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vendredi, 01 avril 2016

Nucléaire et terrorisme: le cocktail explosif

Un sommet sur la sécurité nucléaire débute en ce moment à Washington. Il rassemble une cinquantaine de pays parmi lesquels la Belgique. Sa présence est plus qu’attendue une semaine après les attentats de Bruxelles et après un faisceau concordant d'informations sur un possible attentat terroriste nucléaire en Belgique.

Terrorisme et nucléaire: deux termes qui, mis ensemble, font froid dans le dos. Au lendemain des attentats de Paris, le 13 novembre 2015, ils semblent pourtant se conjuguer en Belgique. La police perquisitionne le domicile de l'un des " logisticiens " présumés de la cellule terroriste de Molenbeek. Elle retrouve une étrange vidéo montrant les allées et venues d'un haut responsable du centre d'étude nucléaire de Mol. Dans le monde nucléaire belge c'est la consternation. Car ce n'est pas le premier fait troublant qui touche ce monde très fermé.

En 2013 déjà, un ingénieur de Doel 4, l’un des réacteurs de la centrale nucléaire près d’Anvers, est licencié pour cause de radicalisme.

En août 2014, la turbine du réacteur de Doel 4 est sabotée. La vanne de décharge d'huile de graissage de la turbine est ouverte. En une demi-heure à peine, 65 000 litres d'huile s'écoulent tandis que la turbine tourne à sec. Les dégâts sont considérables mais la catastrophe est évitée de justesse L'enquête menée par le parquet fédéral piétine. En attendant, le sabotage impose à Electrabel et l’agence fédérale de contrôle nucléaire de prendre de nouvelles mesures au sein des centrales. Désormais, il est interdit de prendre son téléphone portable dans les zones techniques mais surtout les travailleurs doivent pénétrer obligatoirement à deux dans ces zones. C’est ce que l’AFCN prénomme la " politique des quatre yeux "

Quatre personnes interdites d'accès à Tihange

Le personnel des centrales nucléaires reste dans le viseur jusqu’à aujourd’hui. Au lendemain des attentats de Bruxelles du 22 mars, quatre personnes sont interdites d'accès à la centrale nucléaire de Tihange. A l'évidence, les autorités belges craignent l'infiltration de nos sites nucléaires. Et ce n'est pas leur seule crainte: quelques semaines avant les attentats, elles déploient 140 militaires autour de Doel , le centre de Mol, l'institut des radio-éléments à Fleurus et les centrales de Tihange. Mais pour Damien Ernst, professeur en électromécanique à l’Université de Liège, c'est insuffisant. Il faut aussi déployer des missiles sol-air comme le font déjà les américains et les français sur leurs sites nucléaires car une attaque aérienne est possible. Nos réacteurs ont beau avoir une double barrière de protection, elles ne résisteraient pas à l'impact d'un avion de ligne détourné.

La menace venue du ciel

La menace est déjà venue du ciel sous forme de drones. Sept centrales nucléaires françaises et une belge sont survolées à l'automne 2014. Pour Bruno Comby, expert indépendant français, ancien d’EDF, il s’agissait de repérage pour localiser les transformateurs des centrales nucléaires. Ceux-ci transforment l’électricité produite par la centrale pour l’injecter sur les lignes de haute tension. Détruire les transformateurs de plusieurs centrales nucléaires provoquerait, selon cet expert, un black out qui paralyserait l'Europe entière et son économie.

Bombes sales 

MaisD’autres avancent également le risque de fabrication de bombes sales avec des matériaux radioactifs. Autrement dit, les terroristes confectionneraient une bombe sale qui répandrait des substances radioactives au moyen d’un explosif classique.

Un risque suffisamment réel pour que 35 prix nobel décident de signer une lettre ouverte dans laquelle ils demandent de ne plus utiliser d'éléments hautement radioactifs dans la recherche scientifique et médicale.

Lucie Dendooven

Source : Rtbf.be

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