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samedi, 26 mars 2016

Bernard Cazeneuve le révèle : Reda Kriket préparait un attentat. Sans blague ?

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« Au lendemain de l’interpellation de Reda Kriket à Boulogne-Billancourt, le conseiller municipal LR de Courbevoie évoque sa relation avec le terroriste présumé : “Nous étions ensemble à l’école et rien ne laissait présager sa radicalisation. Il était très gentil et aimable”, a déclaré Arash Derambarsh sur i>Télé. »

Voilà ce qu’on peut lire vendredi sur le site de la chaîne en question à propos de l’arrestation, jeudi soir, du dénommé Kriket, et de la perquisition qui s’en est suivie à son domicile d’Argenteuil. C’est l’illustration même de la maladie qui nous ronge : sous prétexte d’« information en continu », on emplit des heures d’antenne de propos parfaitement insignifiants, quand ils ne sont pas carrément, comme ici, d’une stupidité confondante.

Le pire est que les politiques n’y échappent pas. Ainsi, quand Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, nous annonce gravement que « l’homme interpellé est suspecté d’être impliqué dans un projet d’attentat en France », on a juste envie de lui répondre : sans blague ?

Qui cela peut-il étonner, en effet, sachant que Reda Kriket faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 4 mars 2014, ce qui ne l’avait pas empêché de regagner la France après son fructueux séjour en Syrie. Par où ? Comment ? Entre les mailles de quel filet distendu ? Mystère. Naviguant gentiment entre la Belgique et la France, il faisait pourtant l’objet d’une condamnation à dix ans de prison depuis juillet 2015. Et pas pour avoir vendu du whisky frelaté, non, pour « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Il est avéré que « le Français » (son surnom) était le financier du réseau Zerkani – la plus grosse filière belge de recrutement de djihadistes -, qu’il arrosait de ses largesses, c’est-à-dire de ses larcins. L’un des membres du groupe a, en effet, révélé que Kriket « est un braqueur qui pratique la ghanima ». On apprend ainsi qu’il aurait « versé 12.000 euros à un aspirant au départ en Syrie pour financer son voyage ainsi que celui de sa femme. Des bijoux volés avaient également été retrouvés lors des perquisitions à son appartement ».

Enfin, ce qu’on a trouvé vendredi dans sa planque d’Argenteuil, à savoir plusieurs fusils d’assaut dont des kalachnikov et des explosifs parmi lesquels une petite quantité de TATP (le fameux peroxyde d’acétone appelé « mère de Satan »), ce n’était pas le matériel d’un jeune auto-entrepreneur entreprenant.

Tout comme Reda Kriket à Argenteuil, la bande des Buttes-Chaumont à laquelle appartenaient les frères Kouachi a usé ses fonds de culotte à l’école communale. À 6 ans, et même à 10, rien non plus « ne laissait présager [leur] radicalisation ». Mais je peux en témoigner, l’école communale les a laissés (incités à ?) devenir les délinquants qu’ils furent avant de basculer dans le terrorisme, parce que, quoi qu’ils fassent, la culture de l’excuse a prévalu en tout et pour tout.

Marie Delarue

Source : Boulevard Voltaire

 

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