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mercredi, 23 mars 2016

Tous unis contre l’antiracisme bas de plafond !

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Étrange gouvernement qui, prévenant, s’assoie au chevet de la République alitée et gratte ses plaies pour désigner l’emplacement des blessures. Sous couvert d’antiracisme bas de plafond a été lancée, ce dimanche, une campagne dénonçant la montée des actes antisémites et islamophobes.

Immédiatement, on s’insurge, on se déchire ! Si certains angoissent devant l’envolée des violences (vite, plus de sécurité, plus de multiculturalisme artificiel et de mixité d’apparat !), d’autres s’insurgent : et le racisme anti-blanc, pourtant fléau national ? Car, comme chacun sait, le musulman sort en meute à la nuit tombée, traquant le « babtou fragile » et bon chrétien, son ennemi héréditaire… mais de cela, évidemment pas un mot !

Au-delà des manipulations d’une opinion publique sur les nerfs, le plus triste est cette incapacité de l’État à se remettre en question. Racisme, oui, mais lequel ? Parlerons-nous de la discrimination à l’embauche, du contrôle au faciès, des clichés récurrent ou du traitement médiatique d’une France en incessante guerre civile ?

Quid, donc, de la violence symbolique ? Du paternalisme gérontologique ? De l’humiliante et pipée méritocratie ? Du mépris de classe ? Des trahisons d’État des politiques qui ne respectent pas leurs engagements ? Quid de la perte de nos valeurs (l’égalité des chances attend toujours ses parents à l’accueil et la liberté est un animal en voie de disparition) ? Un racisme structurel, fondamental, intégré dans les esprits, les raccourcis intellectuels et les réflexes de l’honnête citoyen : bien plus destructeur et sournois que les dramatiques mais anecdotiques agressions de rue pour de triviales questions de pigmentation. On ne s’étonnera plus, alors, de la montée des crispations ; cette société-là, personne ne s’y sent bien.

Étrange campagne, donc, stupide à première vue, tristement cynique à la seconde, parce qu’on ne combat pas le racisme en remuant la boue des faits divers ou en écorchant des caricatures d’intolérance dans lesquelles personne ne se retrouve. Combattre le racisme, c’est combattre l’essentialisation des hommes et l’idée de hiérarchie entre eux. Pour cela, notre seule arme se trouve inscrite au fronton des mairies : la liberté, l’égalité et la fraternité. Nous avons perdu le jour où l’on sacrifia les droits de l’homme sur l’autel de l’économie et notre universalisme – pourtant si français – à l’aveuglement des mythes nationaux.

Mais ainsi va l’air du temps. Si Internet démocratise la citoyenneté, le buzz et le viral sont les nouveaux chevaux de bataille du marketing populiste. Le structuralisme est mort, Zemmour a remplacé Bourdieu, honte à la sociologie, à l’analyse de fond, à la rigueur scientifique : c’est Valls qui l’a dit. Le temps est au bref, au choc, à l’efficace. Il ne faudrait tout de même pas que les Français commencent à penser la société en dehors du travail et de la patrie !

Théophile Robineau

Source : Boulevard Voltaire

 

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