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samedi, 07 mai 2016

À Dresde, la ville de Pegida, découvrez cette usine en forme de mosquée

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Bastion du mouvement islamophobe Pegida, la ville allemande de Dresde accueille depuis plus d’un siècle une immense réplique de mosquée. Cette ancienne usine abrite aujourd’hui des bureaux et un restaurant.

Durement touchée par les bombardements alliés à la fin de la Seconde guerre mondiale, la ville allemande de Dresde a su reconstruire ses grands monuments. Parmi eux, on compte le célèbre opéra de la ville, son église de Notre-Dame ou encore l‘élégant palais du Zwinger. Moins prestigieuse mais ô combien curieuse, l’ancienne fabrique de cigarettes Yenidze a elle aussi été entièrement remise en état. Retour sur un bâtiment qui célébrait le goût allemand pour l’Orient, un siècle avant la naissance du mouvement islamophobe Pegida.

Créée en 1907 (et achevée en 1909) cette surprenante construction mimant avec de nombreux détails une mosquée abritait à l’origine l’«Orientalische Tabak- und Cigarettenfabrik Yenidze» (manufacture de tabac oriental et de cigarette Yenidze), un fabricant célèbre à l’époque. Fondée en 1886, il avait pris le nom d’une ville de l’empire ottoman Yenice-i Vardar, devenue Giannitsa, dans le nord de la Grèce, et vendait avec beaucoup de succès en Allemagne des cigarettes sous la marque «Salem Aleikum».

Une cheminée-minaret

Alors forcément, lorsqu’elle s’installe sur les bords de l’Elbe, à Dresde, la marque compte bien jouer sur son image orientale. Elle fait appel à un architecte du cru, Martin Hammitzsch, qui s’inspire directement du complexe funéraire du sultan Qaytbay, au Caire. Il ne reste plus qu’à intégrer la cheminée en la transformant en minaret et à faire de la coupole une élégante verrière.

Entièrement restauré en 1996, le bâtiment qui culmine tout de même à 62 mètres continue d’attirer les curieux. Si la manufacture de tabac a disparu, les locaux abritent aujourd’hui 9.000 m² carrés de bureaux répartis sur cinq étages. Le lieu est accessible au public, notamment pour des lectures de contes (souvent orientaux) et des concerts sous l’élégante coupole vitrée sans oublier le restaurant situé juste en dessous.

Jean-Bernard Litzler

Source : Le Figaro

 

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