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jeudi, 07 avril 2016

Quel remède pour ces territoires perdus qui font le lit du banditisme… et du terrorisme ?

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À Marseille, les règlements de comptes se succèdent au rythme des rafales de kalachnikov. « 2016 part sous de mauvais auspices », déclare Brice Robin, le procureur de Marseille. Pour qui ? Après les revolvers calibre 38 d’avant-guerre et les pistolets 9 mm ou 11,43 d’après-guerre, place aux fusils d’assaut. Aux tirs ciblés, les truands des quartiers Nord préfèrent maintenant « l’arrosage systématique », et peu importe les victimes collatérales. Quand il s’agit du trafic de drogue et des millions d’euros qu’il génère, l’élimination de masse s’impose. Pas de sentiments. Pas de pitié.

Cependant, pour qui connaît l’histoire criminelle de la cité phocéenne, ces tueries entre bandes rivales ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont le résultat d’une ville laissée entre les mains du « milieu » depuis les années 1930, de politiques urbaines aléatoires, d’une police qui, déjà au début des années 1920, se plaignait de manquer d’effectifs et de moyens dans sa lutte contre le crime. À cela, il convient d’ajouter les comportements, au fil des années, d’élus, de fonctionnaires, d’entrepreneurs, etc., dont les rapports avec le milieu marseillais n’ont pas toujours été très clairs.

Mais ne nous y trompons pas, Marseille n’est que le symptôme révélateur d’une société en pleine dérive. Même si la poudre y parle moins souvent, nombreux sont les quartiers, en France – n’en déplaise à M. Juppé -, où les trafics prospèrent et dont les bandes ont pris le contrôle. Le problème, c’est que la police n’y entrant plus depuis longtemps en vertu du sacro-saint principe de la paix sociale, il est aujourd’hui impossible de mesurer l’effectivité du mal. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il est profond.

Une chose est toutefois certaine : des pans entiers du territoire échappent au contrôle de la République. Ils font le lit de la criminalité organisée mais aussi – l’actualité récente le prouve – du terrorisme. Prétendre le contraire relève ou du mensonge éhonté ou de l’incompétence crasse.

Alors quelles sont les solutions ? Envoyer l’armée dans ces quartiers, comme le suggèrent certains élus ? Pour quoi faire ? Avec quelles missions ? Comptent-ils que l’on reprenne le contrôle de nos villes les armes à la main ? Ce n’est pas sérieux.

Des moyens, il y en a. D’abord, dénoncer les narco-États – dont certains sont très proches de la France – et prendre à leur encontre des mesures draconiennes s’ils n’agissent pas pour éradiquer le phénomène. Ensuite, reprendre le contrôle de nos frontières dont on sait qu’elles sont devenues de véritables passoires pour les trafiquants en tous genres (drogue, armes, traite des femmes). Appliquer la loi française dans toute sa rigueur. Criminels et trafiquants doivent être écartés, pour longtemps, des endroits qu’ils gangrènent. Enfin, donner davantage de moyens aux services répressifs et à la justice. Mais dans ce pays où l’on sanctionne plus facilement le policier que le délinquant, qui aura le courage de prendre de telles mesures ?

Olivier Damien

Source : Boulevard Voltaire

 

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