samedi, 23 avril 2016
Une fille de l'imam rigoriste a fui la maison familiale
Elle a trouvé refuge dans un foyer. La famille des deux frères qui ont refusé de serrer la main de leur enseignante semble vivre repliée sur elle-même.
Le voile se lève peu à peu sur la famille des deux frères qui ont refusé de serrer la main de leur enseignante à l'école secondaire de Therwil (BL). La Basler Zeitung rapporte dans son édition du 22 avril qu'une des quatre filles a fui le domicile familial pour trouver refuge dans un foyer.
La jeune fille, encore mineure, est désormais suivie par l'Autorité de protection de l'enfant et de l'adulte, à l'abri des autres membres de sa famille et de son père, un imam qui dirige la prière du vendredi dans une mosquée de Bâle. Outre les deux frères de 14 et 15 ans, la famille se compose de quatre filles, dont les deux plus âgées, majeures, se trouveraient actuellement en Syrie.
Une famille peu intégrée
Le quotidien bâlois a recueilli des témoignages de voisins de la famille. La mère, complètement voilée, n'ouvrait jamais la porte en l'absence de son mari, raconte un concierge de l'immeuble à Ettingen où la famille a vécu dans un premier temps. Il s'étonne dans ces conditions que la famille cherche à obtenir la nationalité suisse puisque la mère n'est pas du tout intégrée.
Il soupçonne également les parents de tenir un double discours. «Au départ, il n'y avait que les adultes puis cinq enfants au moins sont venus pour habiter un trois pièces et demi. Ils affirmaient que leurs enfants les avaient rejoints depuis la Syrie mais ces derniers parlaient l'allemand mieux que leurs parents.»
Un voisin raconte également comment les deux plus jeunes filles de la famille retiraient leur voile et leur tenue islamiques dès qu'elles étaient hors de vue de leurs parents. Mais ceux-ci l'ont su et ont puni leurs filles en les laissant des heures sur le balcon. «Ensuite sont venues des femmes en burka qui leur ont hurlé dessus», raconte le voisin.
Le père interdit un camp d'école
Les autorités scolaires d'Oberwil, où étudiaient les deux filles mineures de la famille, ont souvent eu affaire au père. Ce dernier a obtenu une dispense de camp d'école pour sa fille qui devait plus tard quitter le domicile car elle devait suivre strictement le ramadan. Elle ne devait pas boire, ce qui a provoqué un malaise durant l'été 2015. Il s'en est suivi une incapacité de suivre l'école ainsi que le programme de préparation pour le camp.
Le corps enseignant a souligné que la jeune fille portait le voile islamique sans faire d'éclat mais qu'elle avait également du rouge à lèvres très voyant. Un professeur l'interprétait comme une protestation silencieuse contre l'obligation qu'elle avait de porter le hidjab et des vêtements islamiques.
L'école d'Oberwil soupçonne que les deux soeurs plus âgées ont été mariées de force en Syrie, le pays d'origine du père. Et c'est pour éviter ce destin que la jeune fille a décidé d'aller chercher du secours à Allschwil dans une institution qui protège les femmes.
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