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samedi, 26 mars 2016

Immigration clandestine : Plus de 15.000 Algériens arrêtés en 2015

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Le nombre de migrants clandestins algériens arrêtés aux frontières de l'Union Européenne durant l'année 2015 s'établit à 15.587. C'est ce que vient de révéler l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'U.E. (Frontex), dans son rapport sur les mouvements migratoires de l'année 2015.

Cet organisme européen, chargé de la coordination des activités des garde-frontières dans le maintien de la sécurité des frontières de l’U.E. présidé par Fabrice Leggeri, fait état d’une augmentation de 17%, par rapport à l’année 2014, du nombre d’Algériens ayant tenté l’aventure européenne à partir des pays qui ne font partie de l’Union Européenne.

Avec un tel flux de jeunes Algériens se rendant clandestinement jusqu’aux portes de l’Europe et se faisant arrêter, l’Algérie se place à la 10ème position des pays « émetteurs » de migrants arrêtés. A ces cas de jeunes arrêtés, s’ajoutent naturellement le nombre de personnes qui ont réussi à s’infiltrer dans les pays relevant du territoire de l’Union Européenne.

La répartition des arrestations effectuées pendant l’année 2015, selon le rapport de Frontex, se présente comme suit : du premier au quatrième trimestre de l’année, le nombre de personnes arrêtées est respectivement de 3.564, 3.999, 3.726 et 4.298. Ces jeunes Algériens arrêtés aux frontières de l’U.E. ont, dans plupart des cas, fait l’objet de décisions d’expulsion. Le nombre de ces expulsions est évalué à 6.830 pour l’année 2015. La procédure de reconduite aux frontières a concerné quelque 2.232 personnes.

Laurent Chalard, géographe-consultant, membre du think tank European Centre for International Affairs, explique, dans un entretien au site atlantico.fr, que, après l’immigration clandestine des Algériens, charriée par la forte immigration légale (visites familiales, études dans les pays européens), les Algériens sont aussi touchés par la vague d’immigration illégale qui utilise la mer Méditerranée. Ils tentent l’aventure européenne par « l’Italie, par l’intermédiaire de l’île de Lampedusa, accessible depuis la Tunisie, pays voisin de l’Algérie, ou la Libye. Mais ces derniers temps, comme pour d’autres nationalités, de plus en plus de migrants choisissent d’emprunter la route balkanique. La quantification de cette nouvelle forme d’immigration est difficile, car les Algériens ont tout intérêt de mentir sur leur nationalité lorsqu’ils entrent en Europe».

Abordant la vague de l’immigration clandestine générée par les différents conflits au Moyen-Orient et, principalement, la guerre en Syrie, Laurent Chalard parle d’une « aubaine » exploitée aussi par les Algériens pour se rendre préférentiellement en Allemagne. « Comme pour d’autres pays, le discours d’Angela Merkel de l’été 2015 d’ouverture de l’Allemagne à tous les réfugiés syriens, a été perçu comme une aubaine inespérée par les candidats algériens à l’émigration, qui y ont vu l’occasion ou jamais de passer en Europe. En conséquence, un certain nombre de jeunes gens, qui ne seraient pas partis tout de suite, ont profité du contexte extrêmement favorable de la crise des migrants pour émigrer en Europe, puisqu’il s’agissait simplement de suivre le flot des migrants syriens, en se faisant passer pour l’un d’entre eux ».

Le revirement de l’Allemagne dans sa politique d’ouverture vers l’accueil de plus d’immigrés clandestins, après une saturation jugée « dangereuse », a aussi sonné le glas de la facilité qu’ont les Algériens à rentrer dans ce pays à partir des pays balkaniques ou de l’Europe centrale. Le gouvernement d’Angela Merkel a été amené à déclarer l’Algérie comme un pays « sûr », « démocratique » et « respectueux des droits de l’homme », afin de faciliter -par ce procédé de neutralisation des demandes d’asile- le renvoi des immigrés clandestins algériens vers leur pays. Cette situation a fait l’objet de discussions entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et la chancelière, Angela Merkel, lors de la visite de Sellal en Allemagne en janvier dernier.

A cette occasion, lors de la conférence de presse conjointe tenue à Berlin avec le Premier ministre algérien, le 12 janvier 2016, Angela Merkel a demandé à Sellal que « les ressortissants algériens déboutés du droit d’asile en Allemagne soient renvoyés plus rapidement qu’aujourd’hui dans leur pays ». Abdelmalek Sellal a tenu à « conseiller » les Allemands de s’assurer, avant de prendre toute mesure d’expulsion, qu’il s’agit bien…de ressortissants algériens.

Amar Naït Messaoud

Source : Impact24

 

 

 

 

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