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mercredi, 30 mars 2016

Perpétuité réelle : et si on révolutionnait le Code pénal ?

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Le terroriste Abdeslam, 27 ans, risque la « perpétuité de 22 ans ». Si tout se passe bien pour lui, il sera libre à 49 ans, le bel âge pour reprendre des opérations, auréolé de la gloire de « l’ancien ». Ses victimes, elles, ont pris perpète sans aménagement de peine. On parle, aujourd’hui, de réinstaurer une « vraie » perpétuité.

Et si on voyait les choses autrement ?

Notre droit pénal est fondé sur le principe « tel crime, telle peine » : il liste les infractions, de la contravention au crime, et assortit chacune de sa « valeur » pénale. Exemple : le viol « simple » vaut 15 ans de réclusion. Le violeur de Bordeaux, surnommé « l’agresseur de collégiennes », un garçon de 25 ans, a été emprisonné, puis relâché il y a six mois : il vient tout juste de récidiver ; à sa sortie de prison, s’il est condamné au maximum et purge toute sa peine, il aura 40 ans et de la testostérone plein ses rêves. Il aura « payé sa dette envers la société ». Je plains ses futures victimes, celles qui auront le malheur de croiser sa libido débridée.

L’État se doit d’écarter de la société les individus dangereux : cet impératif fait partie de ses devoirs régaliens. En relâchant dans la nature un violeur de 40 ans, ou un terroriste de 49, l’État remplit-il son devoir ? Assure-t-il la sécurité des gens ?

Supposons, maintenant, que l’on fonde notre droit pénal sur un autre principe, un principe nouveau et révolutionnaire : « Tel criminel, telle peine. »

Alors, là, ça change tout. Le raisonnement serait : « Tel violeur ne doit pas être remis en circulation avant qu’il ait atteint l’âge de, disons, 70 ans », estimant qu’à cet âge, ses pulsions se seront largement calmées. « Tel terroriste restera à l’ombre tant que la justice pense qu’il pourrait être encore dangereux. » Les peines de prison ne dépendent plus, alors, de l’acte commis mais de l’âge et de la personnalité du criminel. Dans l’exemple ci-dessus, pour le même acte, un violeur de 60 ans serait condamné à 10 ans de prison alors que celui de 25 ans resterait 45 ans derrière les barreaux.

Injustice ? direz-vous. Quelle injustice ? Au nom de quoi le principe « tel crime, telle peine » serait-il plus juste ? Juste pour qui ? Pour les victimes encore vivantes, qui défilent derrière des banderoles « Plus jamais ça » ? Pour les futures proies du salopard relâché trop tôt au nom d’un principe qui n’assure en rien la sécurité des gens ? Si la prison ne sert pas à neutraliser les méchants et à sécuriser la vie des braves gens, à quoi sert-elle ?

Alors, éjectons de la société ces criminels aussi longtemps qu’ils restent dangereux : tel serait le postulat de départ du « nouveau droit pénal ».

J’entends déjà s’élever les torrents de protestations, comme à chaque fois qu’émerge une idée nouvelle. Est-ce une raison pour s’interdire d’y penser ? Est-ce trop demander à l’État, aux représentants du peuple et à tout un chacun d’y réfléchir ?

Source : Boulevard Voltaire

Yannik Chauvin

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