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dimanche, 20 mars 2016

AMIENS Le meurtrier de leur fille devait être en prison, ils attaquent l’État

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Wahid Khalifi faisait l’objet d’un mandat d’arrêt quand il a tué Nino, une étudiante géorgienne, en 2009, à Amiens. L’État est en faute selon les proches de la victime.

Nino Tsetskhladze, 24 ans, a eu la malchance de tomber sur ce voisin, quand elle est venue faire ses études en France et qu’elle a loué cette chambre d’un foyer pour jeunes travailleurs, au 61 boulevard du Cange à Amiens. Elle y est morte. Le corps de la jeune femme a été retrouvé le 10 novembre 2009. Il était sur son lit. Un sac-poubelle avait été placé sur sa tête, entouré de gros scotch. L’étudiante a été étouffée.

Le voisin est rapidement suspecté. Wahid Khalifi, délinquant notoire, est interpellé trois jours plus tard. Il était parti se réfugier chez un demi-frère à Boulogne-sur-Mer. Jugé devant la cour d’assises de la Somme en avril 2012, l’Amiénois de 30 ans s’était montré arrogant, voire agressif. Il a soutenu que la mort était accidentelle. Il expliquait qu’une dispute avait éclaté, qu’il avait donné une gifle à Nino, laquelle était tombée, se cognant la tête contre un radiateur. Personne n’a cru en sa version. L’accusé a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Cette peine a été confirmée en appel l’année suivante devant les assises de l’Oise.

Il venait d’être condamné à quatre ans de prison

Quatre ans plus tard, l’affaire n’est pas close. Car la famille de la victime entend bien faire condamner l’État français. Elle s’est adjoint les services du cabinet d’avocats Delarue-Varela-Marras pour saisir le tribunal de grande instance de Paris. Ce qui vient d’être fait.

Wahid Khalifi n’aurait pas dû être en liberté au moment du meurtre, mais derrière les barreaux. L’homme, qui avait déjà plus de 20 condamnations à son casier judiciaire, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt lancé le 23 octobre 2009, soit une vingtaine de jours avant l’homicide. Ce jour-là, les juges du tribunal de Rouen l’avaient condamné à quatre ans de prison pour des faits d’agression sexuelle sur un codétenu.

Pour Me Giuseppina Marras, avocate de la famille, il y avait urgence à interpeller l’Amiénois car «  son comportement dangereux était parfaitement connu  ». L’avocate note, en outre, que les autorités n’auraient eu aucune difficulté à retrouver l’homme recherché. Selon elle, «  son domicile était parfaitement connu  » le jour du jugement du 23 octobre 2009. Et pour cause : l’homme était sous contrôle judiciaire. Me Marras insiste aussi sur le fait que les «  autorités disposaient d’un signalement très précis  » de Khalifi, notamment le type et l’immatriculation de son véhicule.

Pour Me Giuseppina Marras, «  des recherches très simples auraient permis de procéder à son incarcération immédiate, et surtout d’éviter le décès dans des conditions tragiques de Nino Tsetskhladze  ». Donc selon elle, «  la faute lourde de l’État est parfaitement caractérisée  ».

La justice devrait examiner cette affaire d’ici le mois de septembre. La famille de Nino entend bien recevoir une indemnisation.

Source : Le courrier picard

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