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samedi, 26 mars 2016

La menace terroriste, d’une ampleur inégalée ? Sans blague !

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« La menace terroriste est d’une ampleur inégalée », a dit Manuel Valls mercredi matin sur France Inter. Aux yeux du citoyen français, belge ou européen, c’est la faillite de la politique sécuritaire de monsieur Valls, ministre de l’Intérieur puis Premier ministre, ou celle du ministre de l’Intérieur belge, qui semble d’une ampleur inégalée.

Les minutes de silence se suivent et se ressemblent, ici aux Invalides, là devant une salle de concert, là-bas devant les vestiges d’une rédaction, ou à l’entrée d’une école juive, un jour les couleurs françaises illuminant les bâtiments des édifices européens, le lendemain, les couleurs belges. Et demain, sans doute, les couleurs allemandes, néerlandaises, italiennes ou que sais-je.

Eh oui, monsieur Valls s’imagine que le citoyen français et européen n’avait pas remarqué l’ampleur inégalée de la menace. Ni de la faillite des politiques en la matière. Et monsieur Valls de nous annoncer sur un ton visionnaire de quel combat demain sera fait. Et il nous fait un dessin. Et, curieusement, beaucoup de ceux qui nommaient le péril aux quatre coins cardinaux du continent ces dernières années se retrouvaient – et se retrouvent encore – avec la justice de monsieur Valls et l’héritage Taubira aux fesses. 

« La guerre contre le terrorisme sera le combat de toute une génération », dit encore notre Premier ministre au micro de France Inter. Nous ignorons, à vrai dire, ce qu’il entend exactement par là : la lutte va-t-elle durer le temps de toute une génération ? Ou la lutte devra-t-elle impliquer l’intégralité des membres d’une même génération ? Ou peut-être les deux, à savoir l’ensemble d’une génération tout au long de sa durée de vie ? Notons, au passage, l’honnêteté du propos : il ne s’agit pas ici, comme pour le chômage, de lancer des promesses à la légère et de s’engager à inverser mordicus la courbe du terrorisme d’ici le 31 décembre. Non, la promesse du terrorisme « combat de toute une génération », ce sera l’héritage qu’ils nous légueront, lui et ses amis. 

Certes, le temps est loin où, pratiquant encore et toujours son métier d’homme de gauche, il crachait son venin en direction de la droite sur les bancs de l’Assemblée nationale, sur le thème du terrorisme. La gauche, en général, est bien plus hargneuse, malveillante, venimeuse que la droite. Phénomène que Malika Sorel a décrit dans son dernier ouvrage (Décomposition Française) : 

La gauche a longtemps été créditée d’une image d’ouverture, de liberté, alors qu’elle est fermée et sectaire. La droite, qui est moins sectaire que la gauche et nettement plus ouverte à la contestation de ses idées politiques, est créditée d’une image fermée et plutôt autoritaire.

Ainsi, en novembre 2012, avec la posture qu’on lui connaît, monsieur Valls donnait une leçon « d’unité nationale » en s’adressant ainsi à la droite sur les bancs de l’Assemblée : « Le retour du terrorisme dans ce pays, c’est vous ! » La classe politique perdait son temps à se balancer son fumier électoral à la figure plutôt que de chercher en urgence à travailler à contrer le terrorisme dans un esprit d’unité.

C’est aux spectateurs du Bataclan que l’on a ensuite présenté l’addition. Esprit d’unité qu’ils prétendent nous vendre aujourd’hui, en défilant de manière ridicule, séparés de la populace par une armée de gardes du corps, sur 50 mètres s’il vous plaît, à la mémoire de Charlie.

Nous, on veut bien, Monsieur Valls, pour ne plus vous contrarier, que le retour du terrorisme dans ce pays, ce soit la droite. Mais vous, au pouvoir, auriez dû alors l’en expulser ; au lieu de quoi vous nous dites ce matin qu’il y restera au moins le temps d’une génération : est-ce vraiment mieux ?

Silvio Molenaar

Source : Boulevard Voltaire

 

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