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lundi, 06 juin 2016

Voile et cagoule, même délit ?

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Rappelez-vous : une loi du 11 avril 2011 édicte l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public. Elle précise que tout manquement à ce principe est puni d’une amende de deuxième classe, d’un montant maximum de 150 euros.

On sait ce qu’il est advenu de l’observation de cette loi dans certains lieux, et l’application corrélative de la sanction. Un bienfaiteur, porté par une sollicitude toute confraternelle, acquitte même les amendes de certaines pauvres femmes en infraction, ignorantes de la loi républicaine parce que reléguées dans des quartiers défavorisés. Mais son activité caritative est en diminution par suite du redéploiement des agents verbalisateurs vers d’autres théâtres d’opérations plus menaçants à l’ordre public.

Or, dans ces zones de turbulence avérée que connaît le pays depuis plusieurs semaines maintenant, des individus interviennent masqués en véritables commandos de casseurs. L’anonymat que confèrent les cagoules est donc en contradiction flagrante avec la loi. Les assaillants en nombre échappent assez facilement à la capture et, donc, au flagrant délit, seul arme légale contre eux en la circonstance. Outre les capacités d’attaques surprises et d’esquive en milieu urbain, le zèle des forces de police pour les appréhender semble également plus ou moins nuancé selon les motifs de rassemblement et les raisons « politiques ».

On se rappelle la maîtrise très évidente des unités anti-émeute contre la foule des manifestants particulièrement dangereux lors de la Manif pour tous en 2013. Plus récemment, les Veilleurs, ces stabiles très gênants de la place Vendôme, furent rappelés à l’ordre républicain à la grande satisfaction des voisins importunés ! Visage découvert, ces agitateurs offraient leur identité à la loi, à défaut de ruiner l’espace public ou d’incendier des poubelles et, mieux encore, des voitures de la police…

Alors, lorsqu’une loi est ainsi violée de manière aussi flagrante, publique et répétitive, ne faut-il pas se (re)poser des questions ?

Le législateur, promoteur démocratique de la règle, est bafoué. La justice, arbitre ultime des discordes, est ridiculisée – quand elle n’est pas complice – et l’État, c’est-à-dire nous le peuple, totalement dépité ! Avant d’être révolté ?

Henri Gizardin

Source : Boulevard Voltaire

 

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