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samedi, 14 mai 2016

Black M n’ira pas cracher sur leurs tombes

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Victoire, avons-nous envie de crier ! Black M n’ira pas cracher sur leurs tombes : la mairie de Verdun, de concert avec le département et la région, annulant le concert du rappeur homophobe et francophobe, nos Poilus ne seront pas déshonorés. Néanmoins, à entendre les raisons évoquées par le maire de la ville, Samuel Hazard, c’est une victoire en demi-teinte.

« Risques forts de trouble à l’ordre public », « polémique d’ampleur sans précédent » , « déferlement de haine et de racisme », ainsi justifie l’élu. Qui ne trouve évidemment rien à redire aux paroles racistes de Black M en question. « Kouffars » ? Selon cet édile fort instruit, un terme utilisé par le Front national (sic) qui, dans la bouche du rappeur, signifie « se voiler la face ». Pas mécréant ? Du tout. De qui tient-il semblable énormité ? Du manager du rappeur… C’est ce qu’il précise au micro d’Europe 1.

Et attention, hein, au cas où nous l’aurions oublié, depuis le temps, « il ne faut pas faire d’amalgame entre islam et islamisme ». Mais à propos de celui de « Youpin », tout de même, il sait que traiter les juifs de la sorte, c’est péjoratif ? lui suggère Jean-Michel Apathie. Le maire « n’est pas certain qu’il faille le voir ainsi ». Mais, comprenez, l’éminent professeur d’histoire, lui se « bat au quotidien pour défendre les valeurs et les principes de la République ». En invitant un type qui « veut baiser la France », certainement…

Le pauvre Samuel Hazard s’estime à présent « lâché ». Car, il le clame haut et fort, si le choix de Black M pour un concert après les commémorations de Verdun a été pris collégialement, c’est bel et bien l’État, le premier, qui a proposé ce personnage. Validé par la Mission du Centenaire, par le département, par la région, bref, de Paris au Grand Est, le patriotisme, ce n’est plus ce que c’était. Porter son choix sur un rappeur dégueulant son amour pour « cette conne de France », on l’a échappé belle. Nos Poilus aussi.

Parlons-en, de nos braves. Ils l’aimaient, leur France. Dans l’enfer des tranchées, de jour, de nuit, dans le froid, la pluie,la boue, la puanteur, crevant de faim, de soif, la peur au ventre à préférer se faire trouer la peau plutôt que devenir infirmes. C’est pour elle qu’ils se sont battus, la mère patrie. Avec rage, désespoir, courage et honneur chevillés à l’âme.
Julien Christol, le 15 octobre 1914, a écrit à son « cher papa » et sa « chère maman » :

C’est avec conscience et en toute connaissance de cause que j’ai demandé à partir. J’ai voulu rester digne du nom de Christol. C’est le seul et le plus bel héritage que vous puissiez nous transmettre. Vous nous avez toujours dit que nous devions accomplir notre devoir entièrement malgré tous les sacrifices qu’il comporte ; le moment est venu, il faut chasser les barbares, les massacreurs de femmes et d’enfants, ceux qui ont détruit l’héritage artistique de nos aïeux et qui ont voulu rabaisser l’homme au niveau des sauvages ; il faut chasser tout cela de notre belle France et pas un Français n’est de trop […] ayez du courage, c’est pour la France et la Justice que votre Julien est mort.

Alors, Monsieur le professeur d’histoire, entre un Julien qui se sacrifie pour son pays, et un Black M, « un enfant de la République  » qui vomit sur elle, qui est le plus digne de lui appartenir ?

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

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