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samedi, 30 avril 2016

Migrants : l'Autriche veut un mur à sa frontière, l'Italie s'insurge

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Grosse tension entre l'Italie et l'Autriche qui vient d'annoncer le rétablissement de contrôles à ses frontières. Face à l'afflux des migrants en provenance d'Italie, Vienne veut effectivement ériger un véritable «mur» filtrant.

Mais les italiens trouvent le projet totalement inacceptable, estimant qu'il violerait les règles européennes. L'affaire qui est loin d'être close devrait être encore débattue le 5 mai à Rome lors d'une rencontre entre le président de la Commission européenne et le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.

Le projet autrichien qui fait tant de raffut en Italie est destiné à contrôler et freiner le flux des migrants qui pourraient «monter» de l’Italie vers le Nord de l’Europe. Il prévoit notamment une barrière de 4 mètres de haut au niveau du col du Brenner, nœud commercial et routier majeur entre le Nord et le Sud des Alpes qui voit passer 40 000 véhicules (voir encadré). Le coût de l'opération est estimé à 1,1 million d’euros selon l'Obs. Mais l'Italie se bat bec et ongle pour que le projet ne voit pas le jour.

Pour l'Italie, le projet risque de nuire à l'économie des deux pays

Pour l'heure, Rome temporise et essaie de rassurer les Autrichiens  en promettant un renforcement du contrôle des flux de migrants vers le col du Brenner comme le lui a encore conseillé le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Lors de son entretien avec son homologue autrichien, le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, a notamment promis que l'accord de police entre l'Italie et l'Autriche, signé en 2014, serait bientôt ratifié par le Parlement. Mais il a aussi démontré, statistiques à l'appui, que le col du Brenner est « un lieu de passage plus emprunté par les migrants en direction de l'Italie qu'en direction de l'Autriche».

L'Italie rappelle ainsi que 3 143 migrants sont entrés sur son territoire en 2015, en empruntant la frontière autrichienne, et 2 051 depuis le 1er janvier 2016. C’est bien plus que dans l’autre sens. 

La presse italienne dénonce l’attitude « xénophobe et populiste de l’Autriche portant un coup dur aux valeurs de l’Europe » et à l'économie de la péninsule qui voit dans ce projet de barrière anti-migrants, le risque d'entraîner de graves problèmes en termes d'économie et de tourisme pour les deux pays. Mais les Italiens espèrent surtout que le gouvernement de Vienne veuille seulement montrer les muscles en prévision d’un deuxième tour de l’élection présidentielle qui s’annonce délicat : un candidat des «Verts»  est opposé à un candidat d'extrême-droite qui fait de la guerre aux immigrés, son cheval de bataille, et a obtenu plus du tiers des suffrages au premier tour.

Source : Le Parisien

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