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dimanche, 26 juin 2016

Brexit : la victoire du «Leave» divise la classe politique française

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Les réactions des responsables français ont mis en lumière le clivage entre européistes et eurosceptiques, qui applaudissent ou déplorent le «Leave». Peu de propositions concrètes émergent toutefois.

C'est un véritable tremblement de terre. Malgré plusieurs sondages venus tirer la sonnette d'alarme ces dernières semaines, la victoire du «Leave» au référendum britannique apparaît comme une surprise. En France, la nouvelle a d'ailleurs reçu un accueil mitigé: applaudie par les uns et déplorée par les autres, elle a fait apparaître un clivage clair entre européistes et eurosceptiques. Mais si beaucoup d'élements de langage ont été mis en place, peu de propositions concrètes ont pour l'heure émergé.

«Triste pour le Royaume-Uni. L'Europe continue mais elle doit réagir et retrouver la confiance des peuples. C'est l'urgence», a déploré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault sur Twitter. Presque les mêmes mots du côté du secrétaire d'État aux Affaires européennes, Harlem Désir: «Triste pour le Royaume-Uni. L'Europe doit se ressaisir et avancer. L'urgence, c'est de rebâtir un projet européen ambitieux, avec les citoyens». La ministre écologiste du Logement, Emmanuelle Cosse, a elle évoqué un réveil amer». «Une mer calme n'a jamais fait un bon marin. Le Brexit appelle l'action», a lancé le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas.

Le président des Républicains Nicolas Sarkozy a pour sa part considéré, lors d'une allocution télévisée, que «ce choix exprime un rejet fort». «La lucidité commande de dire que ce sentiment de rejet est partagé par beaucoup de Français et par beaucoup d'autres européens», a jugé le candidat officieux à la primaire de la droite. Nicolas Sarkozy a demandé qu'une «réunion de chefs d'états et de gouvernements européens prenne la décision d'élaborer un nouveau traité». Il propose de l'articuler autour de cinq propositions: un Schengen 2, la création d'un gouvernement économique européen, l'application plus stricte du principe de subsidiarité, la refonte des compétences de la commission européenne et l'arrêt du processus d'élargissement.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a ajouté: «Maintenant que la Grande-Bretagne est sortie de l'Europe, il serait temps que l'Europe sorte de sa torpeur». «J'emprunte “Il faut dans nos temps modernes, avoir l'esprit européen” à Mme De Staël. J'y ajoute: “Et prendre des initiatives, vite”», a de son côté exhorté le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux.

La droite y voit une opportunité pour la France

«C'est un choc historique pour la Grande-Bretagne, d'abord, son peuple est souverain, il a fait son choix, à lui maintenant de gérer les défis qu'il va avoir à relever. C'est un choc historique pour nous aussi. Je crois que la plus grosse erreur que nous pourrions faire ce serait de laisse entendre qu'à 27 on va continuer comme avant. (...) Il faut écrire une nouvelle page, un nouveau chapitre de l'Histoire de l'Europe», a quant à lui estimé Alain Juppé, le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de la droite, sur Europe 1.

La gauche de la gauche, prompte à brocarder l'Union «néolibérale», s'en remet elle aussi au mantra de la refondation: «Voilà ce qui se passe quand l'Europe est confisquée par les technocrates et les libéraux, écrit sur Twitter l'écologiste Cécile Duflot, plus que jamais l'Europe a besoin de vision, de courage, de valeurs. D'écrire une nouvelle histoire avec un rêve en commun.»

Invité vendredi de France Info, le cofondateur du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a jugé que l'Europe, dans sa forme actuelle, était «morte, tuée à coups de privilèges pour la caste des eurocrates, de mensonges permanents, de politiques de flexibilité, de loi El Khomri. Tout le monde n'en peut plus.» D'où cette conclusion opportuniste: «La leçon est que l'Union européenne on la change ou on la quitte. L'heure du plan B va sonner. Ma candidature pour l'élection présidentielle est celle de la sortie des traités européens.»

Dans un communiqué, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent considère que le Brexit est un «nouveau choc révélateur de l'ampleur du désaveu populaire vis-à-vis de l'UE néolibérale». Les eurosceptiques de gauche tiennent par ailleurs à se distinguer de leurs homologues de droite. Le fondateur du Nouveau parti anticapitaliste Olivier Besancenot renvoie ainsi dos à dos souverainistes et libéraux, invitant à «ne pas pleurer avec les dirigeants de l'UE du capital», et à «ne pas rire avec les partisans du repli raciste».

Dès l'aube, plusieurs élus du Front national ont en revanche témoigné leur joie sur les réseaux sociaux. «VICTORY» (sic), a tweeté la députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen. Très vite, le vice-président du parti, Florian Philippot, lui a emboîté le pas: «La liberté des peuples finit toujours par gagner! Bravo le Royaume-Uni». «Victoire de la liberté!», a ensuite exulté Marine Le Pen. Idem du côté du président de Debout la France, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui a salué «une grande victoire pour la démocratie».

Dès l'aube, plusieurs élus du Front national ont en revanche témoigné leur joie sur les réseaux sociaux. «VICTORY» (sic), a tweeté la députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen. Très vite, le vice-président du parti, Florian Philippot, lui a emboîté le pas: «La liberté des peuples finit toujours par gagner! Bravo le Royaume-Uni». «Victoire de la liberté!», a ensuite exulté Marine Le Pen. Idem du côté du président de Debout la France, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui a salué «une grande victoire pour la démocratie».

Arthur Berdah , Louis Nadau

Source : Le Figaro

 

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