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mercredi, 15 juin 2016

"Identité", "religion" et "culture" de nouveau en débat à droite

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Paris - "Identité", "religion", ou encore "culture"... A cinq mois de la primaire, ces thématiques resurgissent dans le débat à droite laissant apparaître des divergences.

L'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a fait la semaine dernière un discours présenté par ses troupes comme "fondateur" dans lequel il défend vigoureusement "l'identité française" et la France "pays chrétien" qui doit être "respectée par ceux qui veulent y vivre".  

Lui qui avait mis en place en 2007 un ministère de l'Immigration mais surtout de "l'Identité nationale", un intitulé très décrié à gauche à l'époque, enfourche de nouveau ce cheval de bataille. Mais certains dans ses rangs ne sont plus sous le charme. 

"On n'est plus en 2007, ni en 2012", a lâché l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé après ce discours. Également candidat à la primaire de la droite, et en froid avec l'ancien chef de l'Etat pour cause d'affaire Bygmalion, il a proposé de rendre obligatoire à l'école "le lever du drapeau, la Marseillaise et l'uniforme".  

Il avait d'ailleurs déjà proposé le port de l'uniforme en 2012 dans son livre "Un manifeste pour une droite décomplexée".  

Alors la primaire à droite passera-t-elle forcément par la case identité nationale '  

"Nicolas Sarkozy pense que la France n'a jamais été autant à droite" et a "un besoin d'expression de valeurs de droite forte", relevait récemment un de ses soutiens. Entre la thématique de l'autorité "au sens large" (sécurité, immigration, identité..) et celle de l'économie, l'ancien chef de l'Etat juge qu'en 2017 "ça se jouera plus sur le premier thème que sur le second". 

Autre sarkozyste qui a pris ses distances, Frédéric Lefebvre, aussi candidat à la candidature, n'est pas du même avis. Il a ainsi reproché au président de LR de "flatter les bas instincts" quand il parle de la France comme "pays chrétien". 

- Surnommé "Ali Juppé" -

Une critique qui semble rejoindre celle du numéro deux du CFCM (Conseil français du culte musulman), Abdallah Zekri, qui trouve que Nicolas Sarkozy va "plus loin que le FN" et "attise le feu".  

"Nous sommes d'abord des laïcs", a lancé pour sa part Valérie Pécresse, proche de Fillon mais qui n'a pas annoncé qui elle soutiendrait pour la primaire des 20 et 27 novembre. 

Nicolas Sarkozy a aussi profité de son discours pour critiquer "les accommodements raisonnables" et "l'identité heureuse" promues par Alain Juppé, favori des sondages dans la course à la primaire. Celui-ci a plusieurs fois fait référence à ce concept québecois "d'accommodements raisonnables" avec les minorités, un concept parfois controversé, qu'il traduit volontiers par "solutions de bon sens" à pratiquer au quotidien. 

Dans un billet de blog publié quatre jours après le discours de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé persiste et dit "refuser d'avoir l'identité malheureuse, frileuse, anxieuse, presque névrotique". "Pour moi, identité ne rime pas avec exclusion ni refus de l'autre. Je veux faire rimer identité avec diversité et unité: respect de notre diversité, affirmation de notre unité", écrit-il.  

Il a aussi redit dimanche soir sur TF1 son souhait d'un pacte avec les responsables musulmans. Et son refus du communautarisme. "De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a raison, encore que cela ne résume pas l'ensemble du problème de l'identité aujourd'hui", a-t-il ajouté. 

Protestant à cette occasion contre la "propagande" faite à son encontre sur les réseaux sociaux, notamment par la +fachosphère+ qui le surnomme "Ali Juppé", il a expliqué que cette campagne ne le fera "pas vaciller". "Quand on veut avoir une position un peu équilibrée et qui ne tombe pas dans les extrêmes, immédiatement on est caricaturé", a-t-il regretté. 

Un autre candidat à la primaire, Bruno Le Maire, ne délaisse pas ce terrain lui non plus. Il parle très régulièrement d'un combat pour la "culture" française mais pas de "l'identité" -- l'une "ouvre" et l'autre "enferme" explique-t-il -- et il ne cache pas qu'il n'est pas d'accord avec le concept d'"accommodements raisonnables".

Source : L'Express 

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