"Le nombre de migrants potentiels en Libye est inquiétant. Cela signifie que nous devons être prêts à aider et montrer notre solidarité à Malte et à l'Italie s'ils le demandent", a déclaré M. Tusk devant le Parlement européen à Strasbourg (est de la France).
Selon lui, depuis le début de cette année, 20.000 migrants irréguliers sont arrivés en Europe par la "route méditerranéenne centrale". "Et le nombre augmente", a-t-il rappelé.
Parmi eux, il n'y a pas de Syriens, a souligné M. Tusk, mais des ressortissants de pays africains, tels que le Nigeria, la Somalie, la Gambie, la Guinée et la Côte d'Ivoire.
D'autres pays que la Grèce et la Bulgarie sont susceptibles d'attendre la coopération et la solidarité de l'UE, a ajouté M. Tusk, qui préside l'instance réunissant les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 Etats membres de l'UE.
Déplorant une action trop tardive de l'UE dans les Balkans -- dont la route migratoire est fermée depuis le début mars --, il a appelé à prendre les choses en main dès maintenant en Italie et à Malte.
Il a également remarqué que "les solutions appliquées dans les Balkans ne pourraient pas être tout simplement copiées" car "la Libye n'est pas la Turquie".
"C'est pour cela que notre coopération avec l'Italie et Malte aujourd'hui est la condition pour éviter ce scénario à l'avenir", a plaidé M. Tusk devant les eurodéputés.
Pour la seule journée de mardi, 2.154 migrants ont été secourus dans le canal de Sicile au cours de 17 opérations de sauvetage, s'ajoutant aux 1.850 recueillis la veille, selon les gardes-côtes italiens.
Ces traversées semblent confirmer les craintes de reprise d'arrivées massives vers les côtes italiennes.
Le ministère italien de l'Intérieur a enregistré 13.829 arrivées depuis janvier, 3.800 de plus qu'à la même période en 2015. Mais il est encore trop tôt pour savoir s'il s'agit d'une tendance réelle à la hausse ou juste d'une simple anticipation des grands départs démarrant d'habitude en avril.
Selon les derniers chiffres de l'ONU, ce sont 19.900 personnes qui sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l'année, et 153.000 en Grèce. Plus de 700 personnes sont mortes ou portées disparues dans cette période en Méditerranée.
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