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mardi, 05 juillet 2016

L’ immigration, un business de grand rendement

Les morts en Méditerranée, les cadavres éviscérés retrouvés dans les déserts, des esclaves enchaînés dans quelques fermes isolées : des malheurs qui rapportent.

On savait que l’immigration clandestine était une affaire de gros sous. A chaque tentative de sortir des frontières de son pays, le candidat au départ sait qu’il doit se constituer un petit pactole qui tarira en chemin, au gré des mille-et-un tracas à surmonter jusqu’à l’entrée sur le territoire européen. Chaque douanier, chaque garde-frontière, chaque policier contrôlant un passeport (ou le procurant) sont autant de sangsues sur la longue chaîne des relais jusqu’au but final (qui peut n’être que, corps anonyme, un cercueil ou quelque coin oublié d’une morgue en Egypte, au Soudan ou en Libye.

La longue liste des horreurs sur le chemin de l’immigration est régulièrement dénoncée par les enquêteurs ou les associations humanitaires, la presse ou les migrants eux-mêmes. Mais chaque fois, telle la paramécie, l’horreur se reproduit et ne dissuade que rarement les téméraires de tenter la chance à leur tour. La police a annoncé lundi avoir mené un vaste coup de filet contre un réseau de trafiquants de migrants sur toute l’Italie. L’opération, qualifiée de « particulièrement réussie » par le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, a été menée à bien grâce à la coopération d’un Erythréen.

Répondant au nom de Nuredin Wehabrebi Atta, l’homme avait été arrêté pour trafic de personnes en 2014. Depuis lors, la police a réussi à le retourner et à lui faire dire par le menu les détails d’organisation d’une véritable internationale du crime. Allant du trafic de migrants, au trafic d’organes humains en passant par le trafic de drogue ou de prostituées, l’organisation qui a été démantelée durant le week-end était générée par des Erythréens, des Ethiopiens, des Italiens et des Egyptiens.

Le ministre Alfano s’est réjoui que le coup de filet de ses services ait conduit à l’arrestation de 38 personnes en tout : 25 Erythréens, 12 Ethiopiens et un Italien. L’opération a concerné la région méridionale de Sicile, celle de Rome et de son pourtour du Latium ainsi que la Lombardie, au nord. « Pas de répit pour les marchands de mort », a affirmé le ministre de l’Intérieur qui a révélé que, pour la première fois en Italie, un étranger - Nuredin Wehabrebi Atta, l’Erythréen – a été placé sous la protection 24h/24 de la police ainsi qu’on le fait pour les repentis de la mafia.

L’opération, dénommée « Galuco3 », a permis de comprendre un peu plus les mécanismes et l’étendue des agissements de cette mafia transnationale. Nuredin Wehabrebi Atta a confié aux enquêteurs qu’il avait décidé de vider son sac « parce qu’il en avait assez : il y a eu trop de morts », a-t-il dit aux policiers. Les passeurs n’hésitaient pas à exiger le payement comptant. Pour ceux qui n’avaient pas la somme fixée, le sort était la mort, et le prélèvement ensuite de leurs organes revendus « à des trafiquants d'origine égyptienne ».

Tout était bon pour ce juteux trafic : importation et vente de la feuille de khat, sorte de drogue à mâcher fleurissant dans la Corne de l’Afrique où sa vente est interdite ; organisation de mariages blancs pour faire prendre le visa de venue en Europe à de faux époux/ses etc… Une affaire florissante, a affirmé la police qui révèle que la perquisition, en juin, d’une innocente parfumerie gérée par des hommes en lien avec les migrants au cœur de Rome, a permis la saisie de 526.000 euros (près de 345 millions de francs CFA) et 25.000 dollars en liquide !

Lucien Mpama
 

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