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mardi, 03 mai 2016

Quand l’UOIF récuse les liens directs entre islam et terrorisme…

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« Ma charia, ce sont les lois de la République. La charia des musulmans de France, ce sont les lois de la République. » Non, je ne tire pas ces assertions de 1984, le roman dystopique de George Orwell. Elles ont été prononcées par Amar Lasfar, le président de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), à deux semaines de la 33e rencontre de la RAMF (Rencontre annuelle des musulmans de France) tenue habituellement à La Courneuve.

Rappels : l’UOIF, créée en 1983 et membre du CFCM (Conseil français du culte musulman) depuis 2003, classée parmi 83 groupes terroristes par les Émirats arabes unis en 2014, a depuis 2003 pignon sur rue en France. L’UOIF, dont le président de 2012, Ahmed Jaballah, déclarait il y a 20 ans qu’elle était « une fusée à deux étages : le premier démocratique, le second mettra en orbite une société islamique ».

Depuis 32 ans, l’UOIF poursuit donc tranquillement son bonhomme de chemin – ayant essaimé 300 associations partout sur le territoire -, ses visées antirépublicaines n’ayant jamais été remises en question par aucun gouvernement. L’UOIF, de notoriété publique proche des Frères musulmans rêvant, eux aussi, de l’établissement d’un califat mondial. Sa proximité idéologique avec les Frères ? Lasfar assume totalement tout en certifiant que « ce n’est pas cela qui nous guide ». C’est quoi, alors ? L’UOIF semble bien pratiquer la double pensée, celle qui permet d’énoncer deux affirmations contradictoires tout en les acceptant toutes les deux. Langage orwellien version taqiya, en somme.

Exercice auquel continue de se livrer magistralement ce monsieur Lasfar, posant sur le même plan charia, « liberté, démocratie » et « laïcité », lesquelles sont censées « permettre à l’islam de vivre une expérience inédite ». Hassan II aurait-il affabulé quand il disait qu’« à partir du moment où on est musulman, on ne peut pas être laïc car le droit musulman nous colle à la peau tant sur le droit public que sur le droit privé, qu’on le veuille ou non » ?

Ce n’est pas tout. Alors que le recrutement de djihadistes en France passe la plupart du temps par les mosquées dites salafistes – celles pointées du doigt pour prêcher un islam radical -, le président de l’UOIF affirme qu’« il y a des salafismes respectueux des lois de la République et qui ont un discours responsable ». Nous ne sommes plus qu’à un pas des « djihadistes respectueux de la vie humaine »…

Il faut dire qu’à son colloque « Crises : quelles alternatives face aux peurs ? », en février 2016, l’organisation mettait les points sur les i. Elle en a par-dessus la tête, l’UOIF, que les acteurs musulmans soient « sommés de se désolidariser et de répondre des actes terroristes, comme si l’islam était tenu pour responsable du monstre né des entrailles de l’Hexagone »… Mais bien sûr, il fallait y penser : les coupables seraient donc, en vrac et dans le désordre, le mode de vie occidental, les Français non musulmans et les fameuses… valeurs républicaines ! Et nos gouvernants qui n’y voient que du feu…

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

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