lundi, 27 juin 2016
Migrants : la justice italienne et européenne traque les trafiquants
Interpol a lancé des mandats d’arrêt contre plus de 123 personnes suspectées de trafics d’immigrés à travers le monde.
La justice italienne est au fait des mille et une ficelles dont usent les trafiquants pour gagner de l’argent sur le dos des migrants clandestins. Avec l’installation de la saison chaude au sud de l’Europe, les débarquements de migrants ont repris sur les côtes italiennes. Plus de 700 clandestins ont ainsi débarqué en différents points de Sicile pour la seule semaine dernière.
Mais chaque fois, quitte à les renvoyer tous plus tard, les Italiens prennent le temps d’interroger tous les candidats à l’immigration. Policiers et juges savent que la plupart de leurs déclarations sont aléatoires et ne doivent pas être prises pour argent comptant. Les pays de départ, les nationalités, les circonstances du périple engagé et celles de la traversée en Méditerranée sont disséquées. Cela permet de faire le recoupement et de tamiser le fonds de vérité que ces récits recouvrent.
C’est ainsi que mercredi dernier, à Trapani, la police a pu mettre la main sur un groupe de trafiquants qui voyageaient dans la même embarcation que leurs victimes, hommes et femmes. Tous ont indiqué avoir été rackettés, de 50 à 100 dollars au départ des côtes égyptiennes qui s’ajoutent aux 1000 à 2000 dollars payés en avance à des intermédiaires syriens qui leur ont fait traverser les îles grecques. Il s’agissait de Somaliens, de Soudanais, des Erythréens, des Syriens, des Yéménites, Ethiopiens, Palestiniens, Egyptiens mais aussi des originaires d’Afrique centrale, Camerounais et Congolais indifférenciés.
Durant la traversée, les trafiquants battaient avec des bâtons les migrants récalcitrants : « ou tu payes, ou nous te jetons à l’eau ». Tel était le choix qui leur était offert. A l’arrivée au port italien de Trapani tous, migrants et trafiquants confondus, s’étaient transformés en agneaux et victimes de trafic. Le subterfuge n’a pas tenu ; les trafiquants ont été démasqués et conduits en prison ; leurs armes saisies.
En tout, Interpol a lancé des mandats d’arrêt contre 123 personnes suspectes recherchées à travers le monde dans le cadre d'une vaste opération de lutte contre les réseaux d'immigration clandestine. Le total des mandats vise 180 suspects, l'opération est dénommée "Hydra" et implique 44 pays. Elle a déjà permis l'arrestation de 26 personnes et la localisation de 31 autres, a précisé Interpol.
05:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
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