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jeudi, 24 mars 2016

État islamique : contre sa guerre, notre guerre !

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La France est en guerre, l’Europe est en guerre, contre un ennemi qui s’est lui-même érigé au rang d’« État ».

Cette guerre qu’il nous a déclarée sans préavis et déclaration formelle est totalement asymétrique, mais c’est nous qui sommes faibles. Car en dépit de manœuvres et frappes conventionnelles sur son territoire, une certaine pusillanimité née d’un défaut de volonté internationale forte et visible ne dissuade pas l’adversaire. L’ONU, garante de la paix mondiale est demeurée en retrait, après une résolution plutôt retorse prise en novembre 2015 qui reconnaissait cependant Daech « comme une menace mondiale d’une gravité sans précédent ».

À défaut de combattre efficacement ses soldats infiltrés sur notre sol – ce que les événements démontrent hélas -, il faut donc casser brutalement la dynamique de l’horreur en traitant l’ennemi au cœur pour détruire ses structures de fonctionnement et ses capacités économiques et logistiques. J’ai déjà dans ces lignes, à deux reprises – en février et août 2015 -, évoqué l’usage de l’arme nucléaire pour résoudre un conflit condamné à s’enliser. La coïncidence étrange du drame bruxellois et d’une émission de télévision sur France 5, le soir même – dont le sujet était précisément « L’arme nucléaire, contre quelles menaces modernes ? » – remet opportunément un sujet tabou à l’ordre du jour.

Le pouvoir de notre force de dissuasion, rappelé par les intervenants, est de protéger les « intérêts vitaux » de la nation contre un État hostile. La sécurité des citoyens qui constitue la charge première et exigeante du président de la République ne constitue-t-elle pas, dans les circonstances actuelles, un intérêt vital aux yeux du Président, seul et ultime arbitre de la réponse ?

Les mêmes intervenants, généraux d’active ou en réserve, ont bien rappelé les conditions d’un usage gradué de la dissuasion. Entre les publications et gesticulations pour montrer au monde notre capacité et l’attaque directe d’un ou plusieurs objectifs, un stade intermédiaire est un feu nucléaire avec préavis, comme « ultime avertissement » de notre détermination. Face à l’« État islamique », une telle semonce pourrait entraîner une réaction selon deux hypothèses. La première serait l’évacuation préalable de la zone visée, la seconde (beaucoup plus probable) la contre-dissuasion en constituant un bouclier humain avec les civils contraints de demeurer sur place. Ces candidats à la mort savent que la psychologie et la morale occidentales sont le plus efficace obstacle à cette option brutale. Leur démontrer le contraire serait un revers déterminant !

L’opinion internationale nous condamnerait ? L’opinion prend-elle sa part de victimes passées et futures ? Les morts européens auraient-ils moins de valeur que les populations laissées sur place par les innombrables exilés partis chercher refuge en terre plus hospitalière ?

Que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une attitude ferme en démontrant qu’il n’est pas qu’un épouvantail inerte à la guerre. Qu’il ose donner le visa pour l’arme ultime, dont on clame qu’elle a préservé la paix durant des décennies…

Henri Gizardin

Source : Boulevard Voltaire

 

 

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