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mardi, 07 juin 2016

Le Maroc accusé de vouloir s'ingérer dans la gestion de la Grande mosquée de Strasbourg

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C’est un écheveau complexe que le site Rue89 s’est attelé à décortiquer. Une semaine après la démission du président de l’Association de la Grande mosquée de Strasbourg après trois mois de fonction, le site d’informations français indique que le Maroc souhaiterait la mettre sous tutelle.

Selon Rue89, c’est Abdellah Boussouf, le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) qui tirerait les ficelles. L’homme ferait pression sur les responsables qui se sont succédé à la tête de la Grande mosquée afin qu’ils signent une convention avec le Maroc. Abdellah Boussouf a exigé lors d’une réunion à Rabat, toujours selon le site d'informations français, que les responsables désignent un recteur et une équipe fixe payés par le Maroc. Le président du CCME souhaiterait que la mosquée signent une convention avec le Maroc et que l’équipe de 2013 revienne aux commandes.

Inaugurée en 2012 sur financement à hauteur de 12 millions d’euros dont 4 provenant du Maroc, la mosquée est plongée depuis 2013 dans l’instabilité. Les présidents qui se sont succédé depuis trois ans ont tous démissionné. L’équipe dirigeante de 2013 a laissé derrière elle une dette de 2 millions d’euros en TVA. Une obligation qui rend la mosquée dépendante des subventions du Maroc qui souhaite passer une convention avec la Grande mosquée et intervenir dans la gestion du lieu de culte.

‘’Avec cette dette Abdellah Boussouf tient la Grande mosquée en otage au lieu de traiter avec les présidents. Face à cela, chaque président est mis face à un choix impossible. Soit il accepte les conditions marocaines, ce qui revient à trahir la base des fidèles à Strasbourg et donc d’endosser le rôle du traître ici. Soit il dit non au Maroc, et alors il devient traître à son pays d’origine, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. C’est cette pression intenable sur tous les présidents qui fait qu’ils démissionnent’’, confie un proche de la mosquée à Rue89.

Pour rappel, en 2012, le Maroc a signé une convention avec la mosquée de Saint-Etienne dont il est devenu propriétaire. Certains estiment que c’est le même schéma que le Maroc voudrait reproduire avec la mosquée de Strasbourg. Pour d’autres, le désir du Maroc d’avoir plusieurs mosquées en France servirait au royaume à se constituer un lobby pour le soutien de la France à la question du Sahara.

Un responsable du conseil d’administration confie quant à lui que "tout le monde est pour un rapprochement avec le Maroc mais c’est un problème de méthode plus que de principe". Alors que débute le Ramadan, la mosquée devrait tenir une assemblée générale pour prendre sa décision finale. L’affaire de la Grande mosquée de Strasbourg est loin de connaître son épilogue.

Ibrahima Bayo Jr
 

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