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jeudi, 28 avril 2016

Heurts dans un camp de migrants en Grèce après des rapatriements

Des heurts entre migrants et policiers se sont produits mardi au centre de rétention de Moria 
sur l'île grecque de Lesbos, quelques heures après le rapatriement de réfugiés en Turquie à bord de ferries.  
    Les manifestants ont lancé des pierres lors des heurts avec les policiers, tandis que de la fumée s'élevait du centre, où le 
 pape François s'est rendu le 16 avril dernier.   
La tension qui montait dans le camp depuis plusieurs jours a débordé juste après une visite des ministres grec et néerlandais de l'Immigration. Selon un porte-parole de la police, le feu a été mis à des poubelles, tandis que les migrants "lançaient des pierres et des morceaux de métal sur la police". Auparavant, quelque 200 jeunes avaient brisé une cloison dans le camp. "Ils régissaient à leur conditions de détention et aux retours en Turquie", a déclaré le porte-parole de la police. Selon la police, huit mineurs ont été hospitalisés après avoir été légèrement blessés après des bagarres entre Pakistanais et Afghans. Depuis le 4 avril, un peu plus de 340 migrants ont été renvoyés en Turquie dans le cadre de l'accord conclu par l'Union européenne et Ankara le 20 mars dernier. Treize personnes ont été expulsées mardi de l'île grecque de Lesbos en direction de la ville turque de Dikili, cinq ont été acheminées par ferry de l'île de Chios vers la station balnéaire turque de Çeme et 31 de Kos, a déclaré la police. La plupart de ces migrants étaient de nationalité afghane. Aucun d'entre eux n'avait fait de demande d'asile en Grèce, a précisé un responsable gouvernemental à Athènes. L'accord intervenu entre Bruxelles et Ankara prévoit de renvoyer en Turquie tous les migrants, y compris syriens, en situation irrégulière qui sont arrivés après le 20 mars dans les îles grecques, et de procéder, pour chaque Syrien réadmis par la Turquie au départ des îles grecques, à la réinstallation d'un autre Syrien de Turquie dans un des Etats membres de l'UE. 300 MIGRANTS EN FRANCE

La Commission européenne a dit mardi avoir obtenu la garantie formelle des autorités turques qu'elles permettraient aux migrants renvoyés de Grèce de bénéficier des procédures d'asile turques, un point crucial qui était encore en suspens. La Turquie n'applique la Convention de Genève sur les réfugiés qu'aux Européens, accorde une protection limitée aux Syriens et ne prévoit aucune garantie légale pour les autres nationalités. Bruxelles fait pression sur la Turquie depuis le mois de mars pour qu'elle modifie ces dispositions, cela pour permettre à l'UE d'augmenter le nombre de migrants qu'elle renvoie, sans que cela viole le droit international. Le droit international bannit le refoulement de personnes vers un pays où leur vie ou leur sécurité est menacée. Selon les chiffres officiels, 4.313 réfugiés et migrants se trouvaient à Lesbos mardi. La grande majorité d'entre eux sont hébergés à Moria. Au total, environ 8.000 réfugiés et migrants se trouvent actuellement sur les îles grecques. Ils sont arrivés après la mise en oeuvre de l'accord UE-Turquie. Dans le cadre de cet accord, l'Office international pour les migrations (OIM) a annoncé mardi avoir facilité la relocalisation de 350 Syriens en provenance de Turquie dans plusieurs pays européens (Allemagne, Autriche et Danemark). Il espère en relocaliser 300 de plus cette semaine, pour la plupart en France. Les organisations de défense des droits de l'homme ont fait part de leurs préoccupation sur les conditions de rétention à Moria, qui accueille environ 3.000 personnes. "Les événements à Moria illustrent la frustration là-bas", a déclaré le directeur de l'International Rescue Committee (IRC) pour la Grèce, Panos Navrozidis. "Beaucoup de ces réfugiés sont détenus à Moria depuis plus d'un mois avec des services qui ne leur conviennent pas et très peu de réponses. Ils méritent mieux", a-t-il ajouté.
Karolina Tagaris  et Lefteris Papadimas 

Source : Boursorama




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