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dimanche, 03 avril 2016

Le hamster : la dernière arme fatale contre la déradicalisation

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Ils ont la haine de l’Occident, vomissent les mécréants ; ils rêvent, quand ils ne s’y sont pas déjà entraînés, de mettre en pratique « tout ce que les universités théologiques enseignent », à savoir « le droit canon appliqué par Daech », comme l’avouait Tareq Oubrou, le 6 novembre 2015 en réponse à Jean-Jacques Bourdin lui demandant si le terrorisme avait quelque chose à voir avec l’islam ; ils sont à des années-lumière de l’angélisme des enfants de chœur; ils espèrent mourir en martyr en tuant le plus de « kouffars » possible. Ce sont les prisonniers radicalisés. Et quelles sont les idées de l’État pour les déradicaliser ?

Les détenus ont été invités à caresser… un hamster ! C’est ce qu’on lit dans le dernier numéro du Canard enchaîné. Mais attention, il faut en même temps le regarder dans les yeux. Qui ça ? Le hamster, pas le canard… Sinon, le but recherché risque de ne pas fonctionner ? Combien de fois par jour, pendant combien de temps ? À la prison, gageons qu’il n’y a pas que les matons qui se tapent sur le bidon. En attendant, Jean-François Forget, un responsable syndical, tempête. Le hamster déradicalisant, faudrait pas prendre les gens pour des c… ! D’ailleurs, stoppée net, l’expérience mamours au hamster. Il a dû mourir d’un trop-plein de caresses. C’est que c’est fragile, ces petites bêtes-là…

Pas banal, non plus : une jeune femme, très inspirée, a proposé aux djihadistes « un travail photographique sur le corps pour [qu’ils] entament une réflexion sur eux-mêmes ». M’aimé-je un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ? Expérience d’enfer, pour des types qui n’ont qu’une envie : réduire le corps des autres à néant. « On est assez paumé et on navigue à vue », déclare un cadre pénitentiaire. Tu m’étonnes ! D’ailleurs, stoppée net aussi, la séance photo. Un plan de lutte antiterroriste (PLAT) qui prête à la rigolade et tombe, comme son nom l’indique, ça la fiche un peu mal…

Disons-le tout net : déradicaliser, on ne sait pas faire. Parce que les multiples acteurs travaillant dans ce secteur veulent à tout prix utiliser des méthodes complètement inadaptées à l’état d’esprit d’un criminel ou d’un criminel en puissance. Ils s’obstinent à vouloir traiter ces individus sous emprise idéologique comme si leurs désirs relevaient d’une simple passade. Ils les traitent comme eux-mêmes aimeraient l’être dans leur situation. Le problème ? Ils projettent leurs propres émotions au lieu de faire preuve d’empathie. Pire : « Il ne sert à rien d’être normatif avec ce genre de public (sic !). On n’essaie pas de leur fournir une bonne version de l’islam ou de la République », l’expliquait, à Libération, en janvier 2015, le secrétaire de l’Association dialogues citoyens. « Ils ont le droit de penser ce qu’ils pensent […] », dit une autre. Le plus drôle ? « Le problème, c’est que les personne radicalisées ne font confiance ni aux agents de l’Etat, ni aux représentants de l’islam », déclare un universitaire dans Le Canard enchaîné précité. Alors, pensez, à un hamster…

Mais en dépit de toutes les délirantes et dispendieuses expériences constatées et la quasi-nullité de leurs effets, une autre « médiation animale » sera mise en place. Avec quoi, cette fois ? On est pressé de le savoir. Après le hamster, un cochon d’Inde, peut-être…

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

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