mardi, 22 mars 2016
Salah Abdeslam : un barbare français
Monsieur Salah Abdeslam ne veut pas être extradé. Monsieur Salah Abdeslam veut porter plainte contre le procureur de Paris, François Molins, pour violation du secret de l’instruction.
Et ce n’est sans doute pas fini ! Il y a fort à parier, malheureusement, que ce n’est que le début d’une longue litanie qui va s’allonger chaque jour sous nos yeux ébahis : celle des revendications et complaintes de ce barbare, par la voix de son avocat belge Sven Mary, le nouveau Jacques Vergès des temps modernes, un « nouveau salaud lumineux » (comme il lui plaisait de se dépeindre lui-même). Car ne fallait-il pas être un peu « salaud » pour défendre Klaus Barbie, tout comme ne faut-il pas être un peu « salaud » pour défendre Salah Abdeslam ?
Il va user de tous les droits que nous octroyons aux citoyens de nos sociétés, nos sociétés avancées, pour retarder au maximum son jugement, sa peine, l’exécution, l’aménagement de sa peine, etc.
On sait tous qu’il encourt le maximum imaginable des peines possibles. Oui, mais quelle peine encourt-il, au juste, en France ? 30 ans, 30 ans plus 26 ans : à 56 ans, il est libre ! Et c’est dans le pire (ou le meilleur, selon le point de vue) des cas, s’il n’y a pas d’aménagement de peine d’ici là, et si on arrive à le juger et à le condamner. Il est permis de ne pas en être tout à fait sûr, à partir du moment où Sven Mary, sous les feux des projecteurs du monde entier, risque de se surpasser dans l’ignominie et nous dégoter des arguments de derrière les fagots, truffés de mauvaise foi, de perversité, mais aussi très imaginatifs, et qui feront peut-être mouche.
C’est un cas d’école : faire juger un barbare sans foi ni loi, qui appartient à une organisation autoproclamée sous forme d’État qui nous a déclaré la guerre en attaquant nos civils. Fait aggravant : ce barbare est français, un traître qui attaque des Français au nom d’une puissance étrangère rétrograde, archaïque, et coupable de crimes contre l’humanité ! Je ne sais pas quelle sera la qualification pénale des crimes qui seront retenus contre Salah Abdeslam, mais est-ce possible que notre justice le juge comme s’il ne s’agissait que d’une affaire de terrorisme comme les autres, un terroriste de plus ?
C’est prendre des gants avec un être abject. Est-ce vraiment ce que nous voulons, ce que nous devons faire ? Être poli, mettre des formes, agir avec diplomatie, avec tact, être prudent, modéré, se retenir… Est-ce bien l’attitude que nous devons avoir face à Salah Abdeslam ?
Les USA ont inventé « Guantánamo » et les dérives que l’on connaît pour se passer de la justice américaine, pointilleuse et tatillonne. Sans tomber dans cette erreur-là, je pense que la France doit trouver son « Guantánamo » à elle, sa technique imparable pour juger efficacement, rapidement et mettre hors d’état de nuire définitivement de tels êtres, sans leur laisser la possibilité de « l’ouvrir » à tout bout de champ et d’étaler leurs caprices à la une des journaux.
Le monde entier nous regarde, dont nos ennemis jurés, l’État islamique. Nous devons innover, réformer, créer, imaginer de nouvelles lois pénales pour prévenir et sanctionner l’innommable, nous doter d’un arsenal juridico-judiciaire qui fera référence pour les tribunaux du monde entier qui vont devoir juger à la fin de la guerre ces dizaines de milliers de combattants maudits, dont une partie va (heureusement) mourir au combat.
La France peut et doit relever le défi !
Emmanuelle Frankl
13:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
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