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mardi, 05 avril 2016

Immigration / L’accord avec la Turquie prend l’eau

Chaos logistique, organisation bâclée, incertitude quant au sort des clandestins, l’accord entre Bruxelles et Ankara prévoyant le retour des clandestins arrivés en Grèce vers la Turquie prend effet ce lundi. Alexandre Rivet.


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La Bérézina migratoire continue sur les cotes européennes. L’accord signé entre l’Union Européenne et la Turquie le 18 mars dernier pour gérer le flux de clandestins prend effet ce lundi. Problème, cet accord annoncé comme une solution aux vagues migratoires qui s’abattent sur l’Europe s’avère un chaos logistique. Sur 4 000 personnels mobilisés en Grèce, on devrait compter 1 500 fonctionnaires grecs et 2 500 autres venus des pays de l’UE. Seuls 200 seraient déjà arrivés en terre Hellène selon un porte parole du gouvernement grec.
Lundi matin, un premier ferry chargé de 750 clandestins renvoyés de Grèce est arrivé dans le port turc de Dikili. Une fois sur place, les clandestins sont enregistrés et acheminés vers des camps. Des camps dont la localisation et le statut demeurent inconnus. 2 autres ferries partis de Grèce ont suivi le chemin de la Turquie dans la journée. Des ONG comme Amnesty International s’inquiètent et craignent que de nombreux migrants, notamment Syriens, soient expulsés. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides, l’OFPRA, va de son coté mobiliser du personnel en Grèce pour “relocaliser des réfugiés…”, c’est-à-dire tenter de les imposer aux pays européens. L’accord, s’il pose de sérieux problèmes logistiques, pèche aussi par l’absurdité de la démarche.
En effet, le plan prévoit que, pour chaque Syrien renvoyé de Grèce, un autre sera admis en UE dans la limite de 72 000 places. L’accord envisage le retour en Turquie des 6 000 clandestins arrivés en Grèce depuis le 20 mars, or en 2015, plus d’un million d’immigrés illégaux sont arrivés sur les îles grecques. Le plan arraché à Ankara au prix d’intenses négociations et de concessions, notamment sur l’adhésion de la Turquie à l’UE s’avère un leurre ou tout au moins un effet d’annonce. En France, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que la France vient de donner son accord à l’accueil de 81 Syriens réfugiés en Turquie avant d’ajouter que d’autres suivront dans les prochaines semaines.

Source : Lesobservateurs.ch

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