cette prise ? Aussitôt, les cellules de décontamination de niveau 4 se mettent en place : Attention, alerte radicalisation ! Une jeune fille risque de… risque de quoi, au fait ?
Le labo de campagne est monté, les journalistes ci-dessus cités entretiennent le suspense ! « Va-t-on les retrouver ? On les a vues ici ou là. Ah non, soyons prudents… On les aurait vues. Sous toute réserve. » Nous n’en savons pas plus. D’ailleurs, on ne sait rien. On ne sait pas si la fugue et l’envie de faire parler d’elles étaient les motifs de leur quasi-disparition ou si M. Ayrault va devoir rançon payer. Pensez donc, Madame Michu ! On ne peut pas les laisser faire cela. Alors que l’on vient de fêter la Journée de la femme.
Marre de ces « Ouf ! » de soulagement quand elles sont retrouvées. Heureusement, les cellules de déradicalisation sont activées. On évite que la contamination se propage. Comme la peste ou le typhus ? Par voie aérienne – Turkish Airlines – ou par contact et voie sexuelle ? Ah tiens ! Aurait-on droit de dire que l’endoctrinement subi serait une source pestilentielle ? Va-t-on les mettre en quarantaine et passer à l’insecticide les mosquées de Haute-Savoie ou de Sevran ?
Chers amis « radicalisé(e)s », je ne me battrai pas pour votre cause, mais si votre désir est de retourner vers un ensauvagement bestial d’avant l’Homo sapiens je me battrai pour que l’on vous laisse tenter vos choix, à vos risques et périls. C’est cela, le respect de votre dignité. Laisser aux hommes la liberté ! Laisser à chacun de choisir sa cause, de s’y donner…
Et d’y rester, sans espoir de retour.
Bertrand du Boullay
16:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.