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jeudi, 28 avril 2016

Royaume-Uni: le Brexit pour limiter l'immigration

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A quelques semaines du référendum sur une éventuelle sortie de l'Union européenne, de nombreux habitants du Royaume-Uni penchent en faveur du Brexit das le but de limiter l'immigration. C'est notamment le cas des citoyens de la ville Peterborough, qui a enregistré entre 2001 et 2011 près de 25.000 nouveaux venus, majoritairement en provenance d'Europe de l'Est

Sortir de l'Union européenne pour arrêter le flot de migrants venus du continent: cet argument des pro-Brexit rencontre un écho très favorable dans les villes moyennes du Royaume-Uni comme Peterborough, où domine le ras-le-bol. "Nous ne pouvons plus faire face", affirme John Fovargue, un retraité de Peterborough, une cité de 180.000 habitants du centre de l'Angleterre réputée pour son euroscepticisme. La ville a pourtant une tradition d'accueil: depuis la Seconde Guerre mondiale, les immigrants italiens, irlandais ou du sous-continent indien s'y sont donné rendez-vous.

Mais ces dernières années, le nombre d'arrivées a battu des records. Entre 2001 et 2011, Peterborough a enregistré près de 25.000 nouveaux venus, majoritairement en provenance d'Europe de l'Est, en quête de travail et souvent prêts à accepter des salaires plus faibles, alimentant le ressentiment de la population locale. Ginge Tuttlebee, rencontrée en pleine séance de shopping sous un ciel pluvieux, leur reproche aussi de ne pas vouloir "s'intégrer"."Ils ont leurs propres boutiques, ils parlent leur propre langue", explique à l'AFP cette sémillante octogénaire aux boucles rousses.

Gosia Prochal, animatrice sur Radio Star, voix de la communauté polonaise de Peterborough, juge que "beaucoup de Polonais" se sont bien intégrés mais sont "évidemment préoccupés" par une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE ou Brexit. "Les Britanniques se montrent plutôt positifs avec les immigrés pris individuellement. C'est juste globalement qu'ils veulent réduire l'immigration", ajoute la jeune femme arrivée de Cracovie il y a trois ans.

Cette hostilité "n'est pas qu'une question de racisme", estime Simon Hix, professeur de politique comparée et européenne à la London School of Economics. "Il y a des conséquences réelles et importantes dans les zones rurales en particulier (...) et pour les revenus les moins élevés. Les gens rivalisent pour les emplois, ils rivalisent pour les services publics", dit-il. Son collègue de la LSE Joseph Downing estime aussi les inquiétudes des Britanniques légitimes mais juge qu'elles devraient être plus que contrebalancées par les impôts payés par les migrants.

Les immigrés issus d'Europe de l'Est "contribuent beaucoup en matière de recettes fiscales", dit-il à l'AFP, estimant que c'est le gouvernement britannique qui n'a pas su "transformer (cet argent) en investissements dans les infrastructures". D'où des hôpitaux et des écoles parfois débordés tandis que se loger devient problématique dans certaines régions. "C'est la vitesse du changement qui inquiète les gens et l'impact sur les services publics", affirme le député conservateur de la circonscription de Peterborough Stewart Jackson. C'est pourquoi il a décidé de braver le mot d'ordre du Premier ministre David Cameron qui appelle à rester dans l'UE et votera pour le Brexit le 23 juin. Pete Reeve, un conseiller municipal du parti europhobe Ukip, estime lui que les habitants de Peterborough "vivent le côté sombre de l'appartenance à l'UE".

La ministre de l'Intérieur Theresa May a rétorqué lundi 25 que quitter l'UE n'allait pas résoudre "tous les problèmes d'immigration" du Royaume-Uni. Tout en admettant que, liberté de circulation entre pays européens oblige, il est "plus difficile de contrôler le volume de l'immigration européenne", alors que le pays accueillait en 2015 trois millions d'immigrés originaires de l'UE, soit de deux fois plus qu'en 2004. De quoi alimenter la rhétorique des pro-Brexit. D'autant que près de la moitié des électeurs --et les trois quart de ceux qui veulent quitter l'UE-- disent que l'argument de l'immigration sera le plus important pour prendre leur décision, selon un sondage récent de l'institut Opinium.

Source : France soir

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