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vendredi, 01 avril 2016

Urbanisme : une mosquée risque de fermer

«C’est un problème de mosquée, alors tout de suite, ça devient sensible. Je vous le dis, ils sont tous de bonne foi. Il y a bien une infraction. Quoique… Mais il n’y a aucune intention frauduleuse », souligne le bâtonnier Louis-Alain Lemaire. Ponctuant une plaidoirie enflammée où il n’a eu de cesse de clamer devant le tribunal correctionnel d’Avignon que ses clients « ne sont pas des voyous ».

Hier, l’avocat a porté à la barre la parole de Brahim Bouharrada, 60 ans, président de l’Association de la renaissance culturelle sorguaise (ASCS) et de Jamel Moulouda, 43 ans, à la tête de l’association socioculturelle La Sérénité. Soupçonnés de toute une série d’infractions aux règles de l’urbanisme après avoir transformé un hangar et des bureaux en mosquée au 297 de l’avenue Blaise-Pascal, dans la zone du Fournalet à Sorgues.

Durant son réquisitoire, Bernard Marchal, procureur de la République, s’est concentré sur l’aspect juridique du dossier. « Il n’y a pas de permis ». Le magistrat a sollicité 100 euros d’amende par mètre carré illégal, la démolition d’une caisse de camion posée sur le terrain, la mise en conformité de la clôture et que les lieux soit restitués en l’état.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 27 avril.

« Le maire nous a dit que l’on pouvait acheter »

Les deux associations ont acquis le bâtiment le 5 août 2014. Payés cash 350000 euros grâce aux dons de fidèles.

Une fois les clés en main, les bénévoles ont retroussé leurs manches et commencé des travaux d’aménagement. Coups de truelles et de pinceaux, tapis… Le rez-de-chaussée devient un espace de prière. L’étage est divisé en cinq salles de classe. Tous les week-ends, près de 200 élèves y suivent des cours de religion et de soutien scolaire.

« Le maire nous a dit que l’on pouvait acheter et qu’il verrait ensuite pour modifier le PLU (plan local d’urbanisme). On lui faisait confiance », déplore Brahim Bouharrada. Mais l’appareil administratif se met en route. Les PV s’accumulent. Et le 11 février 2015, le couperet tombe. La demande de travaux pour transformer le hangar en un établissement recevant du public est refusée. Idem pour le permis de construire cinq jours plus tard.

« Il n’y a aucun doute. L’infraction est constituée. On a voulu forcer la main », pointe Me Frédéric Guittard, au nom de la mairie. Et de son premier magistrat Thierry Lagneau que les membres de l’association n’ont pas épargné. Persuadés qu’ils ont été les victimes d’un jeu politique.

Depuis des années, les fidèles des deux associations prient dans un appartement mis à disposition par la mairie dans la cité des Griffons. Trop petit, certains d’entre eux sont obligés de le faire dans la rue.

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