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jeudi, 24 mars 2016

Bruxelles : déni du réel !

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Il faut militariser la société

Manuel Valls a le verbe haut. Immédiatement après l’attentat de Bruxelles, il a repris son antienne guerrière : « Nous sommes en guerre». Si nous sommes en guerre, il convient de dire contre qui et de décréter immédiatement la mobilisation générale.

Il convient effectivement de passer à la phase 2 du pseudo »état d’urgence » soit à la militarisation entière de la société. Est-ce le but poursuivi par tant d’excitation et de mise en scène officielle ? On s’attendrait effectivement au recours à l’armée mais on mobilise la gendarmerie et la police déjà en sous-effectif et sur les dents. Et puis, s’il y une cinquième colonne, pourquoi ne pas la désigner ouvertement et effectivement comme le suggère Marine le Pen et vider les caves? Qu’attend-on une fois de plus pour descendre dans les quartiers où l’o sait très bien que s’y logent des armes?

On s’étonne une fois de plus du carnage mais ce nouveau massacre de Bruxelles, avec encore des actions terroristes coordonnées, des bombes à fort potentiel ressemble fort à la poursuite là encore d’un plan bien précis et militarisé.

Alors continuons de jouer les trouble-fête et demandons-nous comment ce plan coordonné est dirigé ? Les médias »officiels », ceux qu’imposent maintenant la déséducation nationale ont avancé, immédiatement après les attentats, l’hypothèse d’une « riposte » de Daesh à la capture de Salah Abdeslam. Logique, tout citoyen dans la logique de guerre dans laquelle on l’a installé depuis des mois réagira de la même façon en se croyant bonexpert sauf que Daesh ne communique plus sur Salah depuis belle lurette et qu’elle considère Salah comme un »lâcheur » depuis novembre dernier. L’État islamique n’a, à aucun moment, fait référence à Abdeslam dans sa propagande post-attentats, là où les autres terroristes impliqués le 13 novembre (et morts en martyrs) ont eu droit à plusieurs éloges appuyés, que ce soit dans les magazines ou les vidéos des branches médiatiques de l’organisation. Se venger de Salah, certainement pas. Salah n’était qu’un voyou manipulé et même pas capable de mourir en martyr.

Les bombes de Bruxelles sont alors replacées dans une longue suite : les attentats de Paris en 2015 ( Charlie Hebdo et le Bataclan) mais aussi ceux d’Ankara et pourquoi pas d’Afrique (tout récemment Côte d’Ivoire et du Mali). Certes, à chaque fois, ces attentats visent des Européens et cela ne peut être un hasard. Or, chacun sait tout de même que Daesh n’a été en Syrie qu’un bras armé des puissances occidentales, un instrument. L’opération »nid de frelons » a si bien fonctionné en Irak et en Syrie qu’on peut aussi très bien vouloir l’exporter en Europe ? Or, du point de vue des puissants, que faut-il faire en effet de l’Europe dans les mois qui suivent ? Signer le Tafta en ce qui concerne le volet économique et ensuite la pousser toute entière à la guerre afin de lui passer en quelque sorte la muselière de force.

Avant les attentats, il y a quelques jours, un Alain Juppé irresponsable déclarait : « Il ne faut pas succomber à ce fantasme que nous serions submergés par un flot de migrants ». Cas typique : depuis trente ans, la classe politique française et belge n’a jamais voulu comprendre la montée de l’islam radical, l’a même délibérément ignorée pour cause d’électoralisme et de « politiquement correct ».

Elle n’a surtout pas réfléchi un instant au dévoiement de sa politique internationale la croyant toute entière prisonnière du « There Is no alternative », pire que le laisser-faire, le fameux »on ne peut rien faire » qui a fini par résonner dans toutes les administrations françaises. En France comme en Belgique, on a laissé dans les communes de banlieues se développer un radicalisme djihadiste depuis des années, au point que les socialistes tout comme des gens de droite comme Alain Juppé ont financé ouvertement des mosquées susceptibles de radicalisation.

Un responsable français de la lutte antiterroriste vient de confier à l’AFP : « 2015 a été difficile, je crains que 2016 ne soit terrible ». Sur son écran de télévision, dans son bureau, les images d’une bouche de métro fumante, de l’aéroport dévasté de Bruxelles, siège de l’Union européenne et de l’Otan, il continue : « En France, mais aussi en Europe, il y a du souci à se faire. Nous allons subir une vague de terrorisme très puissante, qu’on ne pourra enrayer que partiellement. On attrapera certaines équipes, il n’y a jamais eu autant d’arrestations, mais on ne pourra pas les avoir tous. C’est impossible. Nous sommes submergés ».

En matière de politique intérieure, qu’elle soit d’ailleurs sécuritaire ou économique, cela fait des décennies qu’ainsi toute la classe politique française, celle qui se présentera aux élections de 2017 s’est installée dans le déni du réel. Peut-on souhaiter que ces politiques de la forfaiture et de la trahison s’en tirent finalement à si bon compte dans une énième élection par défaut ?

Force est de regarder plus loin

Immédiatement après les attentats de Bruxelles, le site de l’Otan publiait une étrange note appelant à l’invasion immédiate de la Syrie. L’Otan y propose une invasion terrestre massive de la Syrie. Une recommandation est mise sur la table : » assembler une coalition dirigée par les Américains, composée d’une force solide européenne et régionale qui entrerait en Syrie pour en finir avec l’État Islamique » et nous lisons plus loin : » Anéantir l’EI en Syrie peut atténuer la crise migratoire et hâter la disparition de cette bande meurtrière en Irak ». Le message est retors puisqu’il enjoint finalement l’Europe à s’engager plus, disons pour être plus clair, il est une sorte d’appel américain à voir l’Europe déjà exsangue économiquement faire le boulot (éliminer Assad) à leur place, puisque pour l’instant, les États-Unis sont paralysés par les élections même si Trump comme Clinton, les deux compères des néoconservateurs seront prêts, n’en doutons pas un instant, à la fin de l’année à y aller seuls.

Les attentats à Bruxelles serviront donc sans aucun doute possible volontairement ou involontairement à mobiliser davantage les forces européennes en Syrie ou restera-t-il alors à provoquer sur le sol américain une attaque de l’EI, de type parisienne ou bruxelloise pour envoyer toute la cavalerie des GI et des Forces américaines présentes actuellement sur les ponts de la flotte US, toute une armada en Méditerranée puisqu’on sait d’avance qu’en cas d’attaque majeure aux Etats-Unis, le gouvernement américain quel qu’il soit aura carte blanche pour engager les combats en Syrie comme il l’a fait dans le passé en Irak, en Afghanistan, au Vietnam sans aller même jusqu’à remonter à Pearl Harbour.

Mais n’oublions pas que pour la Russie comme pour la Chine, l’invasion de la Syrie est non négociable à moins que… à moins que la Russie ait lâché la Syrie pour conserver l’Ukraine…

Michel Lhomme

Source : Metamag

 

 

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