"Le paradoxe est que, alors que le Brexit a été majoritairement un vote anti-migration, la Grande-Bretagne pourrait se retrouver à devoir accueillir davantage de migrants demain", note-t-il -- d'autant que Londres ne pourra plus renvoyer les demandeurs d'asile vers le premier pays où ils ont laissé une empreinte, comme le prévoit le règlement européen dit "de Dublin".
"Il faut réfléchir avant de dire n'importe quoi"
L'universitaire met toutefois en garde : le campement de migrants de Calais ne disparaîtra pas avec la dénonciation du Touquet, car "il y a un obstacle physique" avec la mer. La population sur la "Jungle" a ainsi à nouveau augmenté ces dernières semaines, à près de 4.500 personnes, selon la préfète du Pas-de-Calais.
Côté français, on souligne au ministère de l'Intérieur que la position sur le sujet n'a pas changé avec ce référendum. Bernard Cazeneuve avait estimé en mars que dénoncer le traité reviendrait à "envoyer le signal aux passeurs qu'ils sont légitimes à mettre tous les migrants à la frontière pour qu'ils passent" et dans ce cas "demain il n'y en aura plus 6.000 mais 20.000". Les autorités redoutent une multiplication des incidents qui rendrait de toute façon nécessaire le maintien d'un important dispositif de sécurité.
"L'accord du Touquet, c'est : où est la frontière. Si c'est pour la mettre, comme certains le préconisent, de l'autre côté de la Manche, il faudra mettre des bateaux pour sauver des gens qui seront dans l'eau", a pour sa part affirmé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, pour qui "il faut réfléchir avant de dire n'importe quoi" et "ne pas faire de démagogie".
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