vendredi, 29 avril 2016
École privée musulmane d’Halluin: tout est en règle pour le procureur
L’école privée musulmane Al Fitra avait ouvert pour la rentrée de septembre malgré l’absence d’autorisation de la ville. Le maire a fait un signalement auprès du procureur, qui a été classé sans suite.
C’est une victoire pour l’école Al Fitra et un désaveu pour la ville. La veille de la rentrée, les parents ayant inscrit leurs enfants dans la toute nouvelle école privée musulmane de la rue de la Lys, attenante à la mosquée, ne savent pas si l’établissement va bel et bien ouvrir. Des responsables de l’association qui portent ce projet iront même en mairie pour voir le maire, qui refusera de les rencontrer.
Finalement, l’école ouvre sans l’accord de la ville. « Nous avons saisi le procureur de la République, explique Véronique Six, adjointe à l’action éducative, pour lui signaler cette ouverture sans autorisation. Nous n’avons jamais eu de réponse. » Nous sommes donc allés demander au procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé. Qui nous a répondu que « considérant qu’il y avait eu régularisation et mise en conformité, le parquet a procédé à un classement sans suite du signalement effectué par Monsieur le maire d’Halluin. » Et le procureur de préciser que « la commission de sécurité a rendu un avis favorable à l’ouverture de cet établissement en fin d’année 2015 ».
Une autorisation en août
Plusieurs mois avant l’ouverture de l’école, la ville avait effectué une visite pour vérifier l’hygiène et la sécurité. Ayant remarqué plusieurs problèmes, le maire avait envoyé un courrier recommandé pour demander des aménagements. Par exemple la cour située sur le parking de la mosquée, ce qui est interdit, pour des raisons de sécurité évidente. La ville a fait une seconde visite et là encore, des remarques ont été émises, empêchant le maire de donner son autorisation. En août, la commission communale hygiène et sécurité passe pour la troisième dans les locaux de l’école musulmane et rend un avis favorable. Mais la ville attend une déclaration d’ouverture qu’elle ne recevra jamais. D’où ce signalement au parquet.
« Nous avons fait ce que la loi exige, se défend Gustave Dassonville. Si le procureur classe sans suite, c’est tout, chacun ses responsabilités, j’ai fait ce qu’il fallait faire. » Et le maire d’insister sur le fait qu’il « n’a rien contre cette école ni contre personne. J’applique la loi ».
De leur côté, les responsables d’Al Fitra s’étaient assurés que le parquet ne poursuivrait pas. Ils aimeraient à présent rencontrer le maire « qui n’a jamais donné suite à nos demandes officielles de rendez-vous ».
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