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mardi, 22 mars 2016

« Tous Unis Contre la Haine » : vous êtes sérieux, là ?

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Sous l’impulsion de Manuel Valls vient d’être lancée « une campagne choc » pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme : Tous Unis Contre la Haine.

Il s’agit de petites vidéos, diffusées sur les chaînes de télévision et mettant en scène – je reprends les mots du Figaro – « Ici, une tête de porc sur la grille d’une mosquée. Là un jeune Noir roué de coups. Là encore un tag “mort aux juifs” sur une porte de synagogue ».

En fond sonore, une conversation proférant des « préjugés » est interrompue par la « voix du bien » indignée – « vous êtes sérieux, là ? » – avant qu’en lettres blanches sur fond noir, telle une leçon de morale inscrite à la craie par un instituteur sentencieux, n’apparaisse la phrase « Le racisme, ça commence par des mots. Ça finit par des crachats, des coups, du sang. »

Quand on veut prendre les gens pour des abrutis, il faut essayer de le faire finement. Le gouvernement, cette fois, aurait-il eu la main un peu lourde ? Selon L’Express, les réactions sur Twitter sont « globalement très négatives. Beaucoup des internautes qui réagissent déplorent l’absence de référence au “racisme anti-blanc” et mettent en avant des vidéos, photos articles de presse évoquant l’agression de personnes blanches par des agresseurs non blancs. »

Et quand le gouvernement tente de se justifier, il s’enfonce : « Il n’a pas [cherché] à être exhaustif, mais à se concentrer sur les faits statistiquement les plus nombreux […] les agressions les plus fréquentes ! » Sur les réseaux sociaux, il lui pousse aussitôt nez rouge et bonnet à grelots multicolores. Son « Vous êtes sérieux, là ? » lui revient comme un boomerang dans les gencives.

Si l’on en croit les accents tour à tour très « Ouest parisien » ou « France profonde » de la voix off de ces vidéos, les actes d’antisémitisme et de racisme – si nombreux qu’ils ont justifié les 3 millions d’euros consacrés à cette campagne – seraient donc tous le fait de « souchiens », pour reprendre le néologisme flatteur de Houria Bouteldja.

Diable… « Des crachats, des coups, du sang », ce n’est pas rien ! De telles agressions sont sanctionnées par des peines lourdes. Ces faits divers devraient faire la une des journaux. Les Louis, Thomas, Paul, Alexandre devraient encombrer les tribunaux, surpeupler les prisons. Mais où sont donc ces délinquants si discrets ?

D’autres voyous, eux, le sont nettement moins : le démarrage de cette campagne au moment même où l’on vient d’arrêter le dernier de ces terroristes du 13 novembre qui entendaient tuer des « croisés » (selon le mot de la revendication) – et où l’on commémore le triste anniversaire du massacre de l’école Ozar-Hatorah – tombe bougrement mal. Du sang, il y en a eu, en effet, et même des assassinats en nombre « à raison de la religion ». Mais perpétrés par Salah et Mohammed, et certains autres de même confession. Pour ne parler que des cas extrêmes, car évidemment, avant la haine poussée à son paroxysme qui va jusqu’au crime, il y a d’autres niveaux de détestation induisant d’autres formes d’agressions.

Le gouvernement, qui entendait par cette campagne « provoquer une prise de conscience », a fait carton plein : nombre d’internautes ont pris conscience de la manip’, par trop grossière. À moins que les Français, mithridatisés, aient développé une immunité. Que ce genre de campagne soit comme un rappel de vaccin. Loin de les ébranler, tant de mauvaise foi les conforte. Et là, ils sont très, très sérieux.

Gabrielle Cluzel

Source : Boulevard Voltaire

 

 

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