dimanche, 03 juillet 2016
Présidentielle annulée en Autriche : au FN on saute de joie
Décidément, l'actualité européenne n'en finit pas d'être une source de réjouissance pour le Front national. Vendredi dernier, Marine Le Pen et ses lieutenants sabraient le champagne pour célébrer la victoire du Brexit. Hier, les cadres frontistes sautaient de joie à l'annonce de l'annulation des élections autrichiennes. « Ce nouveau scrutin est une très bonne nouvelle pour les patriotes et s'inscrit dans le printemps des peuples que nos pays sont en train de vivre », se réjouit la présidente du parti d'extrême droite qui avait fait un déplacement à Vienne le 17 mai avec son groupe d'eurodéputés. Et de conclure : « Viendra bientôt le tour de la France. »
Cette dernière phrase en dit long sur l'espoir que l'exemple autrichien fait naître au sein du FN. Fin mai, la — très courte — défaite de Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, le parti d'extrême droite autrichien allié de longue date du FN au Parlement de Strasbourg, avait été vécue comme une nouvelle douche froide par les frontistes. La dernière illustration en date du fameux « plafond de verre » qui empêche les partis populistes — FN en tête, en attestent les dernières élections régionales — de transformer l'essai au second tour et d'accéder au pouvoir. Depuis des semaines, les cadres du parti d'extrême droite français n'avaient d'ailleurs jamais cessé de dénoncer les « fraudes » qui avaient, selon eux, entaché le scrutin autrichien.
Hier, dans la foulée de la décision du Conseil constitutionnel autrichien, ils s'en sont à nouveau donné à cœur joie sur ce thème. « Présidentielle autrichienne annulée : tricheur, le système se prend les pieds dans le tapis », s'enflamme le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, sur Twitter. Tandis que Florian Philippot, le vice-président du FN, s'enthousiasme : « Nouvelle élection présidentielle en Autriche après la triche du système contre les patriotes. Vive la démocratie ! » Et ce même si la plus haute juridiction autrichienne parle « d'irrégularités » et non de fraudes pour motiver sa décision.
Le FN veut désormais croire aux chances du FPÖ pour la prochaine élection. De quoi donner des ailes à Nicolas Bay, son secrétaire général : « Cela montre qu'il y a une dynamique qui n'est pas seulement franco-française, mais qui progresse partout en Europe. C'est un message fort pour les patriotes : ils peuvent devenir majoritaires. » C'est aller un peu vite en besogne : rien n'est encore joué en Autriche.
Valérie Hacot
08:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
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