dimanche, 22 mai 2016
L’inexorable montée en puissance du populisme en Europe
Les politiciens européens d'extrême-droite, radicaux et populistes, profitent de la déception des électeurs pour promouvoir leurs idées, estime le Wall Street Journal.
A l'instar des Etats-Unis, où Donald Trump doit son succès à un discours radical, toujours plus d'Européens rejettent les principes fondamentaux des centristes de droite et de gauche, lit-on sous la plume de l'observateur du Wall Street Journal Anton Troïanovski.
"Ces électeurs veulent obtenir quelque chose que les partis traditionnellement populaires peuvent à peine leur procurer: une attitude plus dure par rapport aux migrants, un affaiblissement des liens avec l'UE et souvent un rapprochement avec la Russie. Ils n'ont plus confiance dans les élites au pouvoir qu'ils considèrent comme aliénées, corrompues et éloignées de la vie du peuple", estime le journaliste.
Pendant des décennies, les plus grands partis d'Europe continentale ont été unanimes à l'égard des valeurs fondamentales de l'intégration européenne qui prévoient l'ouverture des frontières, le commerce sans barrières et une devise commune.
Leur attitude envers ces valeurs n'était pas partagée par tous les Européens. Nombreux étaient ceux qui ont émis des doutes à ce sujet lors de référendums qui ont eu lieu en France, aux Pays Bas, en Irlande et dans d'autres pays. Cependant, le ferme attachement des partis centristes à l'intégration européenne a influencé les eurosceptiques.
Sur fond de déception globale actuelle face aux idées d'intégration, les nationalistes et les populistes arrivent à réunir sous leurs bannières tant de personnes que même les plus grands partis, soucieux de ne pas perdre leurs électeurs, commencent à "parler un langage eurosceptique", écrit l'observateur.
"Le Wall Street Journal a examiné le phénomène européen populiste dans plusieurs pays, allant des régions industrielles de l'Allemagne orientale et des banlieues ouvrières de Vienne à la Pologne industrielle et la Slovaquie agricole. Nous avons recueilli divers portraits d’électeurs qui sont liés par leur opposition au concept selon lequel l'intégration européenne serait une condition nécessaire de la prospérité et de la paix", poursuit le journaliste.
Ces électeurs parlent d'une souveraineté cédée à Washington, à Wall Street ou à Berlin. Ils citent des nouvelles transmises via Facebook ou Youtube en niant celles rapportées par des chaînes d'information traditionnelles, considérant ces dernières comme des "agents du gouvernement ou du grand business". Ils avouent craindre que l'afflux de migrants en Europe n'entraîne une recrudescence de la criminalité ou des bouleversements culturels. Beaucoup, mécontents des politiciens comme tels, déclarent vouloir des changements.
"La montée en puissance de ces groupes (populistes, ndlr) oblige les politiciens à réagir, particulièrement à satisfaire certaines demandes qu'ils présentent. Les crises, allant des accords visant à sauver des Etats particuliers de la zone euro à la menace terroriste, ont affaibli les élites politiques ce qui, selon les analystes, a renforcé les positions du populisme d'aujourd'hui comparé à ses versions d'hier", conclut Anton Troïanovski.
07:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
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